C. DES RELA TIONS CUL TURELLES ET SCIENTIFIQUES À CONFORTER

1. Une francophonie très vivante mais menacée

a) Une forte présence dans le système éducatif


• La langue française continue à occuper une place de choix au Liban.
Elle est d'ailleurs davantage utilisée que l'anglais comme langue d'enseignement (69 % contre 31 %) 1 ( * ) .

Le réseau d'écoles à programme français constitue notre réseau le plus dense, avec :

- 6 établissements conventionnés (12.500 élèves) ;

- 18 établissements homologués (35.000 élèves).

Au total, 5 % des élèves libanais en bénéficient.

Afin de renforcer l'enseignement du français dans le système éducatif libanais, des efforts sont actuellement entrepris pour reconstituer les équipes pédagogiques, mettre en place une réforme du système pédagogique francophone à travers la réforme des programmes et des manuels d'enseignement et renforcer ce réseau.

Á celui-ci, vient ainsi de s'ajouter le lycée de Habbouch, près de Nabathyeh dans le Sud-Liban, que notre délégation à visité. Très remarquable dans sa conception et son organisation, l'implantation de ce lycée semble particulièrement appréciée dans une région -on l'a dit- très fragile, où le son des canons résonne encore quotidiennement.


La présence de la langue française dans l'enseignement supérieur est également forte : 60 % des enseignements se font en français, 28 % en anglais et 12 % en arabe.

Parmi les 27 établissements d'enseignement supérieur aujourd'hui reconnus officiellement par l'État libanais, la coopération française a choisi de soutenir les universités francophones au niveau des troisièmes cycles et dans le cadre de formations professionnalisantes. Il s'agit d'appuyer la mise en place de DEA ou DESS dans des secteurs non pléthoriques (c'est-à-dire hors des filières académiques du droit, de la médecine et des ingénieurs, où un tiers seulement des diplômés trouvent un travail correspondant à leur formation). La liaison universités-entreprises est donc privilégiée.

Quatre universités, par ailleurs membres de l'AUPELF, font l'objet d'une coopération particulière ; l'Université orthodoxe de Ballamand, l'Université maronite Saint-Esprit de Kaslik (USEK), l'Université d'État Libanaise (UL) et l'Université Saint-Joseph des Pères Jésuites (USJ).

Ces universités accueillent les effectifs suivants :

- l'Université Libanaise (publique) : 40.000 étudiants, soit 50 % (créée en 1953) ;

- l'Université Arabe (égyptienne) : 6.700 étudiants, soit 10 % (créée en 1960) ;

- l'Université Saint-Joseph (privée) : 6.000 étudiants, soit 9 % (créée en 1881);

- l'Université Américaine (privée) : 4.300 étudiants, soit 6,5 % (créée en 1866) ;

- l'Université Saint-Esprit de Kaslik (privée) : 2.000 étudiants, soit 3% (créée en 1962).

L'Université Saint-Joseph -dont a délégation a rencontré le recteur et l'ensemble des doyens- fait l'objet d'un partenariat rénové couvrant la période 1997-2000.

Fondée en 1881 par les Pères Jésuites, l'USJ est une université privée libanaise. Elle regroupe 10 facultés (médecine, pharmacie, médecines dentaires, infirmières, ingénierie, droit et sciences politiques, économie, gestion et management, lettres et sciences humaines, sciences exactes), l'école de sages-femmes et deux instituts (sciences religieuses et études islamo-chrétiennes). Douze instituts spécialisés sont rattachés aux diverses facultés. L'enseignement est effectué soit à Beyrouth, soit dans les centres d'études universitaires et régionaux de Zahlé, de Saïda et de Tripoli. L'université administre l'Hôtel Dieu de France, hôpital universitaire ; les étudiants et résidents profitent en outre de l'enseignement clinique des hôpitaux affiliés à la Faculté de médecine ou agréés par elle ; un centre de soins dentaires. Elle soutient par ailleurs plusieurs instituts et associations qui lui sont affiliés, dont deux centres d'enseignement professionnel à Beyrouth (banques et assurances). Elle dispose aussi d'une antenne en Jordanie.

Le partenariat renouvelé mis en place avec l'USJ, notamment par le biais d'une convention de coopération avec un consortium d'établissements d'enseignement supérieur et de recherche français, a pour objectif de structurer les différentes actions et de redonner à l'USJ une vocation régionale.

Par ailleurs, le programme CEDRE (Coopération pour l'évaluation et le développement de la recherche) a été mis en place afin de favoriser la coopération entre universités françaises et libanaises dans le domaine de la recherche et de promouvoir les thèses de co-tutelle pour les futurs enseignants-chercheurs.

L'ÉcoIe supérieure des Affaires (ESA), à vocation régionale, doit assurer la formation en finances et en gestion des cadres du monde des affaires et nous permettre de nous positionner sur un secteur jusque-là réservé aux anglo-saxons.

Enfin, l' IUT de Saïda, à la mise en place duquel la France a collaboré, a accueilli une première promotion de 150 étudiants en décembre 1997.


• Par ailleurs, la francophonie est véhiculée par notre Mission culturelle au Liban, qui dispose d'antennes de province ayant pour principale mission le développement de la coopération éducative et linguistique dans chacune de leurs circonscriptions.

Outre l'organisation de formations pédagogiques ou linguistiques, ces antennes appuient leur action sur l'animation de médiathèques et la réalisation d'opérations culturelles ou artistiques (expositions, spectacles...).

La délégation a beaucoup apprécié la compétence et le dynamisme des membres de la Mission culturelle française qu'elle a pu rencontrer à l'occasion d'une réunion au Lycée d'Habbouch. Très motivés, ceux-ci animent de façon tout à faire remarquable notre réseau culturel.


• Il faut également souligner l'importance des actions entreprises par les nombreuses associations françaises qui ont à coeur d'aider ce pays ami, notamment les initiatives menées par un certain nombre de collectivités locales.

* 1 Voir l'annexe n° 3 sur le système éducatif libanais.

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