2. Une vie politique intérieure relativement stable

Le Sénégal est considéré comme l'un des pays les plus stables d'Afrique dans la mesure où il n'a jusqu'ici jamais connu de coup d'État. Depuis l'accession à l'indépendance en 1960, trois Présidents de la République se sont succédé :

- M. Léopold Sédar Senghor : 1960-1980 ;

- M. Abdou Diouf : 1981-2000 ;

- M. Abdoulaye Wade : depuis 2000.

Le scrutin présidentiel de mars 2000 a permis au Sénégal de connaître sa première alternance politique depuis l'indépendance, avec la victoire de M. Abdoulaye Wade face au Président sortant, M. Abdou Diouf.

Le Président Wade a de nouveau remporté, face à quatorze candidats, l'élection présidentielle qui s'est déroulée en février 2007 sans incidents majeurs. À la suite du boycott de l'opposition qui contestait les résultats de l'élection présidentielle, les élections législatives ont offert au parti présidentiel, le Parti démocratique sénégalais, une écrasante majorité à l'Assemblée nationale (131 députés sur 150).

À l'occasion des élections locales de mars 2009, l'opposition a infligé un revers majeur au parti présidentiel, en l'emportant notamment dans les grandes villes de Dakar et de Saint-Louis.

Malgré la défaite de son parti aux élections locales, le Président Wade a nommé un nouveau gouvernement dirigé par M. Souleymane Ndene Ndiaye, en y faisant entrer son fils, M. Karim Wade (qui avait été défait à la mairie de Dakar aux élections locales de 2009), au poste de ministre de la coopération internationale, de l'aménagement du territoire, des transports aériens et des infrastructures. Afin de couper court aux rumeurs, M. Wade a annoncé en septembre 2009 qu'il serait candidat à sa propre succession. Toutefois, les intentions réelles du Président de la République pour l'échéance présidentielle de 2012 demeurent incertaines, l'opposition redoutant d'éventuelles modifications des règles électorales.

Le 23 juin 2011, le ministre de la justice sénégalais, M. Tidiane Sy, a annoncé le retrait du projet de révision constitutionnelle de la disposition la plus controversée, prévoyant l'abaissement à 25 % du seuil minimum de suffrages exprimés nécessaires afin de déclarer élu un « ticket présidentiel » comprenant un Président et un vice-président. Cette mesure avait soulevé de nombreuses protestations au Sénégal, ses opposants y voyant une manière détournée pour l'actuel Président de la République d'assurer sa réélection et le passage du pouvoir à son fils après son départ.

Il est utile de rappeler qu'aux termes de l'article 2 du protocole A/SP1/12/01 de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance 1 ( * ) , « aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six mois précédant les élections, sans le consentement d'une large majorité des acteurs politiques ».


* 1 Protocole additionnel au protocole relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.

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