III. LE DÉTACHEMENT « DETAIR DOUCHANBÉ » ET LA COOPÉRATION CIVILO-MILITAIRE FRANCO-TADJIKE

Quelques heures avant son retour en France le dimanche 24 avril, la délégation sénatoriale s'est rendue au détachement « DETAIR Douchanbé », rouage important de la participation française à la coalition internationale en Afghanistan. Elle y a rencontré les femmes et les hommes du détachement, et a pu visiter les installations et équipements permettant à ces personnels de remplir leur double mission, à la fois militaire et de coopération civile au service de la population locale.

A. UN RELAIS IMPORTANT AVEC LES FORCES EN AFGHANISTAN

Stationné à titre temporaire depuis janvier 2002 sur le territoire de l'aéroport international de Douchanbé, le Groupe de Transport Opérationnel installé par la France s'est rapidement doté de l'environnement administratif et logistique nécessaire à un fonctionnement opérationnel durable, pour devenir en quelques mois le DETAIR Douchanbé, à la fois programme de Coopération Civilo-Militaire (CCM) avec le Tadjikistan et relais logistique important avec les forces de la Coalition en Afghanistan.

Ce dispositif a été initié et confirmé par plusieurs accords franco-tadjiks, notamment un premier échange de notes diplomatiques entre les deux Gouvernements en date du 7 décembre 2001, puis l'échange de lettres entre les deux Gouvernements, relatif aux conditions de déploiement temporaire des forces armées françaises et de leur matériel sur l'aéroport international de Douchanbé ( cf. document reproduit infra ).

Survol des installations du DETAIR Douchanbé,
à l'extrémité de la zone aéroportuaire

Avec ses avions de transport C-160 Transall, le DETAIR Douchanbé est une sorte de base aérienne de format réduit . Il met notamment en oeuvre des avions de transport tactique au profit des opérations conduites en Afghanistan sur la base des Résolutions ONU. Doté d'effectifs permanents d'environ 170 militaires (plus du personnel civil contractuel local), il est en mesure de remplir les missions suivantes :

- soutien sous différentes formes aux éléments militaires français déployés sur le théâtre d'opérations (en Afghanistan, en République kirghize et au Tadjikistan) dans le cadre des différentes opérations (Pamir, Epidote, OMLT, Serpentaire et Héraclès) ;

- soutien sous différentes formes à la force internationale en effectuant des missions de transport de personnel et de fret à l'intérieur du théâtre ;

- transit lors des relèves du contingent français ;

- soutien au transit lors des relèves d'autres contingents (contingent fourni par la Belgique, par exemple).

Un des C130 du DETAIR,
en attente de chargement
sur sa zone de stationnement

Le container-morgue du DETAIR,
servant notamment au transit des corps
des militaires tués en Afghanistan

Aux termes des accords conclus avec le Tadjikistan, les aéronefs français sont autorisés de survol, d'atterrissage et de stationnement sur le territoire de cet État, en franchise de droits et taxes ; en outre, les forces armées françaises sont autorisées à installer des postes de commandement sur le territoire tadjik et les personnels français bénéficient d'un statut protecteur comparable à celui des personnels administratifs et techniques des missions diplomatiques régis par la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques.

Sur le plan politique et diplomatique, le message est clair : en accordant au DETAIR des conditions aussi favorables, le Gouvernement tadjik marque sa volonté de stabiliser son environnement régional et d'assurer une visibilité forte à son engagement international contre le terrorisme.

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