B. LA COOPÉRATION CULTURELLE

La progression de la francophonie dans l'Afrique anglophone est un objectif qui doit se développer. La France et les pays concernés y ont intérêt.

Pour la France, cette politique conforme à son action diplomatique culturelle qui est l'une des plus actives du monde doit lui permettre une approche plus globale et régionale de l'Afrique de l'Ouest.

Pour les pays anglophones concernés, le développement de la francophonie doit leur permettre de briser leur isolement, comme pour le Ghana, ou de développer leurs liens avec les pays voisins.

La Délégation s'est rendue le 29 février à Somanya pour visiter le Mount Mary Training College où près de 400 élèves-professeurs apprennent le français.

Le projet de coopération a été résumé dans un discours prononcé par le vice-principal du collège devant l'ensemble des élèves-professeurs après que ceux-ci aient accueilli la Délégation en chantant une Marseillaise aussi inattendue qu'émouvante.

« Au nom du Principal, Monsieur Vincent AMETEFE, retenu à l'Université de Cape-Coast de l'ensemble du personnel et des élèves-professeurs de l'École normale, en mon nom personnel, j'ai le grand honneur de vous souhaiter la bienvenue à l'occasion de votre visite.

"Le projet franco-ghanéen d'établir ici à Somanya une école normale, ayant pour mission de former les professeurs de français pour les écoles secondaires date de 1975, date à laquelle un accord mutuel non signé fut conclu entre le Ghana et la France.

"Cette école est devenue aujourd'hui une pépinière reconnue pour la formation des professeurs de français au Ghana et la diffusion de la langue française.

"J'aimerais faire état des récents développements au sein de l'école, à la lumière des réformes dans le secteur de l'Éducation Nationale.

"Il fallut cependant attendre 1992 et la signature de nouveaux accords franco-ghanéens à Accra par M. Jean CHARROING pour relancer le projet.

"Conformément aux accords, le Gouvernement ghanéen a voté un budget important devant permettre à Mount Mary les travaux nécessaires pour la rénovation des salles de classes, du département de français, des dortoirs, la création de postes de professeurs de français et d'une unité pédagogique de production destinée à la fois à la formation initiale de nos élèves-professeurs et à la formation continue des professeurs de français en poste dans les dix régions du Ghana.

"Dès janvier 1993, le gouvernement français pour sa part fournissait les équipements nécessaires au projet.

"Le 16 décembre 1993, M. Jean-Claude BROCHENIN. Ambassadeur de France à Accra, et M. Harry SAWYERR, ministre de l'Éducation, inauguraient l'achèvement de la première tranche des travaux de rénovation et la réception satellite par antenne parabolique des émissions de télévision de Canal France international, de TV 5 et de Radio France Internationale.

"Le ministre de l'Éducation Nationale ghanéen attache une importance primordiale au projet.

"Le projet, loin de se terminer en 1996 rebondit avec la rénovation des dortoirs des élèves-professeurs garçons et la décision de doubler la capacité de travail et d'accueil de l'École Normale, de nouveaux accords franco-ghanéens devant être signés en juin 1996 à Paris.

"Après la signature des accords de 1992 un pas notable a été franchi et le bilan est positif. Mais il reste beaucoup à faire. Je crois que nous pouvons continuer à avoir confiance et soutenir le partenariat fructueux entre nos deux pays : partenariat exemplaire le répète.

"Territoire anglophone enclavé dans un ensemble de pays francophones, le Ghana accorde un statut privilégié à la langue française. La formation initiale et continue des professeurs de français reste un axe prioritaire pour le gouvernement ghanéen.

"Qu'il me soit permis de saluer les hautes autorités du ministère des Affaires étrangères français chargées du dossier de l'École normale de Somanya. Je leur adresse par votre honorable intermédiaire, Messieurs les sénateurs, nos sentiments de reconnaissance."

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