D. UN PARTENARIAT ÉCONOMIQUE À CONSOLIDER

Avec un produit national brut (PNB) par tête de l'ordre d'un euro par jour et par habitant, le Burkina Faso reste un pays qui se place au 183 ème rang sur 186 au classement de l'Indice de développement humain (2012). Son développement se heurte à plusieurs handicaps comme son enclavement, la faiblesse de ses ressources naturelles, l'importance de sa croissance démographique (3% par an en moyenne), la rudesse de son climat, le faible accès de sa population à l'eau potable, aux soins de santé primaire ou à l'éducation. Globalement, l'économie est très sensible aux aléas climatiques (pluviométrie) et aux chocs exogènes, en particulier aux cours du coton et de l'or pour les exportations, au prix du pétrole et des produits alimentaires pour les importations.

L'économie burkinabè est peu diversifiée et reste très largement rurale. Le secteur primaire représente le tiers du produit intérieur brut et d'autres secteurs économiques importants (transports, agro-industries) en dépendent étroitement. L'activité se concentre sur quelques produits (coton, élevage, vivrier), auxquels s'ajoute une production minière en développement (or notamment).

La croissance économique s'est élevée à plus de 5 % par an sur la période 2000-2008. Elle a été irrégulière depuis 2009, avec des creux en 2009 et 2011 (année de la crise sociale, avec un taux de croissance de 4,4 %) et des pics depuis 2012 : 8 % en 2012, 6,7 % prévus en 2013 et 6,8 % en 2014 9 ( * ) .

Le Burkina Faso s'est engagé dans un programme d'accélération de la croissance économique et mise sur des « pôles de croissance », en organisant la bonne exploitation des ressources naturelles et en tâchant d'accroître la chaîne de valeur de certaines filières porteuses.

Selon les conseillers du commerce extérieurs français rencontrés par la délégation, l'incertitude politique actuelle ne contribue pas à favoriser le développement économique. L'enjeu principal réside dans la formation de main d'oeuvre qualifiée de niveau intermédiaire . À cet égard, l'initiative de l'Institut 2IE (Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement), est citée en exemple pour la formation de cadres. Les conseillers du commerce extérieurs rencontrés par la délégation ont souligné l'implication croissante de la Chine 10 ( * ) .

Par ailleurs, dans ce domaine, le Burkina Faso doit encore renforcer ses infrastructures de transport et ses infrastructures télécom, sécuriser son approvisionnement électrique, renforcer les aspects logistiques et probablement développer encore la culture d'entreprise.

La formation professionnelle apparaît comme un enjeu clé (notamment dans le secteur minier), de même que le développement du taux d'emploi des femmes.

Une attention doit également être portée à la sécurité juridique pour les investisseurs ainsi qu'à la « sécurité judiciaire », en cas de recours devant les tribunaux.

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Les prochaines années seront décisives pour le Burkina Faso, en particulier sur le plan politique, avec les prochaines élections présidentielles.

La stabilité politique conditionne également la réussite à moyen et long termes du décollage économique de ce pays, qui bénéficie d'un appui substantiel de la France pour créer les conditions d'un environnement favorable à son développement.

Rencontre avec les membres du groupe interparlementaire d'amitié
France-Burkina Faso à l'Assemblée nationale

Rencontre à la mairie de Ouagadougou


* 9 Source : Perspectives économiques en Afrique, fiche Burkina Faso.

* 10 La République populaire de Chine n'a pas de représentation diplomatique au Burkina Faso, qui accueille en revanche une représentation diplomatique de la République de Chine (Taïwan).

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