VI. DÉBATS SÉNAT EN PREMIÈRE LECTURE (SÉANCE DU JEUDI 24 NOVEMBRE 2011)

Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation

Article 49

M. le président. « Art. 49. - I. - Aux deuxième et à la fin de l'avant-dernier alinéas de l'article L. 256 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre, le nombre : « 44 » est remplacé par le nombre : « 48 ».

II. - Le I entre en vigueur à compter du 1 er juillet 2012.

M. le président. La parole est à M. René-Paul Savary, sur l'article.

M. René-Paul Savary. Je tiens tout d'abord à vous remercier de votre implication, monsieur le secrétaire d'État. En effet, c'est en partie grâce à cette implication qu'ont pu être obtenues un certain nombre d'avancées.

Certains pourront toujours estimer que ces efforts sont insuffisants. Néanmoins, votre action mérite notre respect et nos encouragements, car le Gouvernement a tenu une bonne part de ses engagements et a pris ses responsabilités.

À nous de prendre les nôtres, mes chers collègues : nous partageons tous le même devoir de mémoire.

Vous comprendrez que, étant élu dans le département de la Marne, j'accorde une attention toute particulière à ces questions, et ce d'autant plus que nous approchons du centième anniversaire de la bataille de la Marne, qui sera célébré en 2014.

J'évoquerai quelques pistes afin de transmettre ce devoir de mémoire aux générations futures, s'agissant notamment de la présence de l'armée dans les manifestations et du rôle de l'éducation nationale.

L'armée est indispensable au devoir de mémoire. Il est essentiel d'entretenir et même de renforcer le lien entre les soldats engagés et les associations patriotiques, afin que ces dernières puissent continuer de les soutenir et de les accompagner lors des manifestations commémoratives.

Concernant l'éducation, au-delà du vote des crédits de la présente mission, j'attire votre attention, mes chers collègues, comme l'ont déjà fait certains d'entre vous, sur l'importance de la transmission de notre héritage historique. Cette nécessaire transmission doit s'appuyer sur un projet éducatif, mis en oeuvre dès le plus jeune âge.

Le dispositif entier de la journée défense et citoyenneté, JDC, a été réformé tant dans son contenu que dans sa durée. Toutefois, cette seule journée ne suffit pas à éveiller une véritable conscience citoyenne. Parallèlement, le service civique doit être plus largement développé.

Si le ministère de la défense prend en charge ses soldats et les honneurs dus à leur mémoire, c'est le ministère de l'éducation nationale qui possède les moyens pratiques de transmettre cette mémoire au quotidien. Cela s'appelle l'école républicaine !

J'en viens aux dates commémoratives. Les 11 novembre et 8 mai ne sont pas seulement des jours fériés dans un calendrier scolaire : ils devraient être l'occasion d'apprendre le « pourquoi du commémorer » ! Ces jours pourraient être consacrés à des projets scolaires ou éducatifs, de véritables projets de vie destinés à inculquer, puis à développer la conscience citoyenne chez les plus jeunes.

C'est cette conscience citoyenne qui est et restera le garant de notre mémoire collective et des valeurs républicaines, qui constituent le fondement de notre société !

J'achèverai mon propos en exprimant le souhait que nous rassemblions, plutôt que de les diviser, toutes celles et ceux qui veulent transmettre ce devoir de mémoire à travers les dates commémoratives.

Quoi de plus beau pour un enfant que d'écouter, connaître et comprendre l'histoire de ses grands-parents ou arrière-grands-parents ? Ce n'est pas une histoire de droite ou de gauche, c'est tout simplement l'histoire de la France.

Il est déjà bien difficile de faire comprendre à nos enfants l'atrocité vécue ; il serait donc déraisonnable de nous quereller au sujet des dates de commémoration. À chaque date son symbole, cela va de soi, mais il nous appartient de veiller à ce que notre nation témoigne sa reconnaissance à tous ceux qui l'ont servie, à tous les moments de son histoire. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

M. le président. Je mets aux voix l'article 49.

(L'article 49 est adopté.)