Question de M. BOYER André (Lot - R.D.E.) publiée le 13/05/1993

M. André Boyer attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les causes qui ont mis fin à la production de lavande dans le Quercy et les possibilités de la relancer. Alors qu'elle était florissante depuis 1948, des importations en nombre et à des prix très bas de Hongrie et de Russie envahirent le marché vers 1978 et contraignirent les lavandiculteurs quercinois à cesser cette production. Le Quercy est une zone agricole difficile mais dont les sols calcaires et maigres conviennent parfaitement à cette plante ; il semble donc particulièrement intéressant que la lavande soit réintroduite dans cette région, apportant ainsi un revenu complémentaire aux agriculteurs, se substituant à la jachère dont l'entretien financé est mal perçu par les agriculteurs et l'opinion publique, et évitant également le repli sur la production de céréales qui aggrave la politique des quotas. Cette réintroduction de la lavande en France ne sera possible qu'à deux conditions : abolition de la jachère tournante sur cinq ans et autorisation d'utilisation des 15 p. 100 de terres gelées au titre de la réforme de la PAC pour une culture pérenne et à finalité industrielle ; contractualisation pour cinq ans avec les industriels sur un prix garanti annuellement à l'instar des céréales pour éviter que des producteurs ne s'engagent dans cette culture pérenne avec des prix soumis aux fluctuations des prix mondiaux. Il lui demande donc s'il serait favorable à une intervention du Gouvernement français auprès de la Commission européenne afin qu'elle statue en faveur de la reprise de la production de lavande en France.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 29/07/1993

Réponse. - La lavande et le lavandin sont actuellement produits dans des zones difficiles, ils occupent respectivement 3 000 hectares environ pour la lavande de population, 12 000 hectares pour le lavandin. La France, seul producteur significatif de la CEE, produit plus de 80 p. 100 du lavandin mondial. Ces deux plantes font l'objet de marchés distincts, non soumis à une organisation commune de marché sur le plan européen, et donc tributaires des fluctuations des cours mondiaux. Compte tenu de la fragilité des cours, il est dangereux d'encourager, même dans les zones difficiles, certains producteurs de céréales à développer ces cultures. C'est bien dans le souci de protéger les zones de production traditionnelle et de prendre en compte les spécificités de zones méridionales que le ministère de l'agriculture était intervenu auprès des autorités communautaires pour retirer la lavande et le lavandin de la liste des productions pouvant être cultivées au titre de la jachère industrielle : le règlement communautaire n° 334 93 du 15 février les a donc exclus de son champ d'application. Compte tenu de la taille réduite des marchés et des zones de production concernées, si des mesures d'encouragement devaient être envisagées, elles ne pourraient l'être que dans un cadre local, en concertation avec les services extérieurs du ministère de l'agriculture et de la pêche et l'Office national interprofessionnel des plantes à parfum, aromatiques et médicinales ; celui-ci, depuis 1983, a pour mission d'organiser les marchés et les filières, de réduire les coûts de production en soutenant des actions techniques, de renforcer l'organisation économique de producteurs.

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