M. Jacques VALADE, ancien ministre, ambassadeur itinérant pour l'Asie

Merci Bruno Leprat. Puisque nous avons engagé ce dialogue, je voudrais également vous remercier au nom de tous les intervenants et de ceux à qui vous avez donné la parole. Vous avez été un animateur ferme, notamment en termes de respect du temps imparti, mais également extrêmement conciliant et je vous en suis très reconnaissant.

Je voudrais à mon tour saluer Monsieur Takahara, le ministre qui représentait l'ambassadeur du Japon à Paris. Je souhaiterais également dire à Monsieur Naruta combien nous sommes ravis de l'avoir parmi nous et de le voir assurer la continuité par rapport au passé car il y a maintenant quelques années que nous organisons ce colloque. Je crois qu'il constitue un excellent moment de contact entre Français et Japonais et entre représentants des collectivités territoriales. Je voudrais formuler tous nos remerciements à Monsieur David Assouline, qui m'a succédé au poste de président du groupe d'amitié France Japon, puisque j'ai assumé cette responsabilité durant quelques années, et à Michèle Kadi, la secrétaire administrative de ce groupe, car cette relation entre CLAIR et le Sénat et les collectivités territoriales qu'il représente se révèle importante et il est normal que le groupe d'amitié France-Japon y contribue. Enfin, je souhaiterais indiquer à toutes et à tous combien nous vous sommes reconnaissants d'avoir accepté d'assister à cette confrontation. C'est une excellente chose de voir des collectivités territoriales japonaises et françaises, Monsieur le vice-maire de Kyoto, Monsieur le maire de Kawaguchi et Mesdames Gontier et Raeser et Monsieur Leonelli, représentants de Dunkerque et Nice, qui nous ont présenté des approches voisines, même si les applications diffèrent.

Mesdames et Messieurs, je souhaiterais, en tant que responsable de coopérations décentralisées, puisque je bénéficie d'une mission que le Président de la République m'a confiée à cet égard, vous indiquer que dans le domaine de la protection de l'environnement, nous avons bien entendu, les uns et les autres, des obligations. La première obligation tient dans la prise de conscience partagée. Cette prise de conscience partagée, parfaitement exprimée par Monsieur le maire de Kawaguchi, est devenue maintenant une affaire non seulement nationale, comme l'ont démontré les témoignages français, mais également internationale. Elle avait démarré à Kyoto et s'est poursuivie dans différentes circonstances. La réunion au sommet de Copenhague a constitué une étape importante. Elle n'a certes pas donné les résultats que l'on en attendait dans l'instant, mais fallait-il attendre des résultats dans l'instant ? Nous ne le croyons pas parce que, comme nous l'ont montré les intervenants cet après-midi, ces actions se révèlent particulièrement complexes à mettre en oeuvre. Il s'avère cependant important de se rassembler. Peut-être le nombre de participants a-t-il été trop important, peut-être la réunion a-t-elle eu lieu dans un foisonnement et un désordre qui ne permettait pas de déboucher sur des obligations et des résolutions, mais nous avons pris des engagements et des rendez-vous. Il est bien clair que nous devons nous montrer attentifs à ce que ces engagements soient tenus et que les rendez-vous puissent être pris de façon régulière. Je crois à cet égard que la France et l'Allemagne, notamment, auxquels le Japon s'est également associé, seront tout à fait disposées à maintenir et poursuivre, au-delà des confrontations et parfois des concurrences politiques et économiques, cette démarche.

Cette prise de conscience partagée débouche sur des codifications et législations. Nos assemblées respectives, au Japon comme en France, doivent aller dans le même sens et cela ne peut se faire que dans le cadre d'une parfaite concertation avec les populations. En effet, ce n'est pas par la loi ou par des réglementations mais plus par la prise de conscience collective et individuelle, au niveau du tri notamment, et par l'éducation que nous allons y arriver. Les gestes techniques se révèlent importants. Les huit groupes de réflexion que Madame le directeur général des services de Dunkerque a évoqués correspondent à ce que nous réalisons partout mais vous les avez formulés de manière extrêmement précise et je vous en suis personnellement très reconnaissant. Je voudrais cependant ajouter un mot sur la thermographie. Dunkerque a peut-être pris la première initiative en France en la matière mais vous avez aussi effectué une thermographie à Nice et Bordeaux a également défini depuis longtemps une carte thermographique de la ville, que chaque citoyen peut consulter afin de voir si sa maison possède ou non une empreinte correcte. Les gestes techniques ne serviraient à rien s'ils ne s'accompagnaient pas d'un geste citoyen. A cet égard, vous avez parfaitement, les uns et les autres, évoqué ce qu'il faut en penser. J'ai particulièrement apprécié les propos d'Isabelle Raeser, « trier plus pour brûler moins » qui s'inscrivent presque en contradiction avec d'autres exposés. En effet, le rendement financier ne doit pas être la règle. La règle doit être davantage tournée vers la meilleure utilisation possible des déchets. Or la meilleure utilisation ne doit pas consister dans la combustion.

Une réunion internationale a eu lieu très récemment à Canton en Chine des CGLU (Cités et gouvernements locaux unis), regroupant plus de 3 000 représentants. Le vice-président de la Chine a indiqué que dans un avenir relativement proche jusqu'à 80 % de la population du monde seront regroupés dans des agglomérations. Il est bien évident que nous devons nous organiser en ce sens. Nous le faisons à notre niveau, par le biais d'agglomérations ou de communautés urbaines mais il faut que les responsables à la fois nationaux et locaux prennent conscience que c'est au niveau de ces agglomérations qu'il convient de trouver des solutions et que ces solutions ne peuvent être acceptées que si elles résultent d'une étroite collaboration entre le citoyen et celui qui le dirige. C'est la raison pour laquelle les confrontations du type de celles que CLAIR organise, et notamment celle-ci sur le développement durable et l'amélioration de la vie en société, sont fondamentales. J'ai été chargé d'envisager, pour l'Asie, toutes les formes de coopération possibles. Les formes de coopération, compte tenu justement de l'émergence des agglomérations en termes de correspondants et de liaisons entre le citoyen de base et le pouvoir dont il dépend, doivent être comparatives. Nous ne pouvons plus, dans le monde moderne, ignorer ce qui est réalisé ailleurs. Naturellement il ne s'agit pas de donner des leçons aux uns ou aux autres, ce qui serait absurde, mais d'entendre ce que les uns ou les autres peuvent proposer à leurs concitoyens, de façon à ce que l'expérience des uns puisse bénéficier à l'expérience des autres. Cette coopération, qui devient une coopération décentralisée, qui n'est plus concentrée au sommet de l'Etat, passe par des réunions de ce genre. David Assouline a évoqué, dans son propos liminaire, les deuxièmes Rencontres de coopération décentralisée entre la France et le Japon. Les premières avaient eu lieu à Nancy au mois de novembre 2008. Les deuxièmes auront lieu à Kanazawa au mois de mai 2010. Il y a là une façon de se rencontrer, chacun exposant ce qu'il a mis au point, ses difficultés, les solutions qu'il a pu proposer, tandis que les autres écoutent, comme cela fut le cas aujourd'hui.

Je voudrais pour terminer remercier très chaleureusement Monsieur le directeur général de CLAIR Paris, le Sénat, vous toutes et tous ainsi que notre excellent animateur. Merci.

ANNEXES

Extraits des documents PowerPoint

présentés au cours du colloque

Tous les documents PowerPoint sont disponibles sur le site Internet de CLAIR Paris : www.clairparis.org

Le développement durable : cadre juridique et enjeux pour les collectivités territoriales en France et au Japon

Exposé de Madame Liliane DUPORT et de Madame Laurence ERMISSE

Exposé de Monsieur Itaru YASUI

L'action des collectivités territoriales en faveur de la réduction des émissions de CO 2 et de la maîtrise de l'énergie

Exposé de Monsieur Yoshirô HOSOMI

Exposé de Madame Nicole GONTIER

L'action des collectivités territoriales pour réduire les déchets et pour développer le recyclage

Exposé de Monsieur Pierre-Paul LEONELLI

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