III. Audition de M. Francis Aubertin,
chargé de mission du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et de Mme Dominique Petit, chargée de mission

M. Francis Aubertin a souligné au préalable que le sport était incontestablement un des éléments importants d'un développement durable du territoire. Les bénéfices sociaux de l'insertion par le sport mériteraient d'être mieux évalués car la dimension sportive n'était pas toujours suffisamment présente dans les schémas de développement des collectivités territoriales.

Les emplois-jeunes recrutés dans les associations sportives sont au nombre de 15.000 à 16.000, sur l'ensemble des emplois-jeunes du secteur " jeunesse et sport " qui sont estimés à 45.000.

Les emplois-jeunes sont perçus comme une opportunité d'anticipation de moyens de développement par les associations sportives qui souffrent d'un manque chronique de moyens. Les besoins émergents assurés par les emplois-jeunes " socio-sportifs " consistent à assurer un lien entre les associations sportives et les différentes institutions publiques et administratives (préfectures, collectivités locales, services extérieurs de la jeunesse et des sports).

Dans le secteur sportif, un emploi-jeune sur deux pourrait être ainsi " pérennisé avec l'aide publique " .

Les fonctions exercées par les emplois-jeunes, orientées vers les relations publiques des associations, ont pu parfois poser problème au personnel salarié et dirigeant des associations sportives qui ont pu craindre le risque d'une perte de pouvoir.

Par ailleurs, les relations des emplois-jeunes avec les bénévoles sont souvent complexes : ces derniers considèrent en effet que les emplois-jeunes, en tant que salariés, doivent faire preuve d'une particulière disponibilité, en particulier durant les week-end. Certains emplois-jeunes socio-sportifs ont parfois le sentiment d'être " un peu livrés à eux-mêmes " .

Les emplois-jeunes du secteur sportif bénéficient d'un suivi et d'un accompagnement par un tuteur au sein de l'association sportive concernée.

La formation spécifique pour les emplois-jeunes est assurée par les comités régionaux olympiques et sportifs (CROS) et par les comités départementaux olympiques et sportifs (CDOS). Des programmes de formation sont mis en oeuvre au niveau des directions régionales de la jeunesse et des sports par l'intermédiaire des CREPS : il s'agit en fait d'apporter des compléments de formation pour répondre à des " manques immédiats " de connaissance constatés à l'embauche des jeunes.

Le taux de renouvellement serait sensiblement élevé dans le secteur sportif puisque l'on estime que 30 % des emplois-jeunes auraient évolué vers d'autres fonctions.

S'agissant des rémunérations, les emplois-jeunes employés dans le réseau du CNOSF, dont le niveau scolaire est en moyenne à " bac + 2 ", sont rémunérés environ à 120 % du SMIC. En revanche, dans les associations sportives, qui recrutent des jeunes moins diplômés, le salaire d'un emploi-jeune est souvent égal au SMIC, voire inférieur à celui-ci lorsqu'il ne travaille pas à temps complet : 61 % des emplois-jeunes dans le domaine du sport sont rémunérés au niveau du SMIC.

La pérennisation des emplois-jeunes devra passer par la mise en oeuvre d'un véritable " projet associatif " au niveau des associations sportives qui pourra notamment s'appuyer sur la mutualisation de moyens entre les associations (groupement d'employeurs), la mise en oeuvre de projets intercommunaux ou la mise en place d'outils d'évaluations sur les économies de coûts sociaux réalisées grâce aux actions développées. C'est la mission essentielle qui a été confiée aux chefs de projet du réseau " sport-insertion-emploi " mis en place par le CNOSF.

Il reste que les emplois-jeunes, qui ne suivent pas des publics en difficulté, sont parfois sollicités sur des créneaux horaires déterminés -notamment le mercredi après-midi-, ce qui pourrait limiter les possibilités de mutualisation.

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