M. Jean-Paul EMORINE, rapporteur spécial

LES PRINCIPALES OBSERVATIONS
DE VOTRE RAPPORTEUR SPÉCIAL

1) Le montant total des dotations consacrées aux Pouvoirs publics en 2013 est globalement minoré de 0,6 % par rapport à 2012. Il s'établit à 991 265 739 euros.

2 ) La Présidence de la République poursuit la maîtrise de ses dépenses, entreprise par la présidence précédente en 2008 , en prévoyant une baisse de sa dotation en 2013 de 5 %. Les crédits demandés s'élèvent à 103 483 252 euros et représentent 10,44 % du montant total de la mission.

3) Les dotations des deux assemblées parlementaires sont stabilisées en euros courants en 2013. S'agissant de l'Assemblée nationale, les crédits demandés s'élèvent à 517 890 000 euros, soit 52,25 % du poids total de la mission. Quant au Sénat, ils s'établissent à 323 584 600 euros, représentant ainsi un peu moins d'un tiers de l'enveloppe totale. Ces dotations ne couvrent, toutefois, pas l'ensemble des besoins des assemblées. Elles sont complétées d'un prélèvement sur ressources propres d'un montant de 12 893 840 euros pour le Sénat et de 15 476 571 euros pour l'Assemblée nationale, afin de permettre l'accomplissement de leurs missions institutionnelles.

Votre rapporteur spécial tient à rappeler qu'en 2012, le Sénat avait fourni un effort particulier en réduisant de 3 % la dotation précédemment approuvée par la commission commune des crédits. Il avait manifesté sa volonté de maîtriser ses dépenses par l'abandon de cinq opérations immobilières majeures. En 2013, les dotations de l'Etat affectées à son budget sont gelées en euros courants, en dépit d'un taux d'inflation prévisionnelle fixé à 1,75 % et d'aménagements institutionnels visant à renforcer les missions du Sénat en matière de développement durable.

L'Assemblée nationale poursuit également la contraction de certaines de ses charges de fonctionnement. Une part importante des économies prévisionnelles pour 2013 provient de la réduction du budget des charges de construction par rapport à celui de 2012, année de l'intersession qui a permis la réalisation de travaux importants.

4) En ce qui concerne les chaînes parlementaires , elles conservent leur stratégie de développement tout en réduisant leurs coûts variables de fonctionnement. Leurs crédits représentent 3,5 % du montant total des dotations de la mission. Celle demandée par La chaîne parlementaire - Assemblée nationale (LCP-AN) s'établit en 2013 à 16 641 162 euros. Un effort de gestion a concerné les charges de production interne hors personnel, permettant ainsi une réduction des crédits demandés de 3,14 %.

La dotation de Public Sénat s'élève à 17 857 000 euros en 2013. Elle est donc gelée en euros courants. En dépit de la contrainte budgétaire d'opérer à moyens constants, la chaîne a réaffirmé son ambition de réaliser le projet de développement de programmes relatifs au Sénat et aux territoires. Elle a, à cette fin, décidé, d'une part, d'annuler son opération de relocalisation et d'autre part, de mettre en oeuvre son plan d'économies.

5) La dotation budgétaire du Conseil constitutionnel , qui représente moins de 1,1 % du budget total de la mission, s'élève à 10 888 000 euros en 2013. Après quatre années consécutives de baisse, elle est minorée d'1 % alors que l'année 2013 sera à nouveau marquée par un accroissement de l'activité du Conseil, en raison du développement de la procédure de contrôle de la question prioritaire de constitutionnalité.

6) Enfin, les crédits demandés en 2013 au titre de la Cour de Justice de la République s'élèvent à 921 725 euros , soit 0,09 % du montant total des dotations de la mission. Ils progressent de 104 275 euros par rapport à 2012, en raison de l'instruction de deux dossiers en cours d'examen devant cette institution ainsi que de l'éventuelle organisation de procès qui en résulterait. S'agissant de la situation locative de la Cour de justice de la République, votre rapporteur spécial déplore vivement sa précarité. Il appelle à la conclusion, dans les plus brefs délais, d'un nouveau contrat de bail au loyer conforme aux normes de la politique immobilière de l'Etat et comprenant un droit de résiliation dans la perspective du transfert de la Cour dans les lieux actuels du tribunal de Grande Instance de Paris.

L'article 49 de la LOLF fixe au 10 octobre la date limite pour le retour des réponses aux questionnaires budgétaires.

A ce jour, 100 % des réponses étaient parvenues à votre rapporteur spécial.

I. PRÉSENTATION D'ENSEMBLE DE LA MISSION « POUVOIRS PUBLICS »

A. LA MISSION « POUVOIRS PUBLICS », DES DOTATIONS SPÉCIFIQUES...

En application du troisième alinéa de l'article 7 de la loi organique n° 2001-692 du 1 er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF), « une mission spécifique regroupe les crédits des pouvoirs publics, chacun d'entre eux faisant l'objet d'une ou plusieurs dotations » .

Les pouvoirs publics ainsi concernés sont la Présidence de la République, les assemblées parlementaires, les chaînes parlementaires, le Conseil constitutionnel, la Haute Cour de Justice et la Cour de justice de la République.

En application de l'article 5 de la LOLF, ces dotations sont regroupées sous le titre 1 des charges budgétaires de l'État 1 ( * ) . L'ensemble de ces institutions ont entrepris ces dernières années une démarche de rationalisation et d'optimisation de leurs dépenses en dépit d'un accroissement de leurs activités. Elles ont notamment modernisé leurs procédures afin d'inscrire leurs missions dans une approche citoyenne d'un Etat exemplaire.

B. ... REFLÉTANT DES EFFORTS DE GESTION SIGNIFICATIFS PAR RAPPORT À 2012

La dotation globale, demandée pour 2013 au titre des différents Pouvoirs publics dont les crédits sont retracés à l'Annexe « Pouvoirs publics » au projet de loi de finances pour 2013, s'élève à 991 265 739 euros . Elle se contracte de 0,6 % par rapport à 2012.

Il est proposé en 2013 de stabiliser en euros courants les dotations des assemblées parlementaires, de réduire respectivement de 1 % et 5 % les enveloppes budgétaires du Conseil constitutionnel et de la Présidence de la République et d'augmenter celle de la Cour de Justice de la République de 104 275 euros. Les crédits prévus pour Public Sénat en 2012 sont reconduits en 2013. Ceux de la Chaine LCP-AN se contractent de 3,14 % par rapport à 2012, hors neutralisation de la taxe sur les services de télévision 2 ( * ) .

Récapitulation des crédits par dotation et action

Numéro et intitulé de la dotation et de l'action

Ouverts en LFI pour 2010

(en euros)

Ouverts en LFI pour 2011

(en euros)

Ouverts en LFI pour 2012

(en euros)

Demandés pour 2013

(en euros)

Evolution 2012-2013

(en %)

Poids dans la mission

(en %)

501

Présidence de la République

112 533 700

112 298 700

108 929 739

103 483 252

- 5,00

10,44

511

Assemblée nationale

533 910 000

533 910 000

517 890 000

517 890 000

0

52,25

521

Sénat

327 694 000

327 694 000

323 584 600

323 584 600

0

32,64

01

Sénat

315 400 600

315 748 000

311 577 800

311 577 800

0

31,43

02

Jardin du Luxembourg

12 156 900

11 895 000

12 006 800

12 006 800

0

1,21

03

Musée du Luxembourg

136 500

51 000

0

0

0

0

541

La chaîne parlementaire

30 935 000

32 125 000

35 037 514

34 498 162

- 1,54

3,48

01

La chaîne parlementaire - Assemblée nationale

15 300 000

15 990 000

17 180 514

16 641 162

- 3,14

1,68

02

Public Sénat

15 635 000

16 135 000

17 857 000

17 857 000

0

1,80

542

Indemnités des représentants français au Parlement européen

0

0

0

0

0

0

531

Conseil constitutionnel

11 633 400

11 070 000

10 998 000

10 888 000

- 1,00

1,10

532

Haute Cour

0

0

0

0

0

0

533

Cour de justice de la République

941 595

817 450

817 450

921 725

12,76

0,09

TOTAL

1 017 647 695

1 017 915 150

997 257 303

991 265 739

- 0,60

100,00

Source : Annexe « Pouvoirs publics » au projet de loi de finances pour 2013


* 1 Alors qu'une « mission comprend  un ensemble de programmes concourant à une politique publique définie », celle consacrée aux « Pouvoirs publics » en est dépourvue. Ses dotations ne font pas l'objet d'un projet annuel de performances (PAP). Leur exécution n'est pas retracée dans un rapport annuel de performances (RAP). Dans sa décision n° 2001-448 DC du 25 juillet 2001 sur la LOLF, le Conseil constitutionnel a précisé que « ce dispositif assure la sauvegarde du principe d'autonomie financière des pouvoirs publics concernés, lequel relève du respect de la séparation des pouvoirs ».

* 2 La minoration de la dotation est fixée à 0,53 % en 2013, après neutralisation de l'excédent inscrit au budget de 2012 visant à financer cette taxe. Cf. développement sur LCP-AN.