France - Vietnam, un partenariat durable

Ouverture

Christian PONCELET
Ancien Président du Sénat, Président du groupe interparlementaire d'amitié France Vietnamienne

Messieurs les Ambassadeurs de France au Vietnam et du Vietnam en France, Excellences, Mesdames et Messieurs les Présidents, mes chers collègues sénateurs, Mesdames et Messieurs, dans le cadre de partenariats aujourd'hui rôdés avec Ubifrance, le Sénat a pris l'habitude d'organiser des colloques pour encourager les échanges économiques de la France avec ses partenaires extra-européens, mais le rendez-vous de ce jour prend une dimension particulière. En effet, la relation qui nous unit, Vietnamiens et Français, Français et Vietnamiens, est une relation d'une autre nature que les seuls liens d'intérêt mutuels, car fondée sur les liens du coeur.

Cette relation est tissée par des décennies d'histoire commune, parfois tumultueuses, souvent mouvementées, toujours respectueuses de l'identité de l'autre. Le Vietnam n'est pas seulement une des économies les plus dynamiques d'Asie, qui a atteint un taux de croissance économique de 5,3 % dans la conjoncture de l'année 2009, difficile sur le plan économique comme financier.

C'est un des pays d'Asie avec lesquels la France a un des partenariats les plus anciens et qu'il nous appartient de développer dans toutes ses dimensions, sociale, culturelle et humaine. Lors de mon voyage au Vietnam avec le Premier Ministre, j'ai fait savoir que la France avait marqué sa présence dans ce pays sur le plan humain, avec par exemple la construction du centre de cardiologie à Hô-Chi-Minh-Ville, ou l'inscription de la baie d'Along au patrimoine de l'Unesco, et je souhaite en conséquence que nos échanges économiques s'inscrivent à ce niveau.

Le Vietnam est aussi présent en France. La communauté vietnamienne en France n'est-elle pas la deuxième communauté asiatique la plus nombreuse dans notre pays, immédiatement après la Chine ? Ces liens humains, j'ai eu à coeur de les développer comme Président du Sénat ; elle apparaît aussi dans le deuxième rang qu'occupe la France en termes d'aide publique au développement au Vietnam. Cette dimension humaniste marque et doit marquer l'ensemble des échanges franco-vietnamiens, y compris ceux économiques et industriels qui restent encore à développer. Des efforts doivent être fournis dans ce domaine et la France doit investir au Vietnam comme le Vietnam peut investir en France.

En 1990, la France occupait le premier rang parmi les investisseurs occidentaux au Vietnam. Le retrait qui a suivi la crise asiatique de 1997-1998 n'a jamais vraiment été comblé, sans doute à tort, car il existe au Vietnam une stabilité sociale et politique et une tradition francophone qu'on ne retrouve dans aucune autre des économies émergentes d'Asie.

Les dernières données disponibles pour l'année 2009, montrent peut-être une prise de conscience que l'économie française ne peut pas être absente d'un marché de 86 millions d'habitants. L'an passé, selon les données des douanes françaises, les échanges commerciaux franco-vietnamiens ont atteint 1,75 milliard de dollars, en hausse de 7 % par rapport à l'année 2008. Par ailleurs, avec 3 milliards de dollars, les investissements directs français au Vietnam classaient notre pays au 13 ème rang. C'est à la fois beaucoup et pas assez : sans anticiper sur les interventions qui vont suivre, et notamment l'exposé des représentants institutionnels de la France au Vietnam - je pense à notre ambassade, à la mission économique, aux conseillers du commerce extérieur et à la chambre de commerce et d'industrie - il faut faire savoir que le Vietnam représente un potentiel considérable des marchés d'infrastructure. Mais les PME ont aussi toute leur place, et je suis heureux que l'une d'entre elles vienne ici témoigner : contrairement à certaines idées reçues, l'assouplissement des réglementations et le niveau requis des investissements rendent le marché vietnamien tout à fait accessible aux PME. Par réciprocité, notre pays doit en faire de même pour les entreprises vietnamiennes.

En effet, même si le sujet déborde du cadre de ce colloque, les investissements vietnamiens en France on un fort potentiel de développement. Le Vietnam est appelé à devenir, dans dix ans, une économie industrialisée dont le poids sera équivalent à celui des membres du G20. Les entreprises françaises ont une chance historique à saisir, dès lors qu'elles persévèreront dans leur démarche et qu'elles sauront convaincre.

Je suis sûr que nous saurons, ensemble, cultiver les fruits d'une relation ancienne, en approfondissant le sillon que nous avons ensemble tracé de longue date. Et que vive l'amitié franco-vietnamienne. Je vous remercie.