Compte rendu du déplacement effectué par une délégation du groupe interparlementaire

du 22 au 30 mai 2004

I - Djibouti, entre permanence et nouvelle donne

Encadrée au nord par l'Érythrée, à l'ouest et au sud par l'Éthiopie, au sud-est par la Somalie, située à l'entrée de la Mer rouge face au Yémen, la République de Djibouti forme un petit pays (moins de 23 000 km²) au territoire majoritairement désertique, dont la population, peu nombreuse (environ 700 000 habitants) est concentrée pour près des trois quarts dans la ville même de Djibouti.

La température moyenne -une des plus élevées au monde- et la sécheresse du pays sont peu propices à l'agriculture et placent Djibouti dans une situation de forte dépendance alimentaire.

1. Un partenaire indéfectible de la France

La présence française à Djibouti remonte à la signature, le 11 mars 1862, d'un traité d'amitié entre la France et les sultans qui régnaient alors sur ce territoire. Une trentaine d'années plus tard, en 1896, sera créé le Territoire de la Côte française des Somalis, inclus dans l'Union française à partir de 1946 et transformé par un référendum de 1967 en Territoire français des Afars et des Issas. En 1977, un nouveau référendum a consacré l'indépendance de ce territoire, devenu la même année la République de Djibouti, avec comme premier président M. Hassan Gouled Aptidon, auquel a succédé en 1999 l'actuel président Ismaïl Omar Guelleh.

L'attachement à la France reste important et vivace à Djibouti, ne serait-ce que par l'usage du français, une des trois langues officielles qui fait de ce pays un « îlot de francophonie dans un océan anglo-arabophone », pour reprendre une image chère à son actuel président. Comme il le rappelle souvent, le français apparaît à beaucoup de Djiboutiens comme une composante identitaire essentielle, d'autant que pour le reste, la population de ce pays ne diffère pas fondamentalement des autres peuples qui l'entourent.

Au plan économique, la France a très tôt contribué à l'équipement de Djibouti, avec notamment le lancement du Chemin de fer djibouto-éthiopien, mis en exploitation à partir de 1917.

Aujourd'hui, la présence française reste assez diversifiée, même si elle tourne principalement autour des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ) qui, fortes d'environ 2 800 hommes, sont considérées par tous les États de la sous-région comme un facteur déterminant de stabilité de cette partie de l'Afrique.

Cette présence française a une importante contrepartie économique et financière : pour s'en tenir à un chiffre significatif, on estime qu'entre l'aide financière française directe et les retombées des FFDJ, la France contribue à environ 60% des ressources totales de Djibouti 3 ( * ) .

Carte de Djibouti

* 3 Cf . à ce sujet l'Annexe 2 du présent rapport, relative au statut juridique et financier des Forces françaises à Djibouti.

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