CHAPITRE III LA SITUATION ÉCONOMIQUE DE LA HONGRIE9 ( * )

La Hongrie, pays cible des investisseurs internationaux, impose des normes de plus en plus sévères à sa politique économique du fait de son ouverture aux marchés et aux investissements.

Après le redressement des années 1995 et 1996, la croissance de la Hongrie s'est raffermie. L'assainissement des finances publiques poursuivi en 1997, 1998 et 1999 a permis l'amélioration de la balance des paiements et a favorisé la réduction de la dette extérieure.

I. LES RÉFORMES DE STRUCTURE

- L'ouverture de l'économie

La Hongrie avait engagé, avant les pays voisins, la modernisation de son économie. Cet atout et les politiques de rigueur qui ont été menées à compter de 1995 lui ont permis de maintenir cette avance.

La transition vers une économie de marché a été facilitée par la création d'un cadre réglementaire analogue à celui des pays d'Europe occidentale : le système fiscal, le droit des affaires, le droit comptable, par exemple, sont proches de leurs équivalents français.

L'ouverture de l'économie à la concurrence internationale est très avancée.

Les échanges ont été très largement déréglementés et le monopole des sociétés de commerce extérieur supprimé. Peu de quotas subsistent sur les produits importés. Les accords commerciaux conclus avec les pays de Visegrád (21 décembre 1992), les accords d'association conclus avec l'AELE (1 er juillet 1993) et avec l'Union européenne (1 er janvier 1994) ont permis d'entamer le démantèlement progressif des barrières tarifaires et non tarifaires avec des partenaires qui représentent plus des deux-tiers du commerce extérieur hongrois.

La politique incitatrice en faveur de l'investissement étranger a contribué à faire de la Hongrie le premier récipiendaire des investissements directs étrangers dans les pays d'Europe centrale et orientale.

L'assainissement du tissu économique a été facilité par un programme de privatisation dynamique qui s'est étendu, pour l'essentiel, de 1989 à 1998 et une application stricte de la loi sur les faillites qui a entraîné la disparition de nombre d'entreprises non rentables.

Ce programme de privatisation a été à la fois pragmatique - les entreprises ayant été vendues au plus offrant, c'est-à-dire généralement aux investisseurs étrangers, pour les plus importantes d'entre elles- et ambitieux puisqu'il s'applique à la quasi-totalité des sociétés.

Actuellement, plus des deux - tiers de la production nationale émanent de sociétés privées, et au sein de celles-ci, les filiales étrangères jouent un rôle moteur.

La restructuration du secteur bancaire et financier, menée pour l'essentiel de 1994 à 1997, a permis de mettre en place en Hongrie le système bancaire le plus développé de la région.

La privatisation de tout le secteur bancaire fut pratiquement achevée dès 1997.

- La réforme des finances publiques

Les années 1996 à 1998 ont permis la mise en place d'un Trésor public moderne permettant un meilleur contrôle des dépenses et une réforme budgétaire ambitionnant de limiter les gaspillages.

- La refonte du système des retraites et de l'assurance-maladie

La Hongrie jouissait d'une protection sociale exceptionnellement favorable héritée du passé mais qui grevait lourdement l'équilibre des dépenses publiques.

Une refonte du système des retraites a été opérée en 1997 avec, notamment, l'élévation de l'âge de la retraite, et celle de l'assurance-maladie est sur le point d'intervenir dans un sens beaucoup moins favorable aux salariés.

II. LE REDRESSEMENT DES GRANDS ÉQUILIBRES

En 1995, un programme draconien de stabilisation de l'économie avait été lancé comprenant :

- la dévaluation immédiate de 9 % du forint et l'installation d'un système de dévaluation à crémaillère journalière sur une base mensuelle établie à l'avance (1,9 % à la mi-1995, 0,6 % actuellement).

Il est prévu de supprimer ce système de parité à crémaillère lorsque le taux moyen de l'inflation en Hongrie sera proche du taux moyen de l'Union européenne et que l'écart subsistant ne dépassera pas la productivité de l'économie hongroise. Une parité fixe sera alors établie par rapport à l'euro.

- le gel de 3 % des dépenses publiques de fonctionnement, la réduction de 10 % des dépenses d'investissement, et la limitation des hausses de salaire ;

- une surtaxe temporaire à l'importation de 8 % qui devait être supprimée à la mi-1997 ;

- une augmentation sur la taxe des véhicules de 10 % .

Compte tenu du bon impact de ce programme, une politique économique et financière rigoureuse a continué d'être suivie après l'alternance politique de 1998 avec, comme objectifs principaux, la diminution des dépenses publiques, l'amélioration des finances publiques et de l'équilibre budgétaire.

Des résultats encourageants ....

- La croissance économique mesurée par la progression du PIB a été d'environ 5,5 % en 1998. D'après M. Zsigmond Járai, ministre des finances, la croissance devrait osciller entre 4 et 5 % en Fan 2000 et dépasser 5 % par an au cours de la période suivante.

- La production industrielle, tirée par les exportations, a progressé de 12,6 % après 11,1 % en 1997.

- Les ventes de produits industriels ont augmenté de 3,8 % en 1998.

- le déficit de la balance commerciale s'est établi à 2,7 milliards de dollars. En 1998, en volume, les importations ont augmenté de 21,1 % pour atteindre 25,7 milliards de dollars tandis que les exportations ont progressé d'environ 20,4 % pour s'élever à 23 milliards de dollars.

- Le déficit budgétaire s'est élevé pour l'année 1998 à 4,6 % du

PIB (4,8 % en 1997) et devrait diminuer jusqu'à 3,5 % en 2000, puis 3 % en 2001.

- La dette publique ne dépasse pas 60 % du PIB.

- Le volume du commerce de détail a augmenté de 8 % .

- Le tourisme a dégagé un excédent de 1,3 milliard de dollars sur un total de recettes en devises de 2,5 milliards de dollars.

Des points faibles :

- L'inflation a diminué de 4 % pour atteindre 15 % en 1998 et moins de 10 % en 1999, ce qui est encore élevé. Le Gouvernement s'est fixé comme objectif de ramener ce taux à 6 % en 2001 et à 4 % en 2002.

- Le taux de chômage demeure proche de 10 % et atteint des seuils nettement supérieurs dans certaines régions.

- La dette extérieure, après avoir diminué régulièrement, a tendance à augmenter de nouveau :

1995

31,5

1996

27

1997

23,7

1998

25,1

- Les salaires réels ont diminué et la situation des fonctionnaires comme celle des retraités reste difficile 10 ( * ) .

- L'importance de l'économie grise demeure excessive (30 % du PIB).

III. LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS ET LES PRIVATISATIONS

A. LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS

Avec plus de 19 milliards de dollars, la Hongrie aura reçu, de 1990 à 1998, 35 % environ du total des investissements directs étrangers effectués dans les pays d'Europe centrale et orientale.

À l'échelle du pays dont le PIB s'élève à 46 milliards de dollars, ces investissements ont entraîné une modification radicale de l'économie.

Sur les 200 premières sociétés, 110 sont sous contrôle étranger et des pans entiers de l'économie sont dominés par des intérêts étrangers (banque, assurance, agro-alimentaire, industrie mécanique, pharmacie).

B. LA POLITIQUE HONGROISE DE PRIVATISATION

1. L'élan donné dès le changement de régime politique

La Hongrie a choisi, dès 1990, de concevoir la privatisation au premier chef comme un moyen de moderniser son économie au travers de Projection de capitaux, d'équipements et de savoir-faire. Cette privatisation s'est donc faite, pour l'essentiel, à destination d'investisseurs étrangers qui sont à la fois les propriétaires de la majorité ou de la totalité du capital, et les opérateurs des entreprises qu'ils contrôlent financièrement.

Après un certain ralentissement des investissements étrangers en 1994, la Hongrie a relancé vigoureusement le processus de privatisation au cours du deuxième semestre de l'année 1995, en particulier dans les secteurs électrique et gazier. Elle a maintenu ainsi incontestablement sa position de premier pays d'accueil des investissements étrangers dans les pays d'Europe centrale et orientale avec près de la moitié du total investi dans ces pays.

La Hongrie est, avec la Grande-Bretagne, le pays européen qui est allé le plus loin dans la politique de privatisation.

Outre l'industrie et les services marchands, de nombreux services publics sont aujourd'hui gérés par des filiales d'entreprises étrangères : toute la distribution gazière, l'essentiel de la distribution d'électricité, la majeure partie de la production conventionnelle d'électricité, les services téléphoniques.

Les exportations du pays sont réalisées aux trois-quarts par les 30.000 sociétés à capitaux étrangers.

Environ 75 % du PIB hongrois sont aujourd'hui générés par le secteur privé (70 % en 1996).

2. Le bilan des privatisations réalisées de 1990 à 1998

Au cours des dix dernières années, la part de la propriété privée dans le produit intérieur brut est passée de quelques pour cents, à 80 % .

Des biens d'une valeur d'environ douze milliards de dollars (1700 milliards de forints) ont été cédés par l'État dont plus de 7 milliards ont été acquis par des investisseurs étrangers, soit près de 60 % du total.

La répartition des investissements étrangers par pays d'origine est la suivante : Allemagne : 25 % ; États-Unis d'Amérique : 13 % ; France : 9 % ; Autriche : 5 % ; Pays-Bas : 4 %, Italie : 3 % ; Belgique : 2,8 % ; Royaume-Uni : 1,7 % ; Suisse : 1,6 %.

Sur 2000 entreprises, seulement 300 sont restées propriété de l'État.

Les motifs d'acquisition ont évolué au cours des années. Il s'agissait d'abord d'acquérir des marchés pour être présent dans la région avec des coûts de production peu élevés. Actuellement, il s'agit davantage de l'attrait pour un pays offrant la stabilité politique, un risque faible, une infrastructure relativement développée, une monnaie convertible, et la liberté d'utilisation du profit dégagé.

Même si l'essentiel des grandes sociétés a déjà été privatisé, sont encore prévues la privatisation de 25 % de la S. A. MOL (pétrole et gaz), deuxième société hongroise, celle de la Postabank et celle de 70 % de la compagnie aérienne hongroise Malév.

IV. L'ENGAGEMENT EUROPÉEN DE LA HONGRIE

A. LA PORTÉE DE L'ACCORD D'ASSOCIATION AVEC L'UNION EUROPÉENNE

Depuis l'accord d'association, signé le 16 décembre 1991 et entré en vigueur le 1er février 1994, à l'exception des dispositions commerciales appliquées dès un accord intérimaire du 1er mars 1992, la Hongrie est toujours apparue soucieuse de respecter les objectifs fixés par l'Union européenne.

Rappel du contenu de raccord européen

- Une zone de libre échange concernant les produits industriels : une dizaine d'année est prévue pour la mise en place de cette zone. Durant cette période, les concessions commerciales octroyées par l'accord européen ne peuvent être remises en cause (clause de statu quo), non plus que le traitement préférentiel au profit des produits communautaires. Le Conseil d'association, au niveau des ministres, et le Comité d'association réunissant les hauts fonctionnaires veillent au respect de l'accord.

- Des obligations inégales : l'Union européenne a aussitôt éliminé les droits et restrictions quantitatives portant sur les produits industriels, les produits sensibles (1995) et les produits CECA (1996). Les dernières restrictions (relatives au textile) devant être supprimées en janvier 1997 et l'accès au marché hongrois libéralisé en 1997, ou en 2002 pour les produits les plus sensibles (automobiles).

- Les produits agricoles sont exclus de l'accord européen même si l'Union européenne a offert immédiatement des concessions. La Hongrie a aussi ouvert en retour des contingents tarifaires sur certains produits.

- Le traitement national et la liberté d'établissement devaient être octroyés pour les services par la Hongrie au cours des cinq premières années de l'accord. Cette période transitoire dérogatoire est portée à dix ans, pour octroyer la liberté d'établissement aux services financiers ; quant aux services de transport aérien, de navigation intérieure et de cabotage maritime ils sont exclus du champ couvert par le droit d'établissement.

Par ailleurs, des dispositions dérogatoires peuvent atténuer la rigueur des évolutions : clause de sauvegarde (article 30 de l'accord), en cas de "réductions draconiennes" de parts de marché ; mesures exceptionnelles et temporaires pour accompagner la restructuration de secteurs en transition ou confrontés à de sérieuses difficultés économiques (article 28) (par exemple : droits de douane majorés) mais leur assiette ne peut excéder 15 % du total des importations hongroises en provenance de l'Union ; clause "industries naissantes" qui autorise l'augmentation temporaire et limitée des droits de douane pour protéger des secteurs émergents ; aides hongroises à la sidérurgie et aux charbonnages tolérées jusqu'en 1999, à condition d'être liées à une politique de réduction des capacités de production.

Le bilan provisoire de l'application de l'accord d'association a été constaté .

Une importante croissance des échanges entre l'Union européenne et la Hongrie a été constatée.

Les échanges hongrois avec l'union ont augmenté, en proportion, plus fortement que l'ensemble des échanges de la Hongrie.

La part de l'Union dans le commerce extérieur de la Hongrie atteint désormais les deux tiers (contre 30 % antérieurement). La structure des échanges s'est modifiée. L'importance des biens énergétiques et agricoles a décliné au profit des échanges de produits manufacturés.

En général, la Hongrie a adapté sa politique selon les exigences de la préparation à l'adhésion.

C'est ainsi que la Hongrie a annoncé, fin avril 1996, le démantèlement progressif de la surtaxe douanière de 8 % instaurée en mars 1995 et destinée tant à réduire les importations qu'à alimenter le budget de l'État.

De plus, la Hongrie s'est efforcée de respecter scrupuleusement les dispositions du Livre blanc de Cannes (Conseil européen de 1995) qui expose les mesures à prendre pour harmoniser les législations avec celles de l'Union européenne. Par ailleurs, des normes de concurrence (entente, abus de positions dominantes, contrôle des aides de l'État similaires) à celles qui existent au sein de l'Union devaient être adoptées.

B. LE PROGRAMME EUROPÉEN PHARE ET LA HONGRIE

Le programme Phare de l'Union européenne : fonds alloués par pays et par secteur 11 ( * )

Le programme Phare, mis en place en 1989, est un instrument financier de l'Union européenne qui a été conçu pour venir en aide aux pays d'Europe centrale et orientale (PECO) dans le cadre du processus de transition.

Les engagements cumulés sous forme de dons aux seuls pays candidats s'élevaient à la fin de 1998 à 7,9 milliards d'euros (auxquels il faut ajouter plus de 900 millions d'euros destinés à des pays non candidats).

.

Le programme Phare s'est adapté aux besoins des pays partenaires. À l'origine, l'assistance technique représentait une part essentielle de ses financements, afin de permettre la mise en oeuvre des politiques de transition (soutien à la réforme institutionnelle). Par la suite, il a privilégié les mesures législatives et réglementaires visant à la création d'une économie de marché et l'encouragement des investissements.

Les enveloppes de Phare les plus importantes ont jusqu'à maintenant été attribuées au financement des infrastructures et au secteur privé.

Après le Conseil européen d'Essen de décembre 1994, le programme Phare s'est inscrit dans le cadre de la stratégie de pré-adhésion. La priorité donnée aux encouragements des investissements a été renforcée. À partir de 1997, le soutien de Phare a été axé sur l'élargissement de l'Union et concerne notamment le développement des capacités institutionnelles et l'investissement dans la reprise de l'acquis communautaire.

L'objectif premier de Phare est donc maintenant de préparer les pays candidats à l'adhésion en concentrant ses interventions sur deux priorités essentielles liées à la reprise de l'acquis : le développement des capacités institutionnelles représentera 30 % du budget et 70 % iront au financement des investissements.

L'efficacité de Phare devrait être renforcée par des méthodes de gestion renouvelées :

- Concentration des projets sur les priorités pour la mise en oeuvre de l'acquis, programmée par les partenariats pour l'adhésion ;

- Exécution budgétaire améliorée ;

- Augmentation radicale de la taille des projets ;

- Poursuites de la décentralisation de la gestion au profit des pays bénéficiaires.

ENGAGEMENTS DU PROGRAMME PHARE PAR PAYS

EN 1998 (en millions €)

Bulgarie

149,2

Estonie

27,9

Hongrie

92,4

Lettonie

32,5

Lituanie

43,8

Pologne

195,2

Rép. tchèque

45,7

Roumanie

155,2

Slovaquie

79,8

Slovénie

16

Régional divers

230,9

TOTAL

1068,6

Au-delà des montants de crédits, il est à noter que la Hongrie connaît des difficultés persistantes pour absorber les fonds du programme PHARE en temps voulu, du fait, notamment de l'absence d'échelon régional de répartition.

Or, à partir de 2000, les fonds communautaires de PHARE à destination de la Hongrie vont tripler et, de plus, ils seront augmentés de ceux des programmes ISPA (instrument de pré-adhésion en matière d'environnement) soit 42 millions d'euros par an, et SAPARD (agriculture), soit 80 millions d'euros par an.

PHARE - FONDS ALLOUÉS PAR PAYS ET PAR SECTEURS DE 1990 À 1998

(en millions d'euros)

M €

Administration publique et Institutions publiques, rapprochement des législation», société civile et démocratisations

Restructuration agricole

Education, formation et recherche

Aides humanitaires, alimentaires et d'urgences

Infrastructures (énergie, transports, télécommunications)

Protection des consommateurs, environnement et sûreté nucléaire

Secteur privé, restructurations, privatisations, secteur financier

Développement social et emploi, santé publique

Mesures régionales intégrées et autres (multidisciplinaire, assistance technique générale, etc.)

Total

%

Bulgarie

54.4

56,0

79.3

44.9

269.1

80.4

923

51.3

18.6

747.0

9 %

Estonie

39.1

3,0

17.9

0.0

42.4

9.3

21,2

2.9

27,0

162.8

2 %

Hongrie

84.3

94.5

136,4

0.0

125.8

104.7

195.9

41.0

81,4

664.0

11 %

Lettonie

41,9

0.8

18.5

0.0

44,7

10,6

41.3

12.0

364

206.6

3 %

Lituanie

49,1

4.5

27.5

0.0

87,3

8.3

53.9

7.2

344

272.0

3 %

Pologne

128.6

210.0

240.3

0.0

569.6

1314

3134

54.2

84.5

1.731,6

22 %

Rép. tchèque

48.6

7.5

33.0

0.0

203.0

7.2

35.0

354

20,3

389,8

5 %

Roumanie

101.8

84.9

1412

80,3

172.4

48,4

170.9

36.4

135,6

971,9

12 %

Slovaquie

45.0

14.6

34.2

0.0

39.8

18,5

69.7

18,9

12.5

2534

3 %

Slovénie

20.4

1.0

19.5

0,0

23.3

5,9

324

6,4

22,6

131.3

2 %

Programmes multi-pays programmes horizontaux ex-Tchécoslovaquie

Tchécoslovaquie

259.7

0.0

235.5

88.7

342.8

316.1

271.9

81.5

622.0

2.2184

28 %

Total

872.9

476,8

983,3

213.9

1.9204

740.6

1497,7

348,1

1.094,9 7.948.4

100 %

%

11 %

6 %

13 %

3 %

24 %

9 %

16 %

4 %

14 %

100 %

Source : Phare, Services de la

Commission.

Dès 1994, la Commission européenne avait estimé, dans son rapport annuel « Phare 1994 » que « Le processus de transition économique est dans la bonne voie en Hongrie et la plupart des fondements d'une économie de marché et d'une société démocratique sont jetés.., La Hongrie a atteint une phase dans ses relations avec Phare où l'assistance se concentre davantage sur la consolidation des réformes et l'intégration dans l'Union européenne » ,

Dans son premier rapport régulier, établi en novembre 1998, sur les progrès effectués par la Hongrie vers l'adhésion, la commission européenne a estimé que « la Hongrie continuait de répondre aux critères politiques de Copenhague et que La Hongrie pouvait être considérée comme une économie de marché viable. Elle devrait pouvoir affronter la pression concurrentielle et les forces du marché au sein de l'Union à moyen terme, à la condition qu'elle maintienne les conditions de l'intégration commerciale et la poursuite des restructurations des entreprises ». La Commission européenne ajoutait que « Les progrès constants de la Hongrie lui permettront, s'ils se poursuivaient, d'assumer les obligations de l'appartenance à moyen-terme, à condition que le rythme de transposition dans le domaine de l'environnement se renforce ».

Le Parlement européen, dans sa résolution « Agenda 2000. Pour une union plus forte et plus large » (C4.0371/97) a repris les appréciations de la commission.

Le Conseil des ministres a décidé de convoquer, dès le printemps de 1998, des conférences intergouvernementales afin d'entamer des négociations avec Chypre, la Hongrie, la Pologne, l'Estonie, la République tchèque et la Slovénie sur les conditions de leur entrée dans l'Union et les adaptations au traité.

C. LES FINANCEMENTS DE LA BANQUE EUROPÉENNE D'INVESTISSEMENTS (BEI) DANS LES PAYS D'EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE (PECO) PAR PAYS ET PAR SECTEUR 12 ( * )

Les prêts de la BEI concernent dans leur quasi-totalité le financement des travaux de mise à niveau des infrastructures, notamment dans le domaine des communications ainsi que dans celui de l'énergie.

Ceux-ci ont absorbé respectivement 5.043 et 1. 129 millions d'euros, entre 1991 et 1998. Le programme des corridors de transport prioritaires, arrêté en mars 1994, représente ainsi une grande partie des fonds engagés dans ce secteur (par exemple, 483 millions pour la seule année 1996). Les chapitres de l'énergie et des communications réunis totalisent plus de 75 % des financements de la BEI dans les PECO. Il est intéressant de noter la place des télécommunications qui, jusqu'en 1995, ont représenté une part appréciable de ces financements. Celle-ci est toutefois en décroissance relative dans une période plus récente (en 1998, une seule opération importante a été réalisée en Pologne sur ressources propres de la Banque au titre de la facilité de pré-adhésion).

Les pays qui reçoivent le plus de prêts sont la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, c'est-à-dire des pays qui font aussi partie du premier groupe avec lequel se sont ouvertes les négociations d'adhésion. À elle seule, la Pologne a reçu, entre 1991 et 1998, près d'un tiers des prêts de la BEI, une caractéristique qui s'explique par l'importance démographique du pays.

L'année 1998 a été marquée par un très fort accroissement des financements de la BEI dans les PECO avec un total de l'ordre de 2,3 milliards d'euros (contre 6 milliards pendant la période 1991-97).

Cet accroissement s'explique par la nécessité d'adapter les économies aux contraintes créées par l'adhésion (infrastructures, mise aux normes etc.). Il est rendu possible par la nouvelle facilité de pré-adhésion qui permet d'accorder des prêts aux PECO sur les ressources propres de la BEI sans la garantie du budget de l'Union européenne et, pratiquement, de doubler le montant de l'enveloppe annuelle de prêts aux PECO Des investissements sont ainsi améliorés pour soutenir les PECO dans leurs efforts entrepris pour devenir membres à part entière de l'Union européenne.

FINANCEMENTS DE LA BEI DANS LES PECO ENTRE 1991 ET 1998 Y COMPRIS LES PRÊTS ACCORDÉS EN 1998 SUR LES RESSOURCES PROPRES

Pologne

210

1.410

488

273

2.381

Rép.tchèque

355

1.050

300

97

1.802

Hongrie

90

437

235

340

1.162

Roumanie

Bulgarie

Slovaquie

170 45 236

795

371 352

47

125

0

80 30 73

1.092

571

666

Slovénie

0

7

325 61

0 0

78

20

335

Estonie

88

Lituanie

10

128

0

10

148

Lettonie

5

54

15

20

95

Total

1.129

5.043

1.210

958

8.340

Source : Rapport

annuel de la B.E.I 1995

1996 et 1997

11997.

FINANCEMENTS TOTAUX DE LA BEI DANS LES PECO EN 1998

(en millions €)

Pologne

715

Rép. tchèque

270

Hongrie

375

Roumanie

435

Bulgarie

225

Slovaquie

51

Slovénie

140

Estonie

0

Lituanie

40

Lettonie

44

ENTRETIEN DU GROUPE SÉNATORIAL D'AMITIÉ FRANCE-HONGRIE

Mercredi 22 septembre 1999, BUDAPEST, M. Pál VAJDA (MSZP), Adjoint au maire.

M. Pál VAJDA a d'abord souligné que l'objectif principal de la municipalité consistait à permettre à Budapest de tenir un rôle majeur dans cette région d'Europe centrale et de l'Est.

Il a rappelé qu'il y a dix ans, Budapest était une ville industrielle alors qu'aujourd'hui, 75 % de ces activités ont été déplacées ; les services s'y sont développés, plus de 50 sociétés financières ou d'assurances sont venues s'y implanter et le rôle commercial de la ville s'est accru.

Sur 19 milliards de dollars investis en Hongrie par les étrangers, 50 % l'ont été à Budapest. Partout dans la ville, des travaux, des constructions, l'implantation de chaînes commerciales marque ce phénomène continu.

Alors que, de 1990 à 1995, 28 % du nombre des chômeurs du pays se trouvaient à Budapest, aujourd'hui, grâce au développement des services, ce taux est tombé à 4 % et 65.000 emplois ont été créés dans le secteur financier. Enfin, à propos des relations entre la ville et le Gouvernement, M. Pál VAJDA a déploré leur caractère variable et actuellement plutôt peu satisfaisant, alors que les collectivités locales sont les piliers de l'État de droit.

À cet égard, il a souligné l'importance des accords de coopération conclus avec la ville de Paris, celle de Strasbourg, et la région Ile-de-France.

M. Gérard LARCHER, Président de la délégation sénatoriale, a souhaité connaître l'ampleur des grands projets concernant l'eau ou les transports.

M. Pál VAJDA a indiqué que Vivendi et la Lyonnaise des Eaux se partageaient la gestion des eaux de Budapest, l'une pour l'approvisionnement et l'autre pour l'épuration ; il a ajouté que les relations de la municipalité avec ces sociétés étaient bonnes et leurs services efficaces.

Quant aux transports, il a souligné qu'il était impossible de privatiser les transports en commun à Budapest, que de grands projets d'infrastructures étaient à l'étude, notamment avec des sociétés françaises comme GTM , et que 40 à 50 milliards de forints de commandes étaient conclus chaque année dans ce secteur, dont 18 milliards de forints pour les transports en commun.

Il a ensuite insisté sur le fait que la ville allait privatiser la Société de gestion des déchets, celle de chauffage urbain, les bains thermaux et les pompes funèbres, tout en tenant à rester majoritaire dans tous ces secteurs.

M. Gérard LARCHER s'est soucié du renouvellement des tramways de Budapest.

M. Pál VAJDA a confirmé la nécessité de cette opération, mais a déploré l'absence d'enveloppe financière à la hauteur de l'enjeu.

Par ailleurs, il a indiqué que beaucoup d'investissements devraient être effectués pour l'environnement, notamment dans la mise en place d'un système central de traitement des eaux usées.

Les programmes européens PHARE et ISPA ont déjà, en partie, servi à financer ce système qui, sans cela, aurait demandé des délais de réalisation excessivement longs.

M. Pál VAJDA n'a pas caché que Budapest ambitionnait d'obtenir à l'avenir autant d'aides de l'Union européenne que Lisbonne au moment de l'adhésion du Portugal à l'Union européenne.

M. Gérard LARCHER a souhaité connaître les parts respectives provenant du budget de l'État et du budget de la ville dans le budget social de la municipalité.

M. Pál VAJDA a souligné que les ressources propres étaient sollicitées plus que celles du budget central et il a craint que cette clé de répartition ait un caractère durable.

ENTRETIEN DU GROUPE SÉNATORIAL D'AMITIÉ FRANCE-HONGRIE

Mardi 21 septembre 1999, SZEGED -- Entretien accordé par M. László BARTHA, maire de Szeged, et par des conseillers municipaux à la délégation du Groupe sénatorial d'amitié France-Hongrie.

Après une présentation de chaque délégation, M. László BARTHA, maire de Szeged, a résumé les atouts de sa ville :

-- son développement comme centre d'une euro - région à proximité de la Roumanie et de l'ex-Yougoslavie ;

-- son rôle du fait de l'intégration de la Hongrie dans l'OTAN, au moment du conflit du Kosovo ;

-- l'importance de son pôle universitaire (le deuxième après Budapest).

Il a souhaité lancer une réflexion à long terme sur le développement de sa cité avec quelques projets forts :

-- terminer avant 2002, l'actuelle autoroute E5, jusqu'à la frontière yougoslave, soit en tout 60 km supplémentaires ;

-- reconstruire un pont sur la Tisza pour rejoindre Belgrade ;

-- étendre et agrandir l'aéroport de Szeged.

Il a souligné que la mairie souhaitait que les investisseurs français s'installent dans la région, notamment pour réaliser le projet d' un centre de haute technologie (biotechnologie et informatique). Le maire a rappelé la politique fiscale mise en place, avec, notamment, des franchises fiscales locales atténuant le coût de la main-d'oeuvre durant cinq années lorsqu'un investissement d'envergure était réalisé.

De plus, il a évoqué l'ouverture prochaine d' un hypermarché Cora qui drainera une population locale et internationale (Roumains et Serbes) et devrait permettre la création d'environ 600 emplois.

S'agissant des sujets de préoccupation, il est revenu sur le litige opposant Vivendi à la municipalité, dossier uniquement économique à ses yeux, dans la mesure où le litige concernait un contrat, Il a relevé que la municipalité entretenait par ailleurs d'excellentes relations avec les sociétés DÉMÁSZ , filiale d'EDF et DEGAZ, filiale de GDF, et des relations exemplaires avec Cora.

M. Gérard LARCHER, Président de la délégation sénatoriale, est revenu sur le rôle international de Szeged, notamment dans un futur proche au sein de l'Union européenne, et ce, malgré des frontières difficiles à 10 km au sud de la ville.

M. László BARTHA a rappelé que Szeged avait toujours été un lieu de transit où la multi-ethnicité était réelle. Pour lui, la frontière « Schengen » une fois en place, elle serait transcendée par les contacts personnels s'effectuant par-delà les frontières ; la mission de Szeged pourrait consister à rapprocher de l'Europe les territoires environnants.

Il a indiqué que Szeged avait fait l'objet d'une étude d'une commission parlementaire de l'OTAN pour évaluer l'impact de la crise yougoslave sur la région de Szeged.

M. László BARTHA a évoqué, par ailleurs, la réunion avec les opposants et les municipalités d'opposition serbes, qui aurait lieu à Szeged, les 7 et 8 octobre 1999. À ce propos, il s'est interrogé sur la manière la plus appropriée d' aider l'émergence du processus démocratique en Serbie : par l'examen de l'aide à la reconstruction ? Par la possibilité immédiate d'aides humanitaires ?

M. Lâszlô BARTHA a signalé la visite à Szeged des attachés de presse des pays membres de l'Union européenne qui aurait lieu le 14 octobre 1999. Il a souhaité que le thème central de cette visite soit la situation stratégique de Szeged.

Enfin, il a rappelé que, le 29 septembre, un délégué du Secrétaire général de l'OTAN serait présent à Szeged, afin notamment d'examiner la création d'un centre d'étude sur la sécurité.

M. Gérard LARCHER a demandé des précisions sur le niveau de l'aide de l'Union européenne puis il est revenu sur le rôle et la place des investisseurs étrangers à Szeged.

M. László BARTHA a souhaité que les nouveaux investissements français soient sources de diversification, comme dans le cas de l'accord conclu avec la Société DÉMÁSZ sur l'éclairage public.

S'agissant du programme PHARE, il a évoqué deux actions soutenues par Bruxelles, à savoir le développement des infrastructures (projet de pont ferroviaire) et la protection de l'environnement.

M. László BARTHA a enfin évoqué la réforme administrative en Hongrie et ses conséquences sur les collectivités locales.

M. André FERRAND, Sénateur, a souhaité être informé des éventuelles coopérations dans le domaine de l'environnement. Il s'est également intéressé à la formation en langue française de jeunes juristes.

Enfin, il a suggéré que les investisseurs français participent, dans la mesure du possible, à la formation linguistique, par exemple, grâce à la mise à disposition de locaux.

* 9 Sources : Ambassade de France en Hongrie, Commission européenne, Ministère de l'économie et Ministère des finances hongrois, Banque nationale de Hongrie.

* 10 25 à 30 % des Hongrois vivraient au-dessous du seuil de pauvreté estimé à 20.000 forints par mois, soit environ 600 F.

* 11 Extrait du rapport de la Direction générale des relations externes de la Commission européenne

* 12 Extrait du rapport de la Direction générale des relations extérieures de la Commission européenne ; « Europe centrale et orientale : le commerce, les investissements et l'assistance de l'Union européenne » 1999.

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