Question de M. GOUTEYRON Adrien (Haute-Loire - UMP) publiée le 06/11/2003

M. Adrien Gouteyron attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur les difficultés que rencontrent les étudiants sortis non diplômés de l'université dans leur recherche d'un emploi stable. Il lui rappelle que, chaque année, la moitié des 750 000 jeunes entrés dans la vie active ont poursuivi des études supérieures. Néanmoins, un quart d'entre eux - soit environ 90 000 - ont quitté l'enseignement supérieur sans diplôme aucun. Selon une étude récente du centre d'études et de recherches sur les qualifications (CEREQ), ils rencontrent les pires difficultés à s'insérer sur le marché du travail. Ainsi, pour les jeunes sortant d'un BTS sans validation du diplôme, il apparaît, qu'au bout de cinq ans, 61 % d'entre eux ont un emploi à durée indéterminée contre 74 % s'agissant des diplômés. Il insiste tout particulièrement sur la situation de ceux qui s'arrêtent au niveau DEUG, formation destinée à mener en deuxième cycle. Ces jeunes possèdent très souvent un bac général et non un bac professionnel et restent marqués par une scolarité accusant un certain retard. Comme le souligne cette étude, " leurs conditions d'insertion professionnelle sont nettement plus proches de celles des bacheliers, voire des titulaires d'un CAP ou d'un BEP, que de celles des autres sortants de l'enseignement supérieur ". Trois ans après leur sortie de l'université, ils sont moins nombreux que les " bac pro " à avoir trouvé un emploi à durée indéterminée. Leur situation est précaire puisque 17 % possèdent un contrat emploi jeune, accumulent les CDD ou travaillent - peu nombreux - dans l'intérim. Quelque 14 % des jeunes ayant suivi une formation Lettre ou Sciences humaines sont sans emploi. Face à cette situation préoccupante, il lui demande donc de lui indiquer comment il entend y remédier.

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Transmise au Secrétariat d'Etat à l'insertion professionnelle des jeunes


Réponse du Secrétariat d'Etat à l'insertion professionnelle des jeunes publiée le 26/08/2004

L'attention du Gouvernement est appelée sur les difficultés que rencontrent les étudiants sortis non diplômés de l'université dans leur recherche d'un emploi stable. L'étude du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (CEREQ) montre en effet que, chaque année, 90 000 jeunes environ quittent l'enseignement supérieur sans aucun diplôme et rencontrent des difficultés pour s'insérer dans le marché du travail. Conscient du problème majeur que représente l'insertion sociale et professionnelle des jeunes, le Gouvernement a choisi d'en faire des priorités fortes du plan de cohésion sociale. C'est ainsi que 800 000 jeunes seront accompagnés vers un emploi durable tout au long de la durée de ce plan. Cet accompagnement s'adresse à tous ceux qui sortent du système de formation initiale sans qualification. En fonction de la nature de leurs difficultés, plusieurs possibilités sont ouvertes : l'accès à une formation qualifiante en alternance ; l'accès direct à l'emploi marchand, si besoin par le biais d'un contrat aidé, avec un droit à la formation ; l'accès au secteur public par la voie de l'alternance. Par ailleurs, le contrat d'insertion dans la vie sociale, élaboré à partir des éléments contenus dans le rapport de M. le sénateur Gournac et remis au Premier ministre en juillet 2003, ouvre de nouvelles voies pour l'insertion professionnelle des jeunes de seize à vingt-cinq ans vers la création, la reprise d'activités non salariées ou l'embauche au sein d'associations. Il répond à la diversité des difficultés rencontrées par les jeunes pour accéder à un emploi, et il s'adresse donc aussi aux jeunes n'ayant pas achevé le premier cycle de l'enseignement supérieur. Dès le 11 juillet 2003, un décret a été publié qui permet aux associations d'embaucher, avec l'aide de l'Etat, des jeunes porteurs d'un projet à vocation sociale ou humanitaire. D'ores et déjà, le dispositif est mis en oeuvre dans les départements, en lien avec les collectivités locales, les agences locales pour l'emploi, les missions locales et les associations. L'aide financière de l'Etat aux associations dans le cadre d'embauche sur des contrats de travail de trois ans maximum dépend des activités développées. Elle est de 66 % du SMIC dans les domaines de l'aide aux personnes menacées d'exclusion, de l'aide aux personnes âgées ou handicapées, du lien social dans les quartiers de la politique de la ville, de la politique de l'intégration, du sport. Pour les autres activités, l'aide de l'Etat ne dépasse pas 33 % du SMIC.

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