2. Le mercure dans les médicaments et les vaccins

a) L'utilisation du mercure

Le mercure a été utilisé ou se retrouve à l'état de traces dans les médicaments et vaccins à trois occasions :

- comme agent anti-infectieux,

- comme résidu,

- comme conservateur.

• L'utilisation des métaux lourds tels que l'argent, le cuivre, et surtout le mercure, à des fins thérapeutiques , est connue dès l'Antiquité et s'est poursuivie jusqu'à la première moitié du XXème siècle. Le mercure sous forme de sels ou d'oxyde a été utilisé pour ses propriétés anti-microbiennes, antiseptiques, anti-bactériologiques. Le mercure agit soit en détruisant la cellule, soit en inhibant la multiplication cellulaire. Le mercure a servi notamment pour traiter la syphilis, les furoncles persistants.

Ces usages ont fortement décliné, tant en raison de la toxicité du produit qu'en raison de la baisse progressive de son efficacité (du fait de l'emploi intensif des dérivés mercuriels en milieu hospitalier, de nombreux micro-organismes étant devenus résistants). Les sels mercuriques ont été retirés, et seuls quelques dérivés organiques ont continué à être utilisés.

Quelle est la situation aujourd'hui ? Sans doute par souci de rassurer, d'éviter toute panique inutile et non maîtrisable, les professionnels interrogés (pharmaciens, laboratoires) ont réfuté tout usage. Les publications professionnelles -certes un peu plus anciennes- sont cependant beaucoup moins nettes puisqu'on peut lire que « les antiseptiques mercuriels sont très utilisés en ophtalmologie, en dermatologie, en gynécologie ; ils sont en outre fréquemment introduits dans diverses préparations à titre de conservateurs » (voir ci-après)... Les dérivés mercuriels sont principalement bactériostatiques, et à forte concentration, bactéricides ». Il s'agit de publication parues à la fin des années 80.

Les dernières utilisations auraient donc disparu, en Europe, au cours des dix dernières années, les contrôles préventifs réalisés par l'agence européenne d'évaluation des médicaments, avant la mise sur le marché ne permettant pas d'autoriser des médicaments de cette nature. Reste le cas des applications hors d'Europe pour lesquelles un doute subsiste...

Quant au mercurochrome, bien connu de toute une génération, cette appellation est tout aussi trompeuse que les « plombages dentaires » qui n'ont pas plus de plomb qu'il n'y avait de mercure dans le mercurochrome...

• On trouve également le mercure à l'état de trace dans quelques produits de santé, médicaments ou vaccins, sous forme de résidus , de traces du catalyseur utilisé pour la fabrication du principe actif. Il s'agit alors d'impuretés à des doses infinitésimales. Les médicaments doivent subir l'examen préalable sous forme d'autorisation de mise sur le marché (ANM) et un taux résiduel de mercure serait bien évidemment discriminant et interdirait ce médicament. Néanmoins quelques cas ont pu être cités, d'utilisation détournée. C'est en partie le cas de certains produits utilisés pour traiter de cancers dermatologiques qui peuvent contenir des traces de produits toxiques. Ces traces ont pour effet de blanchir la peau. L'utilisation détournée consiste à utiliser ces produits pour son effet secondaire (le blanchiment de la peau) et non pour son effet primaire.

• Enfin, le mercure est utilisé comme agent conservateur pour les vaccins, pour éviter la contamination par des bactéries, notamment dans les flacons multidoses entamés. Le dérivé mercuriel utilisé est le thiomersal, qui se trouve à l'état de traces principalement dans trois vaccins : les vaccins appliqués aux jeunes enfants (le DTC-dyphtérie, tétanos, coqueluche) et certaines marques de vaccins contre l'hépatite B et contre la grippe. En France, on compte 8 vaccins contenant du thiomersal. Il s'agit de 2 vaccins contre l'hépatite B et de 6 vaccins anti-grippaux.

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