Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 29/10/1992

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, la déclaration faite par le porte-parole de son ministère le 21 octobre que le projet d'un déplacement du ministre français des affaires étrangères dans plusieurs république de la Communauté des Etats indépendants (CEI), notamment celles qu'il n'avait pu visiter en janvier 1992, " se réaliserait dès que possible ", selon une information parue colonne 2, page 4, du journal Le Monde daté du 23 octobre 1992. Il lui demande quand ce déplacement aura lieu, dans quels pays de la CEI et, s'il ne peut le préciser, pourquoi. Il lui demande d'autre part quel serait l'objet de ces entretiens, les problèmes qui y seraient évoqués par le ministre français des affaires étrangères, les objectifs visés par la diplomatie française lors de ce déplacement.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 03/12/1992

Réponse. - La France attache la plus grande importance au développement de ses relations avec les Etats issus de l'Union soviétique. Elle a mené depuis la fin 1991 une politique active qui lui a déjà permis de signer des traités d'amitié et de coopération avec la Russie, le Kazakhstan, l'Ukraine, la Lituanie ; des textes similaires sont en préparation avec l'Estonie, la Lettonie, la Moldavie, la Biélorussie et l'Arménie. Les présidents de Russie, d'Ukraine et du Kazakhstan se sont rendus en visite en France. Avec les autres républiques, notamment d'Asie centrale, des relations ont pu être nouées, à divers niveaux, du plus élevé comme avec le président arménien qui s'est rendu en France pour rencontrer le président de la République aux entretiens techniques, qui se multiplient dans tous les domaines. Cette intense activité diplomatique permet d'asseoir et de développer la présence de notre pays dans cette région en pleine transformation. Le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, souhaite dans ces conditions se rendre dès que les circonstances le permettront, et en accord avec les gouvernements concernés, dans les pays qu'il n'a pas encore visités, au premier rang desquels se trouvent la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, en Asie centrale, en Ouzbekistan, Turkmenistan et Kirghizie. La visite récemment projetée, mais qui n'avait pas été officiellement annoncée, a dû être reportée pour des raisons de calendrier. Cette péripétie ne remet nullement en cause notre intérêt à long terme pour ces pays. Aux pays du Caucase, et tout particulièrement à l'Arménie, nous lient déjà des relations de sympathie particulière, dues à l'Histoire. La France, à travers ses efforts pour favoriser un règlement pacifique de la crise du Haut-Karabakh, souhaite contribuer au retour de la paix dans cette région. Elle soutient aussi les efforts de M. Chevardnadze, qui a associé son nom à la libération de l'Europe, pour démocratiser son pays et régler les difficiles problèmes de la Géorgie. Nous voulons aussi aider nos amis arméniens à asseoir leur avenir, par de multiples coopérations dans tous les domaines. Nos ambassades à Bakou et à Erevan assurent notre présence et une coopération prometteuse, tandis que nous préparons notre établissement à Tbilissi. En Asie centrale, le défi est plus grand encore. Déjà, nom ambassadeurs en Ouzbékistan et au Kazakhstan suivent avec vigilance l'évolution de ces pays neufs, riches d'un grand potentiel économique. Leur présence aux lisières de l'Asie et de l'Europe, des mondes occidental et musulman, nous incite à vouloir entretenir un dialogue politique, leur permettant de consolider leur indépendance nouvelle. Partout, la France est prête à coopérer avec ces jeunes Etats, afin de les accompagner dans la construction d'Etats de droit et à aider à leur développement économique et social. A l'heure où la renaissance de nationalismes exacerbés pourrait menacer la paix de notre continent, c'est une lueur d'espoir que de constater que plusieurs de ces pays soutiennent le projet franco-allemand de cour de conciliation et d'arbitrage dans le cadre de la CSCE, prouvant, si besoin est, que l'action de notre pays dans cette partie du monde répond à une nécessité profonde. Tel est le projet qui anime le gouvernement français et que le ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères, s'applique à servir.

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