Colloque Moyen-Orient



II. Développement des services financiers

Jean-Christophe DURAND

Je suis responsable des activités de BNP pour six pays du Golfe. Mon propos se concentrera donc sur ces six pays.

1. Les services financiers bénéficient d'une croissance et d'une diversification économique sans précédent dans la région

Le PNB des pays du CCG dépasserait les 700 milliards de dollars et son taux de croissance serait supérieur à 6 %.

De l'ordre de 8 %, la croissance hors pétrole est encore plus importante. Ce contexte très favorable crée des opportunités pour le secteur financier. Il permet l'apparition d'acteurs de taille mondiale dans l'industrie et les services, comme DP World, Etisalat ou Agility. Certains, comme SABIC, sont même leaders.

Le Moyen-Orient est également une puissance industrielle. 15 % des produits pétrochimiques y sont en effet manufacturés.

Nous assistons également à une plus grande sophistication des entreprises moyennes ainsi qu'à une forte création de richesses au niveau des particuliers.

a. Les perspectives restent très positives à moyen terme.

Il me semble que nous avançons vers une convergence monétaire. Ainsi, l'échéance 2010 me paraît-elle réaliste. Les effets de surchauffe boursière devraient rester maîtrisés. Enfin, nous constatons un certain nombre d'opportunités d'investissement. D'une manière générale, par rapport aux années 80, l'utilisation des fortes liquidités s'inscrit davantage dans une vision de long terme et dans un objectif de réformes structurelles.

Enfin, nous assistons à une réforme progressive des marchés de capitaux.

b. Le contexte financier exceptionnel : le Moyen-Orient peut devenir un acteur important du système financier international

Les pays du Golfe ont connu des excédents record de la balance courante, que j'ai estimés à 2000 milliards de dollars sur les dix dernières années, faisant ainsi jouer à la région un rôle croissant dans le financement des déséquilibres mondiaux.

Par ailleurs, l'utilisation de ces revenus a beaucoup évolué par rapport aux périodes précédentes. Auparavant consacrés à des investissements stériles, ils sont aujourd'hui utilisés pour :

· la réduction de la dette ;

· des investissements dans les services sociaux et les infrastructures ;

· des investissements internationaux plus ciblés et gérés de façon plus professionnelle qu'il y a vingt ans.

Par ailleurs, si le développement de marchés des capitaux locaux reste limité, son ouverture s'accélère.

Ce contexte favorise le développement des services financiers.