Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste et apparentés
État civil :
Né le 17 juin 1931
Décédé le 13 février 2014
Profession :
Principal de collège
Département :
Corrèze
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

TEULADE (René)

Né le 17 juin 1931 à Monceaux-sur-Dordogne (Corrèze)

Décédé le 13 février 2014 à Paris

Ministre des Affaires sociales et de l'Intégration du 2 avril 1992 au 29 mars 1993

Sénateur de la Corrèze de 2008 à 2014

C'est dans le petit village corrézien de Monceaux-sur-Dordogne, voisin d'Argentat, que René Teulade voit le jour le 17 juin 1931. Orphelin de père dès l'âge de douze ans, il entre à l'École normale d'instituteurs de Tulle en 1947. Il est ainsi instituteur dans sa commune natale de 1951 à 1956. Il obtient ensuite le certificat d'aptitude au professorat des collèges. Il exerce dès lors de 1956 à 1966 comme professeur de mathématiques au collège d'enseignement secondaire d'Argentat avant d'en devenir principal adjoint en 1966.

Il assume par ailleurs des responsabilités au sein du syndicalisme enseignant : il est secrétaire départemental de la section du Syndicat national des instituteurs de 1963 à 1968 puis de celle de la Fédération de l'Éducation nationale de 1968 à 1972.

À partir de 1973, il s'engage dans le mutualisme : il adhère à l'Union nationale des mutuelles de retraite des instituteurs et des fonctionnaires de l'Éducation nationale. De 1974 à 1992, il dirige ce mouvement devenu ensuite la Mutuelle retraite de la fonction publique. Surtout, il préside la Fédération nationale de la Mutualité française de 1979 à 1992. Il publie en outre en 1984 La Mutualité française. Un idéal pour 25 millions d'hommes et de femmes. Ses responsabilités mutualistes le conduisent à siéger au sein du Conseil économique et social de 1980 à 1992 puis de 1998 à 2004. Il y préside le groupe de la mutualité et la section des affaires sociales. Il est par ailleurs président de la commission Protection sociale du Xe Plan en 1988.

Il entre aussi en politique. Membre du Parti socialiste, il conquiert la mairie d'Argentat en 1989 après avoir essuyé un premier échec en 1971. Reconduit à quatre reprises, il conserve le fauteuil majoral de cette cité pendant un quart de siècle.

Fort de son engagement mutualiste, il se voit confier le portefeuille de ministre des affaires sociales et de l'intégration le 2 avril 1992 dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy. Il est notamment à l'origine de l'adoption d'une loi sur la maîtrise médicalisée des dépenses de santé. Ses fonctions ministérielles prennent fin le 29 mars 1993 à la suite de la défaite socialiste aux élections législatives de mars 1993.

Après son départ du gouvernement, il est élu conseiller général du canton d'Argentat en juin 1993 : il enlève le siège à Pierre Celles, candidat du Rassemblement pour la République, qui l'avait remporté contre lui en mars 1992 mais dont l'élection avait été annulée. De 1997 à 2002, il est par ailleurs suppléant à l'Assemblée nationale du premier secrétaire du PS François Hollande. Aux côtés de ce dernier, il occupe ensuite, de 2008 à 2011, la première vice-présidence du conseil général de la Corrèze.

Il devient également parlementaire le 21 septembre 2008. Après avoir réuni 282 des 738 suffrages exprimés au premier tour, il est élu sénateur de la Corrèze au second tour avec 368 des 725 suffrages exprimés.

Inscrit au groupe socialiste du Palais du Luxembourg, il rejoint naturellement la commission des affaires sociales. L'ancien ministre consacre de fait une grande part de son action sénatoriale à la sécurité sociale et aux retraites. Il n'a de cesse de défendre le modèle de protection sociale français fondé à la Libération. Aussi s'oppose-t-il à toutes les réformes qui tendent à le dénaturer et à remettre en cause le principe de solidarité au sein du système de santé. C'est dans cette optique qu'il s'oppose en 2009 au projet de loi portant réforme de l'hôpital. Il dénonce par exemple en 2011 la baisse des moyens accordés à l'Institut national du cancer et à l'Institut de veille sanitaire : « Nous ne pouvons accepter que l'une des plus grandes conquêtes de notre pays, la lutte contre l'inégalité devant la souffrance et la maladie, puisse être fondamentalement remise en cause ! ». De même, en 2013, il s'insurge contre la dégradation du service des urgences dans les hôpitaux publics.

Les retraites constituent son autre cheval de bataille à la Haute Assemblée. Membre du Conseil d'orientation des retraites à partir de 2008, il souligne que les retraites ne constituent pas une simple question technique et financière mais « avant tout un enjeu politique et social ». Il s'oppose notamment avec virulence en 2010 au projet de loi du gouvernement de François Fillon visant à reculer l'âge de la retraite de 60 à 62 ans. Il estime en effet que cette réforme « frappera les plus faibles ». Il défend au contraire celle du gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault en 2013.

Outre la sécurité sociale et les retraites, il plaide en faveur de l'amélioration de la condition professionnelle féminine. Lors de l'examen du projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes en 2013, il présente ainsi deux amendements au nom du groupe socialiste afin de favoriser l'égalité salariale entre les sexes.

Il intervient par ailleurs sur des sujets aussi divers que l'enseignement de l'histoire-géographie, les emplois d'avenir et l'adhésion de la Croatie à l'Union européenne. Il vote la loi relative à la création de la Banque publique d'investissement en 2012 et la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles en 2013. Il se prononce en revanche contre la loi de réforme des collectivités territoriales en 2010 et la loi constitutionnelle sur l'équilibre des finances publiques en 2011. Il s'abstient lors du scrutin sur le projet de loi généralisant le revenu de solidarité active et réformant les politiques d'insertion en 2008. Il ne prend pas part au vote de la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet en 2009.

En 2011, le tribunal correctionnel de Paris le condamne à dix-huit mois de prison avec sursis et à 5 000 euros d'amende pour abus de confiance dans le cadre de l'affaire de la Mutuelle retraite de la fonction publique. Il fait appel de ce jugement mais souffre de cette condamnation.

Victime d'un accident vasculaire cérébral, il trouve brutalement la mort le 13 février 2014 à l'hôpital parisien Georges-Pompidou, à l'âge de quatre-vingt-deux ans. Cette figure de la vie politique corrézienne, officier de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite, est inhumée le 18 février suivant dans sa chère ville d'Argentat, où il avait choisi de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat municipal en mars 2014. Son éloge funèbre est prononcé par le président de la République François Hollande que René Teulade avait aidé à s'implanter en Corrèze et avec lequel il avait noué des liens d'amitié.

Elu le 21 septembre 2008
Fin de mandat le 13 février 2014 (décédé)

Ministre

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe socialiste et apparentés

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de René TEULADE

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