Témoignages d'entreprises

Frédéric ROUSSEL, Directeur général, Société Colas à Madagascar

Guy BESNARDEAU, Président Directeur général, Refrigepeche-SMEF, conseiller du commerce extérieur de la France

Jean-Pierre DUCROQUET, Président Directeur général, BFV-Société générale de Madagascar, Président de la section Madagascar des conseillers du commerce extérieur de la France

I. L'exemple de Colas

Frédéric ROUSSEL

Quels que soient vos projets industriels, je puis vous affirmer que vous trouverez toujours à Madagascar des entreprises compétentes vous permettant de les réaliser.

1. L'entreprise Colas à Madagascar

Colas est présent depuis 1950 sur le territoire malgache. Comme vous pouvez le constater sur la carte qui apparaît à l'écran, nombre de chantiers sont d'ores et déjà commencés, qu'il s'agisse d'ouvrages d'art, d'infrastructures routières ou aéroportuaires.

Colas, à Madagascar, compte quelque 20 expatriés.

2. Une lecture du contexte malgache

L'intensification de l'activité du secteur public est fonction de la confiance des grands bailleurs de fonds. Depuis que nous sommes présents sur le territoire malgache, nous avons contribué à l'édification de divers bâtiments : logements, immeubles de bureaux, établissements médicaux, stations services, etc.

La crise qu'a connue le pays en 2002 a quasiment réduit à néant nos activités mais depuis quelque temps, la confiance du secteur privé semble se restaurer peu à peu. Cela tient, à mon sens, à trois éléments fondamentaux.

· le dynamisme du tissu économique malgré la crise ;

· la concrétisation des promesses faîtes par les bailleurs de fonds

· l'engagement du nouveau Gouvernement pour la promotion du secteur privé.

En d'autres termes, nous avons le sentiment que toutes les conditions sont désormais réunies pour que les entreprises françaises investissent à Madagascar.

II. L'exemple de l'entreprise Refrigepeche-SMEF

Guy BESNARDEAU

Mon propos pourrait se résumer en ces quelques mots : investir à Madagascar, une aventure qui se mérite.

J'ai investi à Madagascar au début des années 70. Durant les premières années, j'ai dû compter avec de nombreux bouleversements politiques. Après avoir créé la SMEF en 1976, j'ai multiplié mes activités et ai monté plusieurs entreprises dans le secteur de la pêche. Malheureusement, l'instabilité politique, et donc économique et sociale, qui a vu le jour en 1991 a mis en péril ces activités.

Il n'en demeure pas moins qu'à Madagascar, n'en déplaise à certains, il était possible d'investir. j'en veux pour preuve le bon développement des entreprises en place depuis plus de dix ans.

Aujourd'hui, je ne peux nier que la crise de 2002 a considérablement porté atteinte au secteur privé. Fort heureusement, le peuple malgache - dans sa grande sagesse - a porté au pouvoir un Gouvernement qui souhaite favoriser les investissements nationaux et étrangers. Cela s'est notamment traduit par la création de zones franches et la libre circulation des capitaux. En outre, pour protéger les investisseurs des risques non commerciaux, le Gouvernement a adhéré à divers organismes comme l'ACA pour ne citer que celui-ci. Si on se fie à la loi de finance 2003, le Gouvernement maintiendra le système de change fluctuant qui s'est avéré si payant par le passé. Y figurent également diverses mesures fiscales favorisant le développement des initiatives privées.

La richesse de Madagascar est incontestable. Pour autant, deux secteurs méritent, à mon sens, de retenir plus particulièrement l'attention des investisseurs : l'agriculture et le tourisme.

Il ne fait aucun doute que Madagascar manifeste la volonté de se développer en créant un environnement propice aux investissements. Et je voudrais vous dire combien le développement rapide et durable de Madagascar me semble possible.

Pour conclure son propos, Guy BESNARDEAU présente à l'assemblée le fonctionnement d'une ferme aquacole spécialisée dans l'élevage, le conditionnement, la distribution et l'exportation de crevettes.

III. L'exemple du système bancaire

Jean-Pierre DUCROQUET

1. Le marché malgache

Le marché informel, selon certains statisticiens, représenterait 40 % du PIB. Cela explique sans doute l'étroitesse du marché. Il existe, à l'heure actuelle, 40 000 entreprises immatriculées à Madagascar. La moitié d'entre elles sont clientes des établissements bancaires, dont 5 200 ont des engagements bancaires de plus de 10 000 euros. Il faut savoir que 25 % de ces entreprises sont tournées vers l'export.

Les établissements bancaires se partagent en outre 120 000 clients particuliers (sur 15 millions d'habitants) dont les normes de consommation sont proches de celles que l'on peut observer en Europe. Pour citer quelques chiffres, sachez que le PNB par habitant équivaut à 250 USD ( idem au Burkina Faso). Le SMIG est fixé à 200 000 FMG et le nombre d'abonnés au téléphone fixe (données significatives dans ce pays) s'élève à 58 500. J'ajouterai que l'épargne longue est inexistante à Madagascar et que des efforts importants doivent être menés dans le domaine de la coopération pour la formation de cadres malgaches de haut niveau.

Le système bancaire, pour sa part, se caractérise par sa densité. Il est représenté par six banques (Crédit Lyonnais, BOA, Société Générale, BNP, etc.) comptant 122 guichets. Nous enregistrons à Madagascar quelque 2 000 milliards de FMG d'encours, dont 75 % sont des dépôts à vue. 90 % de ces encours sont localisés dans quatre banques : la BNP, le Crédit Lyonnais, la Société Générale et la BOA.

Malgré son étroitesse, le marché bancaire est relativement sain, et ce malgré la crise. J'en veux pour preuve le fait que les encours de clients douteux sont passés de 250 millions de francs à 500 millions de francs entre le début et la fin de ladite crise.

A notre sens, le moment est particulièrement propice pour investir à Madagascar. Plusieurs éléments nous permettent de l'affirmer :

· la stabilité politique, laquelle ne devrait pas être remise en cause au moins pendant les cinq prochaines années ;

· la compétence de la main d'oeuvre ;

· les mesures prises par le Gouvernement.

A cela s'ajoute des conditions bancaires intéressantes, au nombre desquelles l'existence de sur-liquidités bancaires importantes. Vous pouvez constater, à l'aune de ces quelques éléments, que l'époque actuelle est propice aux investissements. Toutefois, il vous faut agir rapidement car de plus en plus, Madagascar accueille des compétiteurs allemands ou britanniques. Pour vous épauler dans vos projets, vous pouvez compter sur l'aide des banques et de la mission économique. Jean-François BIJON L'heure est venue d'aborder nos trois ateliers de travail. Je souhaite que ce soit pour tous l'occasion d'échanges fructueux.

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