III. UNE DOUBLE FILIERE EDUCATIVE : ENTRE ANGLOPHONIE ET FRANCOPHONIE

Le système éducatif mis en place lors de la création du Condominium franco-britannique a perduré jusqu'à nos jours. Il existe deux filières éducatives au Vanuatu : une en français, une en anglais. Le choix de la filière appartient aux familles. Il est fréquent qu'une famille ayant plusieurs enfants les mettent dans les différentes filières.

La part du budget de l'Etat est de 20 %, consacré uniquement au budget de fonctionnement. Les investissements sont réalisés par les bailleurs de fonds. La Banque mondiale assiste l'Etat pour la révision des programmes.

La scolarité n'est pas obligatoire. Elle est à la charge des communes pour les classes de maternelle et gratuite au niveau du primaire. Un droit de scolarité est demandé au niveau du collège. Le gouvernement s'est fixé le but de participer à hauteur de 50 %. Le système formel comprend 13 années dans le cycle anglophone et 14 années dans le cycle francophone, dont 6 années au primaire, 4 années au collège, 3 ou 4 années au lycée suivant la filière. Les dix premières années d'études sont harmonisées. Un examen est organisé à la fin des 6 ème et 10 ème années afin de connaître le nombre d'élèves dans le pays.

L'enseignement de la seconde langue (en plus du bishlamar, langue véhiculaire), intervient la première année de collège ; le français ou l'anglais devient alors langue seconde ou langue étrangère.

Un projet de loi vient d'être déposé par le Gouvernement, sur les conseils de la Banque mondiale, modifiant le cycle primaire et introduisant la langue vernaculaire en cas de difficultés. Il existe 125 langues vernaculaires, le bishlamar étant parlé par tous les professeurs. Cependant il n'est pas souhaité que le bishlamar devienne langue unique. C'est en effet une langue "glossaire", mélange d'anglais et de français.

Il existe peu de filières dans l'enseignement professionnel qui est limité pour le moment au CAP. Sont envisagées la mise en place d'un collège agricole et l'ouverture de collèges techniques.

Les premières écoles catholiques aux Nouvelles-Hébrides ont vu le jour en 1951. Une Convention fut signée entre le Gouvernement français et le Diocèse de Port-Vila en 1973.

Au sein de l'enseignement catholique, 80 % des écoles primaires ont chacune une école maternelle. Le personnel enseignant est recruté soit par la communauté villageoise, soit par le comité qui gère l'école. L'enseignement primaire compte 49 écoles francophones et une école anglophone pour un effectif de 5.773 élèves. Les effectifs de l'enseignement secondaire sont au nombre de 699 élèves pour la rentrée scolaire 2000, en baisse de 12 %. Enfin, l'enseignement technique totalise 282 élèves, sans changement par rapport à 1999.

Pour la rentrée 2001, l'Enseignement catholique du Vanuatu prévoit la rentrée scolaire avec 240 enseignants et 6 060 élèves pour le primaire, et 71 professeurs et 1 048 élèves dans le secondaire, répartis dans 6 collèges, 1 lycée et 2 écoles techniques.

Au cours de l'entretien qu'il a accordé à la délégation, Jacques SESE, ministre de l'Education, a annoncé qu'un projet de loi serait déposé en novembre prochain, prévoyant la signature d'un accord entre le Gouvernement et les autorités communales et provinciales avec les institutions catholiques et anglicanes.

James BULE, Vice Premier ministre, ministre du commerce et du développement de l'entreprise, en charge du commerce extérieur, a rappelé quant à lui que le souhait du gouvernement était d'équilibrer l'enseignement du français et de l'anglais, faisant observer qu'il y avait une majorité d'anglophones dans le secteur juridique. Il a insisté sur le problème de l'interprétariat en français au Parlement, prévu par la Constitution mais non assuré par manque de moyens. Guy CABANEL a fait observer que le Creipac, à Nouméa, pouvait servir de lieu d'accueil.

Les étudiants anglophones ont accès à l'Université de Nouvelle-Zélande alors que les francophones se dirigent vers l'Université du Pacifique Sud de la Nouvelle-Calédonie. Des bourses sont accordées, la plupart du temps par les Ambassades de France et d'Australie.

Il n'existe qu'un seul centre de formation des maîtres, dans chacune des filières. Un projet de centre de formation des professeurs de collège en français est en cours.

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