Question de M. MARC François (Finistère - SOC) publiée le 05/07/2012

M. François Marc attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la question de l'addiction des jeunes aux jeux vidéo. Les signes qui caractérisent un joueur pathologique sont repérables. Problèmes scolaires, abandon du sport et de la vie familiale constituent les « avertisseurs » de cette nouvelle accoutumance.
Des analyses de pédopsychiatres montrent combien il est impératif de rester vigilant vis-à-vis de ces signes d'alerte.
Eu égard aux multiples risques encourus par ces jeunes populations (troubles du comportement, désocialisation) exposées au besoin irrésistible et obsessionnel du jeu vidéo, il lui demande si des dispositions précises de prévention et de suivi sont envisagées vis-à-vis des jeunes populations, notamment à travers le milieu scolaire.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 18/10/2012

Les jeux vidéo sont en plein essor, avec des pratiques ludiques très évolutives, facilitées par les technologies numériques. L'addiction aux jeux vidéos reste toutefois un phénomène encore insuffisamment caractérisé tant sur le plan qualitatif (facteurs favorisants, spécificités de l'addiction aux jeux vidéos, critères diagnostiques, profil des joueurs problématiques, modes de prise en charge...) que quantitatif (amplitude du phénomène, tendances...). Certaines caractéristiques des jeux pourraient favoriser une perte de contrôle et faciliter le développement de comportements addictifs, à l'instar des jeux de rôle dits « massivement multi-joueurs » (accessibilité en continu, jeu sans fin, attachement du joueur à l'avatar qui le représente sur l'écran, incitation à poursuivre le jeu par des gratifications...). Une étude de prévalence du jeu pathologique et du jeu problématique a été menée pour la première fois en 2010 par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) en lien avec l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), centrée dans un premier temps sur les jeux de hasard et d'argent. Des études plus spécifiques sur les pratiques relatives aux jeux vidéos sont à développer, afin de permettre d'adapter nos réponses. L'expertise collective sur les jeux menée par l'Inserm à la demande de la Direction générale de la santé (DGS), a souligné outre le besoin d'études, l'importance d'informer sur les risques potentiels, à la fois les jeunes mais aussi leurs parents. Le dispositif médico-social spécialisé en addictologie des CSAPA (centres de soins, d'accueil et de prévention en addictologie) a vu ses missions étendues par le décret du 14 mai 2007 à la prise en charge de personnes présentant des addictions sans substances dont le jeu. Un travail est en cours par la Fédération Addiction, financé par la DGS, visant à réaliser un état des lieux des pratiques des CSAPA qui pourra contribuer à établir des recommandations en termes de prévention, de repérage et d'intervention en direction des jeunes mais aussi de leur entourage familial et social. L'expérience de structures ayant développé une expertise sur le sujet, tels le Centre Marmottan, doit également être exploitée. Un travail est par ailleurs en cours à l'INPES pour la construction d'une stratégie d'information et sensibilisation aux risques liés aux jeux, qui pourra inclure la question des jeux vidéos. Pour l'année 2012, parmi les actions mises en œuvre par l'INPES en matière de prévention contre l'addiction au jeu figurent : une campagne de communication radiophonique destinée au grand public qui sera diffusée fin 2012. Cette campagne a pour but de faire connaître au grand public les risques addictifs liés au jeu et les recours possibles. Le message principal est en cours d'élaboration avec l'aide d'un groupe d'experts et d'une agence de communication. Le message renverra à la ligne téléphonique et au site « joueurs Info Service » ; le suivi du financement du GIP Adalis qui assure la gestion et le fonctionnement de la ligne téléphonique « Joueurs Info Service » ; le suivi du site www. joueurs-info-service. fr qui offre à ce jour un service de rappel téléphonique et renvoie vers le répertoire des structures de prise en charge géré par le GIP Adalis. Dans le cadre d'une convention entre l'INPES et le GIP Adalis, un service internet complet va être ouvert, site centré sur l'aide et offrant au public des outils interactifs.

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