C. Les conséquences en termes d'emplois

Bien sûr, la capacité stratégique dépend surtout de la bonne santé des industries d'équipement. Je viens de parler d'un manque d'ambition industrielle. Mais il faut savoir que la compétitivité de toutes les entreprises est menacée par un retard dans les usages.

Et c'est même dans des domaines apparemment très éloignés tels que l'agro-alimentaire ou l'hôtellerie, que les dégâts peuvent être considérables. La moitié des touristes américains se servent directement ou indirectement des inforoutes pour choisir leur site de vacances. Les grands magasins du monde entier sélectionneront leurs produits de consommation à partir d'Internet, etc.

Quant à l'industrie des contenus et des services, c'est bien sûr le plus grand réservoir d'emplois. La patrimoine et la culture française et européenne seront-ils promus uniquement par des sociétés de Silicon Alley à New York, de la Silicon Valley ou de Smart Toronto ? Il n'est pas question de leur interdire mais il n'est pas question de rester passifs.

En matière médicale, l'enseignement et l'aide au diagnostic sont déjà distribués en Arabie Saoudite et dans tout le Moyen-Orient à partir d'universités telles que Duke en Caroline du Nord. Et, bien entendu, les médicaments proposés provoquent des emplois aux États-Unis.

Dépenser des milliards pour des aides à l'emploi, certes oui ! Mais il faut choisir quels secteurs. Ceux qui sont porteurs d'avenir permettent, outre les emplois directs créés, de générer des profits qui en font créer d'autres. On semble avoir oublié que des concepteurs de services ou des informaticiens qui exportent permettent de créer des emplois d'artisans, de commerçants, dans les industries de biens de consommation, de payer des impôts et des cotisations sociales.

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Soyons parmi les gagnants de l'entrée dans la Société de l'Information .

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