Colloque "Caucase, Asie centrale : la dynamique Caspienne" (10 avril 2008)



Actes du colloque Sénat-Ubifrance

« Caucase, Asie centrale : la dynamique Caspienne »

Jeudi 10 avril 2008
Palais du Luxembourg

Sous l'égide des groupes interparlementaires d'amitié
France-Arménie, France-Asie centrale, France-Caucase

Ouverture

Christian PONCELET,
Président du Sénat

Madame le Ministre de Géorgie,

Monsieur le Ministre d'Azerbaïdjan,

M'adressant aux deux personnalités qui nous font l'honneur de participer à notre manifestation - je m'autorise à leur dire « chers amis » -, je vous adresse un très cordial message de bienvenue au Sénat au nom de tous mes collèges, sénateurs et sénatrices, et en mon nom propre.

Nous formons tout de suite le voeu que vous conserviez de cette visite, un peu courte à notre regret, un excellent souvenir.

Messieurs les Ambassadeurs,

Monsieur le Directeur Général d'UBIFRANCE,

Chers collègues,

Mesdames, Messieurs,

Le Sénat est heureux d'accueillir aujourd'hui cette importante rencontre sur le Caucase et l'Asie centrale, en présence de plusieurs délégations de pays amis, que je tiens à saluer tout particulièrement.

Le Caucase et l'Asie Centrale sont des régions avec lesquelles le Sénat entretient des liens anciens et réguliers.

Vous me permettrez, à cet égard, de saluer l'action des trois groupes d'amitié concernés, France-Arménie, présidé par Monsieur Bernard PIRAS, France-Caucase, présidé par M. Ambroise DUPONT, et France-Asie centrale, présidé par M. André DULAIT qui n'est pas des nôtres ce matin car il accompagne le ministre des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard KOUCHNER, c'est le hasard des calendriers, dans son déplacement en Asie centrale.

Comme je l'explique souvent, les groupes d'amitié du Sénat permettent d'entretenir dans la durée des liens étroits avec les pays correspondants, ce qui en fait des promoteurs actifs de la présence française dans le monde.

Vous le savez, le Sénat est en pointe sur les opérations de « diplomatie parlementaire », qui offrre un cadre de discussion beaucoup plus libre que celui des échanges entre les diplomates ou les représentants des exécutifs.

Je rappelle également que le Sénat français a créé une Association des Sénats d'Europe, où les Présidents des Secondes chambres européennes se réunissent régulièrement pour échanger des informations sur leurs pays, dialoguer et s'enrichir mutuellement.

Un colloque comme celui d'aujourd'hui doit beaucoup à nos groupes d'amitié, car parmi leurs activités, ces groupes ne manquent jamais l'occasion de contribuer au développement des échanges économiques entre la France et les pays auxquels ils s'adressent.

Avec nos amis d'UbiFrance, nous avons déjà traité à bien des reprises de la région caspienne, du Caucase et de l'Asie centrale. Sur le plan économique, cette zone revêt en effet une très grande importance pour la France et, plus généralement, pour les pays de l'Union européenne.

Certes, la situation propre de chacun de ces pays diffère, aussi bien sur les plans politique, démographique ou culturel, que du strict point de vue économique.

Mais dans l'ensemble, tous affichent des taux de croissance à deux chiffres qui peuvent nous faire rêver. Ils voient naître une classe moyenne ouverte aux produits étrangers, qui exprime des besoins d'équipement ou de biens de consommation auxquels les entreprises occidentales peuvent répondre.

Comme tels, ces pays représentent des partenaires commerciaux fiables, vers lesquels l'Europe devrait être naturellement incitée à se tourner.

La région caspienne est une très importante zone de production et de transit des hydrocarbures - gaz et pétrole - ce qui y attire des capitaux considérables et y induit un potentiel de développement tout à fait exceptionnel.

Or, je constate - pour le regretter - que les entreprises françaises, en dépit d'un certain frémissement depuis quelques années, ne s'intéressent pas encore assez à cette région. Elles risquent donc de se laisser distancer dans une compétition où, pourtant, elles disposent d'excellents atouts. J'ai pu le vérifier personnellement, nous faisons à cet égard preuve d'une certaine frilosité, que nous devons essayer de surmonter.

D'une manière générale, comme le constatait en 2005 notre collègue Aymeri de MONTESQUIOU dans son Rapport à Monsieur le Premier ministre, la place de la France dans ces pays est encore beaucoup trop modeste. Comme il le soulignait à juste titre, « la France peut et doit mieux faire ! ».

Comment expliquer cette situation ?

Je pense que la distance géographique n'explique pas tout. Certes, les États du Caucase et d'Asie centrale sont longtemps restés méconnus et refermés sur eux-mêmes. Mais la situation a changé depuis l'effondrement de l'ancien empire soviétique : la plupart sont désormais ouverts sur l'étranger même si, sur ce point, des écarts importants subsistent d'un pays à l'autre.

En fait, les intérêts économiques ne sont pas seuls en cause...

La persistance de foyers de tensions - dans le Caucase, en particulier - inquiète sans doute les investisseurs européens. C'est d'ailleurs pour les atténuer que j'ai amorcé, il y a une dizaine d'années, ce que nous appelons «le processus de Versailles». Il a pour but de maintenir le dialogue entre les pays concernés -Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan-, et notamment entre leurs Parlements. Mais là encore, il nous reste bien du chemin à parcourir.

Nos opérateurs seraient aussi plus enclins à se tourner vers la région caspienne, pour peu que certains des pays qui la composent - en Asie centrale, notamment - améliorent la transparence de leurs économies, renforcent le cadre juridique et la sécurité des affaires et, sans m'ingérer en aucune façon dans leurs affaires intérieures, accélèrent le rythme de leur démocratisation - même si des progrès notables ont été enregistrés.

Sur tous ces points, je crois intéressant d'insister sur un élément commun qui, à mon avis, nous permet d'espérer des avancées positives : le fort tropisme pour l'Europe de ces pays, à la fois en tant que modèle de développement et comme zone d'influence susceptible d'équilibrer celle du grand voisin russe.

Je note que les huit pays que nous évoquons aujourd'hui sont tous membres du Conseil de l'Europe ou de l'OSCE, dont le Kazakhstan assurera d'ailleurs la Présidence en 2010. Cette adhésion leur confère des responsabilités particulières en matière de droits de l'homme, de respect des minorités, de liberté politique et religieuse, et de respect de l'environnement... autant de domaines sur lesquels, j'en suis convaincu, un dialogue fructueux a commencé de s'établir avec les pays de l'Union européenne et doit se renforcer.

Je conclurai sur ce message de confiance et d'optimisme !

Nous disposons de tous les éléments pour établir avec les différents responsables de ces pays les meilleures relations qui soient, et ce dans tous les domaines. L'objectif est de faire progresser nos échanges, dans l'intérêt de nos peuples respectifs. Comme le disent les jeunes aujourd'hui, il s'agit d'apporter à chacun un « plus » dans sa vie quotidienne, dans l'exercice de sa liberté, de sa culture et dans sa consommation. Il ne saurait y avoir de saturation dans l'enrichissement intellectuel.

Je souhaite donc à toutes et à tous d'excellents travaux, en espérant que vous garderez de votre passage au Sénat un excellent souvenir et que vous aurez plaisir à y revenir.

Éric ELGHOZI,
Directeur général délégué d'Ubifrance

Les investissements étrangers ont plus que doublé en 2007 dans les pays dont nous parlons aujourd'hui. Nous pouvons aider les entreprises, quel que soit leur secteur économique, à s'y installer. Pour cela, nous avons projeté d'organiser différentes opérations au cours des prochains mois : le salon KITEL, prévu en 2008 à Almaty, et qui portera sur les télécommunications informatiques ; le salon KIOGE ( Oil and gaz exhibition) qui aura lieu dans la même ville en octobre 2008 ; un séminaire sur le luxe en décembre prochain à notre adresse, boulevard Saint-Jacques. N'hésitez pas à feuilleter nos guides sur le secteur des hydrocarbures en CEI et sur l'industrie automobile en Azerbaïdjan, Ouzbékistan et Ukraine. Ces ouvrages permettront à ceux qui ne connaissent pas la région de mieux saisir les opportunités qu'elle présente.