Question de M. GINÉSY Charles (Alpes-Maritimes - RPR) publiée le 04/07/1991

M. Charles Ginésy attire tout particulièrement l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur les difficultés que rencontre tant au plan technique, administratif ou encore financier la Bibliothèque nationale quant à son fonctionnement. Il s'avère que " la rue de Richelieu " a été conçue pour accueillir dans de bonnes conditions environ 6 millions de livres et pour offrir une capacité d'accueil de 360 places par jour. Aujourd'hui, la Bibliothèque nationale renferme 12 millions d'ouvrages et sa fréquentation est de 580 visiteurs par jours. Par ailleurs, les ouvrages eux-mêmes sont victimes de ce que l'on appelle communément le " cancer du papier ", ce qui nécessite le traitement d'environ 1 million d'ouvrages, alors que les services concernés ne sont en mesure d'intervenir que sur 300 volumes par jour. A cela vient s'ajouter la sous-information ainsi qu'un retard considérable dans le processus de microfilmage qui aurait pu faciliter la conservation des documents susvisés. Le Gouvernement semble vouloir répondre à cette situation dramatique par la construction d'une " Très Grande Bibliothèque ", dont le coût d'investissement actuel serait de 5 milliards de francs sur cinq ans. Beaucoup s'interrogent également sur le coût de fonctionnement de cette nouvelle structure et sur l'absence de fonctionnalité du bâtiment si l'on se réfère aux informations qui ont été fournies jusqu'à ce jour. Il lui demande donc de bien vouloir préciser la teneur des mesures que compte prendre le Gouvernement pour améliorer le fonctionnement de l'actuelle Bibliothèque nationale, d'une part, et informer, d'autre part, les honorables parlementaires sur le coût financier réel de la " Très Grande Bibliothèque " que d'aucuns ont déjà comparée à la Bibliothèque d'Alexandrie.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 28/11/1991

Réponse. - Les chiffres cités par l'honorable parlementaire appellent les commentaires suivants : il faut remonter à 1666 pour voir Colbert transférer la Bibliothèque royale rue Vivienne, et à 1721 pour que ces collections soient installées sur le site actuel, entre la rue de Richelieu et la rue Vivienne. Depuis cette date, les bâtiments ont été régulièrement étendus, modifiés et aménagés et de nouveaux locaux ont été mis en service ou rénovés tout au long des XVIIIe, XIXe et XXe siècles (jusqu'en 1985 avec les locaux de la galerie Vivienne). Un tel historique ne permet pas d'affirmer que les bâtiments de la Bibliothèque nationale auraient été conçus pour un nombre maximal d'ouvrages. Plus de 10 millions de volumes y ont été conservés sans poser un insoluble problème d'espace. C'est seulement à l'heure actuelle que les locaux parviennent à saturation, et le transfert des collections de la Bibliothèque nationale dans un nouvel établissement situé à l'est de la capitale a précisément pour objectif de remédier à cette situation ; la salle Labrouste propose 360 places assises ; mais il faut y adjoindre celles de l'hémicycle, de la réserve et de la salle de microformes (ce qui porte à 461 le nombre de places du département des imprimés), ainsi que les 173 places du département des périodiques, et enfin les places offertes par les départements spécialisés : au total, la Bibliothèque nationale dispose de 966 places assises. Compte tenu de la rotation des lecteurs sur ces places assises, la Bibliothèque nationale accueille en moyenne 1 400 lecteurs par jour ; s'agissant de la restauration des ouvrages anciens, le centre pilote de Sablé est en mesure de procéder à la désacidification de 300 volumes par jour. Les différentes mesures de conservation s'intensifient dans le cadre de la convention passée avec l'établissement public de la Bibliothèque de France. Désacidification et restauration sont développées, l'objectif de la Bibliothèque de France étant de contrôler et traiter annuellement 10 p. 100 des collections de la Bibliothèque nationale. Les programmes de reproduction s'accélèrent également : d'ici trois ans, 220 000 titres et 20 millions d'images auront été transférés sur microformes à Sablé. Le projet de la Bibliothèque de France a été décidé par le Président de la République pour permettre à la Bibliothèque nationale de tenir la place mondiale que lui assigne la richesse de son prestigieux patrimoine en créant une très grande bibliothèque d'un type entièrement nouveau, dont la construction s'inscrirait dans le cadre des grands travaux. C'est ainsi que 68 000 mètres carrés (dont 42 630 mètres carrés dans les tours) seront réservés au stockage des livres, que 4 200 places assises seront offertes, et que tous les procédés de conservation du patrimoine écrit seront systématisés. La Bibliothèque de France se présente ainsi comme la mesure fondamentale capable de résoudre les difficultés de la Bibliothèque nationale. Dés à présent, la collaboration engagée entre la Bibliothèque nationale et l'établissement public de la Bibliothèque de France, sur les chantiers communs préparatoires au transfert des collections, porte ses fruits et se révèle une source d'améliorations et d'enrichissements. C'est ainsi que, durant cette période transitoire, les services offerts par la Bibliothèque nationale se développent et se perfectionnent, avec l'appui des crédits inscrits au budget du secrétariat d'Etat aux grands travaux : récolement et opération " suivi de la communication ", politique d'acquisition élargie, programmes de restauration et conservation, informatisation des catalogues... Toutes ces opérations améliorent le fonctionnement de la Bibliothèque nationale et lui permettent de mener à bien ses missions. L'établissement public de la Bibliothèque de France participe financièrement, à hauteur de 370 millions de francs, à cette politique d'amélioration des services et des moyens de la Bibliothèque nationale. Le coût de la construction de la Bibliothèque de France s'élève à 5,2 milliards de francs, auxquels s'ajouteront 2 milliards consacrés à l'enrichissement des collections, la numérisation et l'installation d'équipements annexes à Marne-la-Vallée. ; programmes de restauration et conservation, informatisation des catalogues... Toutes ces opérations améliorent le fonctionnement de la Bibliothèque nationale et lui permettent de mener à bien ses missions. L'établissement public de la Bibliothèque de France participe financièrement, à hauteur de 370 millions de francs, à cette politique d'amélioration des services et des moyens de la Bibliothèque nationale. Le coût de la construction de la Bibliothèque de France s'élève à 5,2 milliards de francs, auxquels s'ajouteront 2 milliards consacrés à l'enrichissement des collections, la numérisation et l'installation d'équipements annexes à Marne-la-Vallée.

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