III. DES RELATIONS FRANCO-LIBANAISES À FAIRE FRUCTIFIER

Fruit d'une longue histoire commune et d'une amitié qui a survécu aux difficiles années de guerre, les relations franco-libanaises sont particulièrement riches.

Nos relations politiques sont caractérisées par un haut degré de confiance. Nos relations économiques, financières et commerciales illustrent la forte participation de la France à la reconstruction du Liban. Nos relations culturelles et scientifiques sont étroites, mais mériteraient d'être confortées.

A. DES RELATIONS POLITIQUES GUIDÉES PAR LA CONFIANCE

Depuis plusieurs siècles, la France entretient des relations privilégiées avec le pays du Cèdre. La relance de notre action diplomatique, entreprise depuis quelques années, s'est traduite par une intensification des rencontres de haut niveau, illustrée par les trois visites officielles effectuées par le Président de la République au Liban, deux en 1996 et la dernière en mai 1998, ainsi que la visite du ministre des Affaires étrangères en janvier 1998.

Une constante de notre action reste la défense de la souveraineté, de l'indépendance, de l'intégrité territoriale du Liban et l'appel au respect des résolutions des Nations-Unies, notamment la résolution 425, comme on l'a vu précédemment. Dans le cadre du processus de paix au Proche-Orient, la France insiste pour que la paix ne se fasse pas au détriment du Liban et ce dernier compte sur elle pour défendre ses intérêts, tant au sein de l'Union européenne que des instances internationales.

Dans ce contexte, la visite de notre délégation a été très appréciée, tant par nos collègues de la Chambre des députés libanaise que par l'ensemble des autorités rencontrées.

B. DES RELATIONS ÉCONOMIQUES, FINANCIÈRES ET COMMERCIALES TRÈS SOUTENUES


La France a contribué de façon massive à l'effort de reconstruction du pays. Le Liban est de loin le premier bénéficiaire, en termes d'aide par habitant, des protocoles financiers bilatéraux, auxquels s'ajoutent des montants substantiels de crédits garantis malgré une situation financière délicate.

Les accords bilatéraux de 1992 et 1993 ont permis une régularisation des relations financières franco-libanaises. Á ce jour, le Liban a remboursé l'intégralité de ses arriérés.

Cette évolution a permis à la France de rouvrir sa politique de crédit, à hauteur de 650 millions de francs en 1996, et de mettre en place des protocoles financiers (sept protocoles ont été signés depuis 1991, pour un montant total de 1.324 millions de francs). Le protocole financier de 1996 a atteint un niveau exceptionnel de 500 millions de francs, dont 50 millions de francs de dons. En trois ans, cette coopération aura permis le financement de projets dans le secteur de l'eau (41 %), de l'électricité (21 %) et de l'aviation civile. Les secteurs des télécommunications et de l'agriculture (irrigation) ont également fait l'objet de certains programmes.

Le niveau exceptionnel du protocole 1996, la difficulté croissante à identifier des projets dans le secteur public et la montée en puissance du programme européen MEDA (109 millions d'ECU sur deux ans) ont conduit à réduire le niveau du protocole en faveur du Liban à 250 millions de francs pour 1997. L'effort global en faveur de la reconstruction reste néanmoins conséquent avec une enveloppe de crédits garantis de 750 millions de francs qui doit être essentiellement consacrée au secteur de l'eau (pour 180 millions de francs).


Les échanges bilatéraux sont passés de 1 à 3,3 milliards de francs entre 1990, date de la fin de la guerre au Liban, et 1996, ceci grâce notamment à la progression de nos exportations.

En 1997, nos exportations ont enregistré une hausse de 43 % (4,8 milliards de francs, contre 3,3 milliards de francs en 1996). Nous avons ainsi pu augmenter notre part de marché (13 %) et réduire l'écart avec l'Italie. Avec 4,5 milliards de francs, nous enregistrons sur le Liban notre 15e excédent.

Avec près de 100 implantations, principalement concentrées dans le domaine des services, la France est aujourd'hui le principal investisseur étranger au Liban. Les établissements bancaires, financiers et d'assurance constituent le noyau dur de notre présence. France Telecom, à travers son réseau de téléphonie mobile (150.000 abonnés), est le principal investisseur français, suivi par Total. La consolidation de la présence économique française dépendra, à terme, de la capacité de nos grands groupes à devenir les opérateurs des services publics qui devraient être privatisés.

La France est le pays qui à remporté le plus grand nombre de grands contrats liés à la reconstruction (7 milliards de francs depuis 1992), que ce soit dans le secteur du BTP (avec la façade maritime du centre-ville de Beyrouth), dans le domaine de la remise en état du système électrique, dans celui des télécommunications ou de l'eau. L'annulation, par les autorités libanaises, de la lettre d'intention signée avec le consortium Dumez/Bouygues pour la construction de l'autoroute Beyrouth-frontière syrienne (7,5 milliards de francs), liée aux difficultés budgétaires du Gouvernement, est cependant le signe d'un ralentissement de la reconstruction et donc d'une raréfaction des grands contrats qui lui sont liés.

Le développement de nos relations commerciales avec le Liban doit être encouragé, d'autant que celui-ci constitue une porte d'accès au marché du Moyen-Orient.

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