Question de M. VIZET Robert (Essonne - C) publiée le 09/03/1995

M. Robert Vizet attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les projets de la rentrée prochaine, présentés actuellement aux enseignants, qui font état d'une réduction d'horaire, fixant à une heure hebdomadaire-élève, l'enseignement de biologie-géologie, en sixième. Les conditions minimales, pour un enseignement efficace des sciences biologiques et géologiques, seules sciences expérimentales enseignées en sixièème, nécessitent, selon des avis compétents, un horaire hebdomadaire-élève spécifique de 30 minutes de cours en classe entière, et 1 h 30 de travaux pratiques en groupes restreints. Sachant que cette position est adoptée par l'ensemble des associations de biologistes de l'Union européenne, observant que, depuis 1945, l'horaire de cet enseignement n'a jamais été inférieur à 1 h 30 l'amputation de ce temps d'enseignement, soulève une légitime désapprobation. Par conséquent, dans l'intérêt de la formation scientifique des jeunes et l'avenir de notre pays, il lui demande, de bien vouloir réexaminer ces propositions et de lui faire connaître ses appréciations sur cet enseignement expérimental, dans la formation du collégien.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 20/04/1995

Réponse. - Le ministre de l'éducation nationale est très attaché à l'enseignement de la biologie-géologie. Un enseignement efficace de la biologie-géologie contribue, à l'égal des autres disciplines, à la formation de l'élève. Ses applications dans le domaine de l'éducation à la santé, de l'environnement, des problèmes d'éthique renforcent encore sa dimension formatrice du futur citoyen. L'affirmation selon laquelle l'exprimentation actuellement en cours en sixième, dans 367 collèges, réduirait à une heure hebdomadaire/élève le temps d'enseignement réservé à la biologie-géologie paraît devoir être contestée. En effet, la note de service du 19 juillet 1994 qui l'organise prévoit, dans le cadre d'une large autonomie laissée aux établissements, une nouvelle organisation des enseignements fondée sur une souplesse de la répartition horaire des disciplines et sur le principe d'un horaire élève inférieur à la dotation affectée à l'équipe enseignante. Ces dispositions s'appliquent à toutes les disciplines et ont pour but de favoriser une meilleure adaptation des enseignements aux besoins des élèves et une réflexion sur la complémentarité des apprentissages d'une discipline à l'autre. Un contingent horaire est donc disponible et peut être utilisé par les établissements pour constituer des groupes à effectifs allégés. Selon les informations émanant des collèges engagés dans l'expérimentation, l'enseignement de la biologie-géologie est assuré, dans la grande majorité des cas, à raison d'une heure et demie hebdomadaire. Compte tenu de cette observation, une répartition indicative des moyens par discipline est envisagée à la rentrée 1995 pour la généralisation de l'expérimentation en sixième. Elle prévoit une dotation d'une heure trente pour la biologie-géologie. Quant à la proposition d'une demi-heure supplémentaire en classe de sixième, celle-ci ne peut être retenue dans une classe qui constitue une période d'observation et d'adaptation à l'enseignement secondaire où il convient de ne pas alourdir excessivement l'horaire hebdomadaire des élèves. Concernant le déséquilibre établi tout au long du cursus du collège entre le temps consacré aux disciplines scientifiques et technologiques et celui consacré aux disciplines littéraires, il est constaté tout d'abord que, si les programmes en vigueur attribuent respectivement onze heures au bloc constitué par le français, l'histoire-géographie, l'éducation civique et la langue vivante, celui comprenant les mathématiques, la biologie-géologie et la technologie passe de six heures et demie en sixième et cinquième à neuf heures et demie en quatrième et troisième, grâce au renforcement des mathématiques et à l'introduction de la physique-chimie. De plus, il paraît réducteur d'inclure dans un bloc littéraire uniforme les disciplines mentionnées qui répondent à un éventail d'objectifs bien différenciés. La part réservée par l'expérimentation en classe de sixième à l'horaire de français, soit six heures, correspond, en continuité avec l'école primaire, à la priorité accordée à la maîtrise de la langue et à son incidence sur les processus d'acquisition des apprentissages fondamentaux dans les autres disciplines. De plus, l'acquisition par ce travail sur la langue de capacités d'expression, de logique dans le raisonnement, de rigueur dans l'usage de la syntaxe, constitue autant de savoir-faire transférables en biologie et en géologie dans des activités telles que la description d'un phénomène, l'interprétation d'une expérience et la rédaction de conclusions. Enfin, la réflexion en cours sur l'organisation future des classes de cinquième et quatrième, qui seront le coeur du nouveau collège, fera une large place à l'apprentissage de la démarche expérimentale en collège. Les modalités de l'expérimentation entreprise cette année en sixième et les perspectives ultérieures s'inscrivent pleinement dans les préoccupations exprimées par l'association des professeurs de biologie et de géologie de l'enseignement public et paraissent être de nature à apaiser leurs inquiétudes. ; l'organisation future des classes de cinquième et quatrième, qui seront le coeur du nouveau collège, fera une large place à l'apprentissage de la démarche expérimentale en collège. Les modalités de l'expérimentation entreprise cette année en sixième et les perspectives ultérieures s'inscrivent pleinement dans les préoccupations exprimées par l'association des professeurs de biologie et de géologie de l'enseignement public et paraissent être de nature à apaiser leurs inquiétudes.

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