Colloque sur les Pays du Golfe


Où en sont les marchés du Golfe ?

Actes du colloque SÉNAT-UBIFRANCE

Jeudi 13 mai 2004

Sous le haut patronage de :


Christian PONCELET, Président du Sénat,

Nicolas FORISSIER, Député, ancien Président du CFCE,

Sous l'égide du Président du groupe interparlementaire du Sénat France-Pays du Golfe :

Daniel GOULET

En présence de :

Alain RÉMY , Directeur adjoint Afrique du Nord/Moyen-Orient du Ministère des Affaires étrangères,

Jacques LAJUGIE , Chef des services économiques pour le Moyen-Orient, Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie - Dree/Trésor,

et de nombreux représentants de la communauté d'affaires française dans les Pays du Golfe.

Ouverture

Daniel GOULET
Sénateur de l'Orne


Bonjour et bienvenue à ce colloque consacré aux pays du Golfe. Notre groupe interparlementaire France-Pays du Golfe est un groupe « régional », c'est-à-dire qu'il entretient une relation privilégiée avec non pas un seul, mais plusieurs pays du Golfe arabo-persique. Je tiens à remercier mes collègues sénateurs qui ont pris le temps de venir ce matin alors que nous siégeons actuellement - parfois très tard - sur des sujets importants.

Je vous prie d'excuser le Président Poncelet, qui est en voyage. Il m'a chargé de vous donner lecture d'un message. Je salue également les représentants des ambassades et je vous prie d'excuser Monsieur Loos, Ministre Délégué au Commerce extérieur, qui, lui aussi, a été retenu par une réunion internationale à laquelle il représente la France..

Message de Christian PONCELET

Président du Sénat

Messieurs les Présidents,

Monsieur le Ministre,

Messieurs les Ambassadeurs,

Chers collègues,

Mesdames et Messieurs,

Le Sénat est particulièrement honoré d'accueillir aujourd'hui ce colloque économique consacré aux pays du Golfe, avec lesquels nous entretenons des rapports suivis et très cordiaux. Je saisis cette occasion pour redire combien le Sénat apprécie l'efficace collaboration établie il y a maintenant plusieurs années avec le Centre français du Commerce extérieur, devenu depuis UBIFRANCE.

Je dois aussi associer à ces compliments mon collègue et ami Daniel Goulet pour son travail discret mais incessant en tant que président du groupe interparlementaire France-pays du Golfe. Nous savons l'énergie qu'il dépense au service des relations avec les pays de la zone, tant sur le plan parlementaire qu'à travers d'importantes actions de coopération décentralisée, ou encore sa participation à des opérations de promotion menées par nos grands organismes consulaires - je pense en particulier à cette semaine commerciale franco-émirienne qui a attiré l'année dernière de grandes entreprises françaises dans plusieurs émirats du Golfe.

Les aléas de mon emploi du temps ont voulu que je sois retenu au moment où s'ouvrent vos travaux mais soyez convaincus que mon attention et mon intérêt n'en sont pas moindres.

« Où en sont les marchés du Golfe ? » Je laisserai aux orateurs qui vont se succéder à la tribune toute la journée le soin de répondre à cette question, en supposant néanmoins que leur réponse sera probablement nuancée car l'économie de cette zone moyen-orientale est plus diversifiée qu'on ne l'imagine souvent.

Certes, à bien des égards, la situation économique des pays du Golfe présente des traits communs que d'ailleurs, beaucoup de pays européens leur envient : une croissance partout positive, un solde de balance commerciale parfois très élevé, un endettement raisonnable et des comptes publics en équilibre ou même excédentaires.

Au plan macro-économique, la région bénéficie avant tout des retombées directes ou indirectes d'immenses gisements pétroliers qui, en dépit des aléas des cours du brut sur les marchés internationaux, la placent depuis longtemps dans une position économique extrêmement favorable. Il n'est donc pas surprenant que le secteur des hydrocarbures - le pétrole brut notamment - y soit largement prédominant, pour ne pas dire omniprésent, avec un effet d'entraînement considérable de quelques pays producteurs comme l'Arabie Saoudite, le Koweït ou le Qatar.

Certes, tous les Etats du Golfe ne bénéficient pas de la même rente de situation - on pense à Bahreïn ou au Yémen, par exemple. Moins bien pourvus, mais tout aussi inventifs, ils ont su développer depuis une vingtaine d'années d'autres filières d'activités pour financer leur développement, en particulier dans le tertiaire, le tourisme de luxe, par exemple, ou encore le secteur bancaire et les services financiers.

Quoi qu'il en soit, avec près de 150 millions de consommateurs dotés d'un pouvoir d'achat élevé, avec des « fondamentaux » économiques, dans l'ensemble bien orientés, avec des réserves pétrolières et des avoirs en devises qui les mettent, en principe, à l'abri d'un brutal retournement de conjoncture, les marchés de cette région du Moyen-Orient ont de quoi séduire les opérateurs étrangers.

Si l'on considère, de surcroît, que ces Etats ont tous d'importants besoins d'infrastructures et d'équipements lourds (dans le BTP, dans le domaine de l'eau et de l'électricité, dans la grande distribution, les télécommunications, la pétrochimie, dans le domaine de la santé, etc.), il est évident que les marchés du Golfe représentent une « zone-cible » de premier choix pour les exportateurs et les entreprises étrangères à la recherche de nouveaux débouchés.

Evidemment, la concurrence est active, notamment celle des Anglo-Saxons présents depuis longtemps dans la région arabo-persique. Mais dans l'ensemble, les entreprises françaises, y compris les PMI/PME, sont bien placées, en particulier sur certains créneaux où leur savoir-faire est reconnu et très apprécié comme l'eau, l'électronique de pointe, la climatisation, les équipements touristiques, la santé, pour ne citer que les principaux.

Reste que beaucoup de décideurs hésitent à se lancer dans une région traversée par des tensions internationales ou internes récurrentes : le conflit iraqien, un courant islamiste radical influent et, hélas, des attentats terroristes qui, çà et là, viennent périodiquement altérer la confiance des opérateurs étrangers. En outre, les pays du Golfe ont une tradition des affaires et une culture économique assez différentes des nôtres, qui peuvent poser quelques difficultés d'implantation aux entreprises européennes.

Les questions de main-d'oeuvre y revêtent ainsi une acuité toute particulière, car beaucoup de ces pays ne disposent pas d'un potentiel démographique suffisant. Pour accompagner leur développement économique accéléré, ils ont dû faire appel massivement à des travailleurs étrangers, ce qui, pour les entreprises étrangères, pose parfois de délicats problèmes de recrutement et de communication interne.

Pour relever ces défis, je ne saurais trop recommander aux responsables des entreprises intéressées de travailler en étroite concertation avec les organismes bilatéraux créés à cet effet depuis quelques années : le Club d'Affaires franco-omanais, lancé en juillet 2003, par exemple, ou encore le Conseil des Affaires franco-saoudien, dont la première réunion s'est tenue à Riyad en mars 2004, pour n'en citer que deux.

Mais au-delà de ces considérations économiques sur lesquelles les spécialistes d'UBIFRANCE peuvent vous apporter toutes les précisions utiles, je voudrais surtout souligner l'excellent climat de coopération politique qui s'établit entre la France et nos amis du Golfe persique. Comme l'a rappelé l'ancien ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, lors de sa tournée dans le Golfe en janvier 2004, la France, très attachée à la stabilité et à la sécurité de cette région, entretient avec elle un « dialogue soutenu et fructueux ».

Il se traduit par des visites bilatérales régulières à très haut niveau, auxquelles le Sénat est très souvent associé. Ainsi, pour ne citer que la plus récente, j'ai eu le plaisir d'accueillir au Petit Luxembourg en février 2004 le Cheikh Salman Al-Khalifa, Premier ministre de Bahreïn, qui a personnellement témoigné son intérêt pour l'élargissement des relations d'affaires entre son pays et les entreprises françaises. Je voudrais d'ailleurs décerner à nos amis de Bahreïn une « mention spéciale », car c'est avec le Yémen le seul pays du Golfe à s'être déjà doté d'une seconde chambre, ce qui représente, à mes yeux, un progrès incontestable de la démocratie.

Ce climat de confiance politique mutuelle est bien sûr propice aux relations d'affaires : à une période où beaucoup de nos entreprises découvrent que leurs marchés ne sont plus aussi ouverts ni aussi faciles que par le passé, certaines gagneraient à élargir leur horizon pour s'orienter vers ce Golfe persique qui, je le rappelle, continue de fournir une part considérable de l'approvisionnement énergétique mondial, avec toutes les retombées économiques favorables qui en découlent.

Les Etats du Golfe, chacun à sa mesure, leur offrent des perspectives très prometteuses dont, j'en suis certain, les intervenants de ce colloque sauront vous convaincre. A tous, je souhaite de bons travaux, en espérant que vous garderez un excellent souvenir de votre passage au Sénat et que vous y reviendrez.

Daniel GOULET


Au nom des Sénateurs, je tiens à souligner que nous sommes très attachés au suivi des relations que nous établissons avec un certain nombre de personnalités ou de pays. Dans ce domaine, je déplore que nous n'ayons pas eu toutes les retombées que nous espérions de notre précédent colloque sur le Golfe en 1998 ; certains intervenants ne se sont plus manifestés par la suite. Je vous le redis, si nous voulons entretenir des relations efficaces avec tel ou tel pays, nous devons en assurer un suivi régulier.

Madame GABORIT

Je vous prie d'excuser Monsieur Loos, qui aurait souhaité participer à ce colloque, mais qui a été retenu au dernier moment par la réunion ministérielle de l'OCDE. Je tiens à saluer Jacques de Lajugie, chef des services économiques pour le Moyen-Orient, qui est « l'artisan » de ce colloque et qui a su y faire collaborer de nombreuses personnalités. Quant à moi, c'est avec grand plaisir que j'y participe. Je sais aussi que ces réunions sont particulièrement appréciées par les entreprises.

Le partenariat entre le Sénat et le CFCE est devenu un partenariat entre le Sénat et UBIFRANCE. Depuis 1997, nous avons organisé avec le Sénat une quarantaine de colloques. Je me félicite de l'importance que vous accordez aux marchés du Golfe ; ils continuent en effet à bénéficier d'une conjoncture pétrolière favorable. Comme l'a fort bien relevé le Président Poncelet, la concurrence internationale s'y accroît de jour en jour.

Les participants à cette réunion défendent quotidiennement leur entreprise et l'image de la France dans cette région. Je suis persuadé qu'ils sauront vous faire partager leur expérience et vous aider.

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