C. DEUX ATOUTS CULTURELS : LE LYCÉE FRANÇAIS ET L'INSTITUT FRANÇAIS

La délégation de votre groupe interparlementaire d'amitié a pu se rendre à l'Institut français et avoir des échanges approfondis avec le proviseur du lycée français de Ouagadougou, qui sont deux atouts majeurs de la France sur le plan culturel.

L'Institut, qui dispose d'un budget annuel de près de 800 000 euros, est présent à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Il dispose d'une salle de cinéma et d'une salle de spectacle en plein air, largement utilisées, d'une médiathèque attractive (48 000 prêts, 3 500 inscrits), d'un café pouvant également recevoir des concerts et abrite un pôle Campus France qui traite environ 800 dossiers de demandes de visa par an, avec des demandes croissantes pour les filières techniques (IUT, secteurs de l'agriculture et de l'environnement). L'Institut apparaît ainsi comme un outil culturel majeur à Ouagadougou, ce dont la délégation a pu se féliciter. Elle a également eu des échanges avec la directrice de l'Institut français concernant le festival panafricain de cinéma de Ouagadougou (FESPACO), qui contribue au rayonnement de la ville mais qui doit continuer à investir et à se professionnaliser pour conserver son rang prestigieux, face à la montée en puissance de nouveaux acteurs dans d'autres pays.

La rencontre avec le proviseur du lycée français Saint-Exupéry, qui regroupe un millier d'élèves (500 en primaire et 500 au collège et au lycée), a permis d'échanger sur les enjeux de l'établissement. La discussion a notamment permis de mettre en évidence la concurrence très forte menée par d'autres pays, en particulier le Canada, pour attirer dans leurs universités les élèves sortant du lycée français.

La faible visibilité de l'offre d'enseignement supérieur français en dehors de Paris - ville où le coût de la vie très élevé peut constituer un handicap pour des étudiants burkinabè - a également été soulignée, de même que la difficulté à faire passer les directeurs de grands établissements d'enseignement supérieur par Ouagadougou pour présenter leur offre. Une action doit donc être menée pour mieux faire connaître la diversité de l'offre française d'enseignement supérieur.

Le problème est par ailleurs plus global et concerne également la délivrance de visas pour venir étudier en France. La délégation a ainsi recueilli un témoignage éclairant concernant un étudiant qui s'étant vu refuser un visa pour venir effectuer des études supérieures en France, est parti étudier en Chine puis aux États-Unis.

À travers cet exemple, la question de l'influence culturelle via la politique d'octroi des visas et d'accès à l'enseignement supérieur en France est soulevée , comme l'ont analysé nos collègues Jeanny Lorgeoux et Jean-Marie Bockel dans leur rapport « L'Afrique est notre avenir » 8 ( * ) .


* 8 Rapport d'information n° 104 (2013-2014), fait au nom du groupe de travail de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées sur la présence de la France dans une Afrique convoitée.

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