Question de M. GINÉSY Charles (Alpes-Maritimes - RPR) publiée le 14/09/2000

M. Charles Ginésy attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur la lutte contre les différentes formes de déficience visuelle qui frappent un nombre croissant de personnes et notamment des enfants. Il lui demande de bien vouloir lui préciser quelles actions le Gouvernement entend mener afin de développer l'information du public sur ces maladies oculaires graves et leurs conséquences et de renforcer les moyens consacrés à la recherche dans ce domaine.

- page 3150


Réponse du ministère : Santé publiée le 14/12/2000

Réponse. - En France, sur les 750 000 bébés qui naissent chaque année, 100 000 seront plus ou moins concernés dans l'enfance par des problèmes de vision. Pour la grande majorité d'entre eux, le cas est bénin. 60 000 ont des problèmes de réfraction : 30 000 présentent des strabismes associés le plus souvent à des problèmes de réfraction. Quelques centaines ont des pathologies plus graves. La population des moins de vingt ans compte environ 7 000 cas de cécité, l'incidence étant de 350 nouveaux cas par an. La prévalence totale de la cécité et des amblyopies bilatérales est de 0,72 pour mille, l'amblyopie bilatérale étant deux fois plus fréquente que la cécité bilatérale. Quant à la basse vision dans cette population, la prévalence est de 1 000 nouveaux cas par an. Face à ces chiffres, les pouvoirs publics ont pris un certain nombre de mesures. Le carnet de santé de l'enfant, dont le premier modèle a été fixé par arrêté du 2 mars 1995, en est l'élément principal. Le dépistage des troubles de la vision est possible très tôt chez les bébés, dés les premiers mois de vie. L'encart du carnet de santé " il faut dépister très tôt les troubles sensoriels " a pour objectif de sensibiliser les parents aux signes d'appel d'une anomalie visuelle, d'autant qu'il existe des antécédents familiaux, les amener à en parler à leur médecin traitant et au besoin à consulter un spécialiste. La précocité du traitement des troubles sensoriels est souvent un gage de son efficacité. Le strabisme, cause importante d'amblyopie, doit être traité, même s'il est intermittent, à partir de l'âge de quatre mois, Il doit être recherché et consigné dans le carnet de santé aux différents examens du quatrième mois, du neuvième mois et du vingt-quatrième mois. L'enfant doit être alors adressé en consultation d'ophtalmologie. Une mesure quantitative de l'acuité visuelle peut être réalisée avant l'âge de deux ans et demi par un ophtalmologiste, et même dès l'âge de trois mois par la technique du regard préférentiel, réalisée dans les meilleures conditions à l'âge de neuf mois. Il s'agit, là encore, de dépister précocement une amblyopie. Si le dépistage de l'acuité visuelle n'a pas été fait à neuf mois, il peut l'être ultérieurement. Par ailleurs, un groupe de travail mis en place par la DGS réfléchit aux actions à mener au plan national pour prévenir la survenue du " syndrome de l'enfant secoué ". En effet, cette pathologie, qui peut résulter d'une réaction de panique à l'occasion d'un malaise, de jeux brusques avec l'enfant ou se voir dans le cadre d'une maltraitance, peut provoquer des hémorragies rétiniennes lesquelles sont susceptibles d'entraîner une cécité.

- page 4283

Page mise à jour le