b) La plombémie

Une plombémie est à la fois une opération consistant à mesurer le niveau de plomb dans le sang et la mesure de ce niveau. L'action conjointe des différents facteurs peut entraîner une élévation importante de la plombémie chez les consommateurs, susceptible de provoquer de graves intoxications.

L'un des premiers exemples connus se situe dans les Vosges, au début des années 80 où plusieurs centaines de cas de saturnisme ont été détectés. Les analyses ont montré clairement une relation directe entre la plombémie et la teneur en plomb de l'eau mesurée au robinet du consommateur. L'étude avait montré un seuil de 0,02 ug/l -1 en-deçà duquel, il n'y avait pas de relation significative, -et une augmentation rapide de plombémie avec l'augmentation des teneurs en plomb.

Relation entre la contamination de l'eau et les plombémies

(en ug par litre)

Contamination de l'eau

en ug/l

Plombémie

Hommes

Plombémie

Femmes

< 0,02

21,6

13,1

0,02 - 0,05

21,9

14,9

0,05 - 0,13

24,6

20,6

0,13 - 0,37

35,6

28,4

> 0,37

41,3

33,9

c) La réglementation

La teneur en plomb de l'eau potable est réglementée depuis 1972 par l'OMS, qui avait alors recommandé une valeur moyenne de 50 ug/l. Cette recommandation a été reprise par une directive européenne de 1980 et transposée en droit français en 1989, sous forme de « concentration maximale admissible » - CMA. En 1993, l'OMS a recommandé une valeur guide de 10 ug/l pour le plomb dans les eaux d'alimentation. Cette valeur a été reprise dans la directive européenne 98/83 du Conseil du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, qui fixe l'objectif de 10 ug/l à l'horizon 2013.

Le chiffre de 10 ug/l est le résultat du calcul suivant :

VG = DJT x P x F VG = Valeur guide

C DJT = Dose journalière tolérable

P = Poids

F = Part de la DJT attribuée à l'eau

C = Quantité d'eau consommée par jour

La valeur guide est calculée pour la population la plus sensible, soit pour un nourrisson de 5 kg :

VG = 3,5 x 5 x 0,5 = 11,6 arrondi à 10 ug/l

0,75

Au 1° mars 2000, cette directive n'était toujours pas transposée en droit français. En revanche, l'utilisation du plomb est interdite pour la pose des canalisations depuis le décret du 5 avril 1995 et pour les brasures depuis l'arrêté du 10 juin 1998.

L'Europe a choisi, « par précaution », de fixer la concentration maximale admissible de plomb dans l'eau destinée à la consommation humaine à 10 ug par litre. Un objectif à atteindre en 2013. Ce seuil applicable suscite un large débat.

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