Colloque Moyen-Orient



c. Un système bancaire local en pleine mutation.

Il a tout d'abord été assaini, la dernière vague de créances douteuses datant du début des années 90. Il s'agit ensuite d'un secteur performant et efficace, qui a permis de réaliser 26 % de profit en 2006. Enfin, de nouveaux acteurs locaux apparaissent dans des domaines spécialisés.

Néanmoins, la taille du système bancaire reste modeste. Ainsi, fin 2006, les actifs totaux des banques du CCG s'élevaient-ils à 640 milliards de dollars, soit moins de la moitié des actifs du groupe BNP Paribas.

Ce système doit également faire face :

· à une demande de produits de plus en plus sophistiqués ;

· à des besoins de financement bien supérieurs à leur capacité et leur expertise ;

· à l'ouverture des marchés aux banques internationales.

Protégé jusqu'à maintenant, le secteur bancaire local doit s'adapter et se consolider.

d. Une carte à jouer pour les grandes banques internationales au Moyen-Orient.

Au Moyen-Orient, les grandes banques internationales disposent :

· d'un accès privilégié aux marchés internationaux ;

· d'une capacité d'utiliser leurs bilans sur des projets sophistiqués à long terme ;

· de leur expertise industrielle et sectorielle pour jouer un rôle de conseiller ;

· d'une capacité technique forte sur les produits de marché sophistiqués ;

· d'une compétence en matière de gestion d'actifs et de conseil en acquisition.

e. Des besoins de financements énormes et variés qui nécessitent l'accès à des sources diversifiées et une évolution de la structure des financements.

Les projets annoncés ou en cours sont supérieurs à 1 400 milliards de dollars, avec des besoins de financement de plus de 1 000 milliards de dollars, notamment dans l'industrie lourde, l'eau et l'électricité, l'infrastructure des transports, l'infrastructure sociale et les villes nouvelles.

L'immobilier et les besoins d'équipements impliqueront également des financements importants et complexes, notamment dans le domaine de l'aéronautique, les commandes d'avions dépassant les 40 milliards de dollars.

L'augmentation de la taille unitaire des projets explique les besoins d'accès à des sources diversifiées. Par ailleurs, les maturités nécessaires à ces financements se sont allongées et la nature des projets est devenue plus complexe. Ainsi, la plupart des projets font-ils fortement appel au levier financier.

D'une manière générale, les risques sont aujourd'hui beaucoup plus complexes à évaluer, à comprendre et à maîtriser.

Il est désormais nécessaire de faire appel à des sources de financements différentes pour un même projet (banques internationales, locales, islamiques, etc.), donnant ainsi lieu à :

· une combinaison de plusieurs tranches avec des caractéristiques différentes ;

· une couverture des risques plus sophistiquée ;

· un appel aux marchés des capitaux, etc. ;

· un financement des fonds propres (crédit relais et émission obligataire).