De ses origines modestes à sa brillante ascension dans l’armée pendant la Révolution et le Consulat (1789-1804)

Nouvelle pairie française_Ney_1 (JPG - 187 Ko)Nouvelle pairie française_Ney_2 (JPG - 169 Ko)Extraits de La nouvelle Pairie française, d'après la Charte organisée par l'ordonnance du 25 août 1817, dit le Recueil Duprat-Taxis, œuvre unique d'un généalogiste de métier, comprenant 706 pages.

Né le 10 janvier 1769 à Sarrelouis, ville de garnison rattachée à la France en 1766, Michel Ney est le second fils d'un tonnelier, Pierre Ney (PDF - 74 Ko), ancien soldat de la guerre de Sept ans. Sa formation initiale est incomplète. Il quitte en effet le collège des Augustins dès l’âge de treize ans pour travailler comme commis aux écritures chez un notaire, puis au parquet du procureur du roi. Constatant son manque d’intérêt pour le travail de bureau, son père le fait embaucher comme surveillant aux mines de Salek puis aux mines d'Apenweiler. Cette vie sédentaire ne lui convient guère plus. Il est en effet attiré par la carrière des armes : à dix-neuf ans, il s’engage à Metz dans un régiment de hussards.

Compte tenu de ses origines modestes, les perspectives sont alors peu prometteuses pour lui dans l’armée. Son père n’a jamais dépassé le grade de sergent. Humble, de surcroît, il hésite à plusieurs reprises avant d’accepter un grade supérieur, prétendant ne pas l’avoir assez mérité.
Jean-Baptiste BERNADOTTE (1763-1844). Portrait extrait de L'iconographie de contemporains et fac-similé d'écritures, par F. S. Delpech (1832). (JPG - 0.93 Mo)Jean-Baptiste KLÉBER (1753-1800). Portrait extrait de L'iconographie de contemporains et fac-similé d'écritures, par F. S. Delpech (1832). (JPG - 871 Ko)


Pourtant, brigadier fourrier en 1791,  sous-lieutenant en 1792, son courage sur les champs de bataille le fait repérer par Kléber et lui fait gravir rapidement les échelons : il est nommé colonel en 1794 et, sous le Directoire, général de brigade à vingt-sept ans (1796) puis général de division en mars 1799 à la demande de Bernadotte.

  Napoléon BONAPARTE (1769-1821). Portrait extrait de L'iconographie de contemporains et fac-similé d'écritures, de F. S. Delpech (1832). (JPG - 1.07 Mo)

Sa participation à de nombreux combats lui vaut plusieurs blessures graves : au bras à Mayence en décembre 1794, à la cuisse à Winterthur en mai 1799, où il doit, sous les ordres de Masséna, empêcher la jonction entre les Autrichiens et les Russes. Il est  mis temporairement au repos dans son domaine de la Malgrange, près de Nancy. Il y apprend le coup d’État de Bonaparte le 18 brumaire (9 novembre 1799), qui marque l’avènement du Consulat, auquel il adhère avec réserve : il se dévoue « à son pays et non pas à l’homme qu’il choisit pour gouverner. »

Sa vaillance et ses exploits en matière de cavalerie lui valent d’être surnommé : « l’Infatigable » par ses hommes, le « preneur de villes » à la suite de la capitulation de Forsheim,  place pourtant fortifiée et bien gardée, en août 1796 et d’être fait prisonnier par les Autrichiens en avril 1797.


Louis BERTHIER (1753-1815). Portrait extrait de L'iconographie de contemporains et fac-similé d'écritures, par F. S. Delpech (1832). (JPG - 880 Ko)Il passe successivement sous le commandement de Kléber, Hoche (JPG - 699 Ko), Jourdan (JPG - 763 Ko), puis Moreau (JPG - 610 Ko) qui commande l’armée Rhin-et-Moselle. Sous les ordres de ce dernier, il contribue à mettre fin aux guerres de la Révolution, en remportant la bataille de Hohenlinden, le 3 décembre 1800, pour laquelle il propose un plan de type nouveau : attendre l’ennemi en se camouflant dans la forêt de Hohenlinden. Aidé de Richepanse, c’est un succès total pour Moreau et un échec cuisant pour les Autrichiens. Deux mois plus tard, en 1801, le traité de Lunéville est signé entre la France et l’Autriche et Michel Ney regagne sa propriété de la  Malgrange, au moment où Bonaparte (JPG - 661 Ko) relève les généraux de l’armée du Rhin de leur commandement.

C’est à cette époque qu’il rencontre  le général Bonaparte par l’intermédiaire de Berthier et que lui est présentée, par celui de Joséphine de Beauharnais, Aglaé Auguié de Lascans, jeune femme de treize ans sa cadette. Le mariage a lieu en août 1802. Bonaparte n’y aurait pas assisté mais aurait offert un magnifique sabre pour l’occasion, celui qui trahira en juillet 1815 le maréchal caché dans le château de Bessonis.

Napoléon Ier (1769-1821). Portrait extrait de L'iconographie de contemporains et fac-similé d'écritures, par F. S. Delpech (1832). (JPG - 0.98 Mo)

Quelques mois plus tard, Bonaparte l’envoie en Suisse rétablir la paix, avec succès. Il y reste deux années et y rencontre Henri Jomini, un spécialiste d’histoire militaire qui deviendra son aide de camp et proche conseiller.

Malgré la paix d’Amiens signée en 1802 entre la France et la Grande-Bretagne, la guerre reprend dès 1803, ce qui vaut à Ney d’être nommé commandant du camp de Montreuil-sur-Mer au début de 1804, dans le cadre de la préparation du débarquement en Angleterre, qui n’a finalement pas lieu.

Le 18 mai 1804, Napoléon est proclamé empereur par le Sénat, sous le nom de Napoléon Ier. Il élève Ney à la dignité de maréchal d’Empire, avec dix-sept autres généraux. Mi-juillet 1805, Napoléon le fait également grand officier de la Légion d’honneur.