B. Une mutation de longue durée

La principale conclusion de ce survol est que la mutation conduisant à l'avènement de la société de l'information ne s'est pas faite du jour au lendemain. Cette mutation a été permise par une avancée continue dans le domaine des composants depuis l'invention du transistor en 1948, en passant par celle des circuits intégrés dix ans plus tard, puis des microprocesseurs en 1971 qui constituent en quelque sorte le moteur des ordinateurs personnels.

Les progrès de l'optoélectronique sont récents (la fibre optique date de 1966). De même, la commutation par paquets (1960). Mais la percée décisive la plus récente et la plus rapide a été la prodigieuse poussée de la puissance des micro-ordinateurs, la pratique de la mise en réseau par Internet, les progrès des logiciels et notamment ceux de la compression de données. En moins d'une dizaine d'années, la numérisation, la transmission et le stockage du son et des images animées, la diffusion généralisée des mobiles de plus en plus performants (téléphone, autoradios numériques) et de l'informatique domestique et répartie changent la nature des possibilités.

L'informatique a joué un rôle majeur dans ces évolutions : en imposant son langage, le numérique ; en tant qu'instrument de recherche pour la mise au point des logiciels et des algorithmes de compression des données ; pour la gestion des réseau (dont les nœuds et les commandes sont régis par des ordinateurs) ; en devenant communicante et multimédia, enfin, permettant ainsi de traiter de façon combinée le texte, le son, l'image (ce qui a conduit, notamment, à l'informatisation des régies de production audiovisuelle) et d'accéder, par les réseaux, aux données correspondantes ou de les échanger de façon interactive.

Cette évolution ne fait que commencer et rien n'indique que sa vitesse diminue. La commutation optique, la reconnaissance de la voix et de l'écriture, l'arrivée de nouveaux disques optiques de stockage des données appelés DVD (de l'anglais Digital Versatile Disc ), de nouveaux concepts font l'objet de recherches fondamentales (ordinateurs neuronaux ou quantiques, composants à puits quantiques, etc...).

L'essentiel reste dans les aspects non techniques mais culturels et sociaux de l'adaptation de notre société et de la maîtrise de ses conséquences.