C - LA COOPERATION TECHNIQUE : UN HAUT NIVEAU D'ENGAGEMENT EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT DU LIBAN

Dès la fin de la guerre, la France a eu à coeur de contribuer activement à la reconstruction et au développement du Liban. Rappelons que, outre les accords d'apurement des arriérés de paiements signés en 1992, des mesures financières de soutien actif à la reconstruction du pays ont été décidées en 1995. Cinq protocoles financiers ont été conclus pour un montant total de 200 millions d'euros, dont 80% ont été engagés. L'aide française s'est portée sur des secteurs stratégiques : l'eau (94 millions d'euros), l'électricité (37 millions d'euros), l'aviation civile (15,7 millions d'euros), mais aussi sur une assistance à la remise à niveau des services de l'État comme le ministère des Finances (dont 2 300 agents ont suivi un stage à l'Institut des Finances à Beyrouth, organisme créé en coopération avec le ministère français de l'économie et des finances.)

De nouveaux instruments prennent le relais de ces financements sur protocoles. Désormais, l'inscription du Liban dans la "zone de solidarité prioritaire" et l'intervention croissante de l'Agence Française de Développement constituent les instruments privilégiés de notre action dans ce domaine.

1. L'inscription dans la Zone de Solidarité Prioritaire (ZSP)

Le Liban a été inscrit dans la Zone de Solidarité Prioritaire (ZSP) au début de l'année 1999, ce qui lui permet de recevoir des financements pour la mise en oeuvre de projets (au titre du Fonds de Solidarité Prioritaire -FSP).

Ce fonds, le FSP, est chargé de contribuer au développement des pays figurant dans la ZSP par le financement, sous la forme de dons, projets et programmes d'investissements matériels et immatériels, dans les domaines institutionnel, social, culturel et de recherche. Les interventions du FSP consistent principalement en des dépenses d'expertise, conseil, formation, appui à la recherche, à l'innovation, à la création, sans exclure un volet matériel d'accompagnement.

Outre les projets qui peuvent intéresser plusieurs pays, voire l'ensemble des pays, le FSP peut permettre le financement de projets dans un seul pays, qui sont exécutés dans un cadre bilatéral et donnent lieu à la signature d'une convention de financement entre l'ambassade et l'État bénéficiaire.

Il existe également des « Crédits déconcentrés/ Fonds Social de Développement ». Il s'agit d'une dotation globale, accordée à l'ambassade pour réaliser plusieurs actions avec, soit l'État, soit la société civile.

La coopération de proximité avec la société civile figure, au même titre que l'appui au secteur éducatif et universitaire, au secteur de l'audiovisuel public (radio) ou encore au secteur agricole, parmi les priorités de l'aide bilatérale de la France au Liban. Le Fonds Social de Développement sert ainsi d'instrument privilégié de la coopération française pour appuyer des projets élaborés par les acteurs de la société civile. Il a pour ambition de cofinancer des projets de petite taille au bénéfice immédiat de la population et avec sa participation. Ses domaines d'intervention concernent aussi bien l'éducation, la santé, la promotion des droits de l'homme et de la démocratie. Le FSD ne finance les projets qu'à hauteur de 70% de leur montant total, pour une contribution comprise entre environ 7 620 € et 304.900 €, les bénéficiaires devant apporter au minimum 30% du montant. Les projets faisant l'objet d'un appui de l'ambassade de France sont choisis sur avis d'un comité mixte de sélection franco-libanais.

Deux nouveaux projets sont actuellement en cours d'instruction. L'un, intitulé « Héritage culturel et développement urbain » en cofinancement avec la Banque mondiale, concerne les principales villes anciennes du Liban et porte sur des financements d'infrastructures en matière d'assainissement et d'aménagement de quartiers. L'autre consiste en un financement complémentaire à celui accordé par protocole pour la réalisation de cinq stations de traitement des eaux usées.

PROPARCO
- société de promotion et de participation pour la coopération économique, filiale de l'AFD consacrée au financement des entreprises privées) - contribue à la promotion et au financement du secteur privé directement (prêts, prises de participation) ou indirectement (par le biais du refinancement des banques). Elle a ainsi accordé une ligne de crédits de 10 millions d'euros à la Banque Byblos, pour le refinancement de ses crédits aux PME-PMI, en 1999. Elle a cependant dû arrêter toute activité au Liban tant que le Liban a été inscrit sur la liste noire du GAFI.

Le Fonds français de l'Environnement mondial (FFEM) participe, quant à lui, sous forme de subventions, au financement de projets de développement ayant un impact durable sur l'environnement mondial. Il n'intervient qu'en appui à des projets ayant pour finalité le développement économique et social. Au Liban, le FFEM finance des projets dans les domaines de la protection de la couche d'ozone (9 projets), de la biodiversité et de l'effet de serre.

2. Les interventions de l'Agence Française de Développement (AFD)

Les financements accordés par le Groupe de l'AFD au Liban depuis mi-1999 s'élèvent à 46,5 millions d'euros (dont 10 millions pour la PROPARCO). L'AFD administre également les financements accordés par le Fonds français de l'Environnement mondial (2,4 millions d'euros depuis 1997).

A la suite de l'inscription du Liban dans la Zone de Solidarité Prioritaire, le gouvernement français a demandé à l'AFD d'intervenir pour prendre le relais des financements sur protocoles.

Le domaine de l'eau a immédiatement constitué une priorité en raison des importants besoins en matière d'investissements, mais aussi de la compétitivité de l'offre française dans ce domaine.

L'AFD a accordé quatre prêts au Conseil de Développement et de Reconstruction (CDR), organisme emprunteur auprès des bailleurs de fonds agissant sur autorisation du Conseil des ministres libanais. Les financements accordés ont porté sur la mise en place d'un Fonds d'études et de préparation du projet , visant à faciliter l'étude technique des projets proposés au financement de l'AFD : la remise en état de l'alimentation en eau potable de la région de Jezzine ; l'alimentation en eau potable de l'agglomération de Tripoli ; l'adduction d'eau potable pour le Sud-Liban. L'AFD a également accordé un prêt direct à l'Université Saint-Joseph pour le financement partiel du technopôle BERYTECH (1,5 million d'euros).

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