Le stock total de plutonium d'EDF stabilisé à une vingtaine de tonnes

EDF recycle une partie du plutonium contenu dans ses combustibles irradiés sous forme de Mox (voir plus loin). Un stock outil est donc nécessaire. Son montant est stabilisé à une vingtaine de tonnes depuis 1997. La figure ci-après présente l'évolution de ce stock depuis 1989.

Figure 4 : évolution des stocks de plutonium issus du retraitement des combustibles EDF

Réglementation sur le plutonium et coût du retraitement

Dans la conception française actuelle du retraitement et des résidus " ultimes " , la teneur en plutonium des verres contenant les produits de fission et les actinides mineurs ne doit pas dépasser 0,1 %, sans cette limite posée a priori ait un fondement logique 20( * ) . Dans l'hypothèse où l'on envisage un stockage souterrain, ceci revient à dire que l'on exclut d'y mettre des déchets contenant du plutonium à plus de 0,1 %. Cette contrainte a une incidence lourde sur le coût du retraitement. Le groupe de travail Mandil-Vesseron l'a évaluée.

La figure suivante illustre quels peuvent être les différents concepts de traitement des combustibles usés et leur traduction en termes source.

Figure 5 : les différents concepts de retraitement

Stockage Retraitement Retraitement Retraitement

direct simplifié actuel poussé

Pu
100% 1 à 3 % 0,1 % 0,01 %

AM 100% 100 % 100 % 1 %

La référence est la situation actuelle, soit une teneur de 0,1 % des verres qui contiennent au demeurant 100 % des actinides mineurs. Le coût d'investissement d'une usine de technologie actuelle et d'une capacité de 800 à 1 000 t/an est de l'ordre de 28 à 40 milliards de F 1997.

L'entreposage en surface ou le stockage direct en sub-surface correspondant au non-retraitement, conduit à accepter 100 % du plutonium et des actinides mineurs dans les conteneurs.

A l'autre extrémité de l'échelle " d'exigence " , le retraitement poussé correspond à une situation où la teneur en plutonium est limitée à 0,01 % et celle des actinides mineurs à 1 %. Le groupe Mandil- Vesseron a estimé que le coût du retraitement poussé serait plus élevé de 30 à 50 %, soit un surcoût d'investissement de l'ordre de 14 milliards de F.

Le retraitement simplifié correspond quant à lui à une norme d'acceptation du plutonium à une concentration variant de 1 à 3 %, pour 100 % d'actinides mineurs. L'économie par rapport à la situation actuelle serait de 30 %, soit 10 milliards de F en investissements, les économies de fonctionnement n'étant pas encore précisées.

Au total, le passage de la norme plutonium de 1 % à 0,01 % se traduit par une variation de 87 % du coût d'investissement de renouvellement d'une installation de la taille d'UP3.

Figure 6 : impact de la norme plutonium sur le coût de renouvellement de La Hague - usine similaire à UP3 -

Stockage Retraitement Retraitement Retraitement

direct simplifié actuel poussé

investissement en milliards de F 1997 pour une nouvelle usine de retraitement :

24 32 45