COMPTE RENDU DES ENTRETIENS DE LA DÉLÉGATION AVEC DES PERSONNALITÉS ANGOLAISES1 ( * )

Mercredi 10 avril 1996

- Entretien avec M. Joao Miranda, Vice-Ministre des Relations Extérieures

M. Miranda a estimé que son pays ne bénéficiait pas d'une paix effective, mais que l'état de guerre avait cessé. Cette situation se traduit, certes, par l'arrêt des décès de civils ou de militaires imputables au conflit, mais, pour autant, la libre circulation des personnes n'est toujours pas assurée.

Les puissances qui ont parrainé le Protocole de Lusaka, tout comme les pays africains environnants l'Angola ont le devoir de faire pression sur l'UNITA pour que ce mouvement respecte bien ses engagements.

- Entretien avec M. Faustino Muteka, chef de la délégation Gouvernementale à la Commission conjointe

M. Muteka, traçant un premier bilan de l'application du Protocole de Lusaka, a jugé que l'année 1995 avait été très difficile. Le cantonnement des hommes de l'UNITA ne s'est effectué que sous une forte pression internationale, et a porté sur environ 15 000 combattants, mais a été interrompu depuis le mois de février 1996.

Lors de sa visite aux États-Unis, à la fin de l'année 1995, le Président Dos Santos avait déjà attiré l'attention du Gouvernement américain, membre du groupe des trois observateurs internationaux, sur l'inobservation des termes du Protocole par l'UNITA.

Si ce mouvement persistait dans sa résistance, ce serait l'ensemble du processus de paix qui serait remis en cause ; or, le sentiment du Gouvernement angolais est que la partie adverse ne semble pas être vraiment engagée par sa signature. Il y a là une convergence d'éléments inquiétants pour l'avenir, d'autant que c'est le 8 mai 1996 que s'achève le délai fixé par le Conseil de sécurité de l'ONU aux parties au conflit pour le règlement du volet strictement militaire des accords.

Il faut cependant relever que la récente signature, à Libreville, entre le Président Dos Santos et Jonas Savimbi d'un accord pour régler cette affaire, au plus tard au mois de juillet, constitue un élément très positif.

- Entretien avec M. Isaias Samakuva, chef de la délégation de l'UNITA à la Commission conjointe.

Revenant sur le processus du cantonnement, M. Samakuva l'a décrit comme lent, mais sur : deux nouveaux sites devraient d'ailleurs bientôt ouvrir. Cependant, les conditions de vie difficiles qui règnent dans certains sites existants conduisent à des désertions.

Evoquant les remarques avancées, tant par le Gouvernement que par l'UNAVEM, sur les faibles quantités d'armes restituées par l'UNITA, M. Samakuva a rappelé que ces restitutions étaient conformes à la liste des matériels établie par son parti lors des négociations de Lusaka ; d'ailleurs, la défaite militaire de l'UNITA a démontré la faiblesse de son équipement militaire. Il a, par ailleurs, formellement démenti l'acquisition récente de nouvelles armes

Sur le plan politique, il a estimé que l'offre d'une vice-présidence à Jonas Savimbi, loin de permettre son intégration dans la vie publique, visait au contraire à le marginaliser, sinon à le neutraliser.

* 1 Ces compte rendus sont la relation des propos tenus par ses différents interlocuteurs à la délégation, sans que celle-ci soit engagée par leur contenu.

Page mise à jour le

Partager cette page