5. Propositions : Faire de l'ordinateur un nouveau stylo ? Quels défis ?

L'ordinateur est un nouveau stylo : on peut écrire, dessiner, faire des mathématiques, de l'algèbre comme de la géométrie à condition d'avoir les logiciels correspondants. On peut faire cela non seulement plus vite, mais surtout bien mieux. L'écriture est plus régulière, la page finie est plus propre, les corrections ont pu être faites sans qu'elles laissent de traces, des changements de place de paragraphes ou de membres de phrases sans refaire toute une rédaction. Sur l'écran de l'ordinateur, on peut faire apparaître les pages du cahier de texte ; il est facile de réaliser des documents que l'on classe ensuite dans un dossier ad hoc ; on peut les projeter sur l'écran quand on veut, comme on veut, par pages ou demi-pages, comme si on tournait les feuilles d'un livre. Il sert aussi à lire les cédéroms, à se connecter sur les réseaux.

Ce stylo est presque magique à côté de notre stylo actuel qui permet, sans avoir besoin d'encrier, de nombreux usages, mais sans les qualités de l'ordinateur. Faudra-t-il, pour qu'il fasse son entrée dans toutes les classes, prévoir des dispositions analogues à celles relatives, en son temps à l'introduction du stylo ?

Circulaire n° 65-338 du 4 septembre 1965 [100]

L'apprentissage de l'écriture.

Les instructions ministérielles, et notamment celles de 1938, ont rappelé qu'il convient d'obtenir de tous les élèves une écriture lisible, nette et soignée.

Ces instructions gardent aujourd'hui toute leur valeur. En plus des qualités générales que l'attention accordée à l'écriture et à la bonne tenue des cahiers peut développer chez les enfants, des expériences récentes ont apporté la preuve que l'acquisition d'une bonne orthographe dépend au moins partiellement du soin avec lequel les devoirs sont écrits chaque jour.

Il convient toutefois de constater que, de nos jours, on utilise couramment une écriture cursive qui ne nécessite à aucun moment une pression différenciée de la main. Les traits ont une largeur uniforme et sont tracés d'un mouvement continu.

Il n'y a donc pas lieu d'interdire les instruments à réservoir d'encre, ni même les crayons à bille qui procurent des avantages de commodité pratique, à condition qu'ils soient bien choisis et qu'ils permettent, sans effort excessif des doigts, du poignet et de l'avant-bras, d'obtenir progressivement une écriture liée, régulière et assez rapide. [101]

Les maîtres veilleront toutefois au bon emploi de ces divers types d'instruments et feront apprendre des graphies correspondant à leur bon usage.

Quelles précautions faudra t-il imaginer pour, comme l'auteur de cette circulaire, prévenir les conséquences désagréables de l'usage de l'ordinateur (la perte d'acuité visuelle, l'engourdissement des doigts, les douleurs dans le dos...) ?