II. DES MOYENS DE COOPÉRATION EN DIMINUTION, CONSACRÉS A LA PRÉPARATION DE L'ÉLARGISSEMENT

Votre rapporteur spécial souhaite présenter les faits majeurs relatifs à l'utilisation des crédits du ministère des affaires étrangères dans les pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne, qui seront précisés dans les parties consacrées de manière spécifique aux différents pays candidats :

- première constatation : la France envoie dans ces pays des diplomates de qualité, ce qui témoigne de l'importance qu'elle accorde au dialogue politique avec ses futurs partenaires dans le cadre d'une Union européenne élargie ;

- deuxièmement, l'action des représentations diplomatiques françaises est désormais totalement tournée vers la perspective de l'adhésion des pays candidats à l'Union européenne ;

- enfin, et c'est un point essentiel, les crédits d'intervention dont nos ambassades disposent ont subi des coupes sombres considérables au cours des cinq dernières années . Désormais, la mise en oeuvre d'un programme conséquent d'actions de coopération culturelle implique la recherche quasi-systématique de financements extérieurs, sous la forme de partenariats avec des entreprises françaises ou locales. Le développement de ces partenariats est souhaitable, dès lors qu'il permet une utilisation parcimonieuse de l'argent public. Mais la tension qui pèse sur le financement des manifestations est telle que celles-ci risquent, à terme, de ne pouvoir être mises en oeuvre que dans le cadre de partenariats, et en perdant leur autonomie, de perdre également de leur cohérence.

Certaines de nos représentations diplomatiques sont mieux dotées que d'autres. En particulier, les ambassades de France en Pologne et en Hongrie bénéficient, en sus des crédits spécifiques du ministère des affaires étrangères, de l'apport des fondations " France-Pologne " et " Initiatives France Hongrie ", issues des protocoles financiers mis en place par la France au début des années 1990. Cependant, les difficultés liées à la diminution des crédits d'intervention ont semblées à votre rapporteur être partagées par tous les postes. En effet, quel que soit, en valeur absolue, le niveau des crédits dont dispose chaque ambassade, l'érosion des crédits d'intervention contraint à un ajustement très strict de la programmation des dépenses .

III. UNE COOPÉRATION CULTURELLE QUI RENCONTRE DES DIFFICULTÉS SPÉCIFIQUES

A. L'APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS : UNE DYNAMIQUE INSUFFISANTE ?

En matière de coopération éducative et culturelle, votre rapporteur spécial a noté que les lycées et les écoles françaises connaissaient de nombreuses difficultés d'ordre statutaire (en Pologne, en Hongrie et en République tchèque). Celles-ci sont liées d'une part, aux problèmes immobiliers (dans plusieurs pays, l'acquisition de terrains par des étrangers autre qu'à des fins strictement diplomatiques demeure interdite) et, d'autre part, aux problèmes liées à l'imposition des personnels. Enfin, le développement de l'apprentissage du français rencontre des difficultés dans presque tous ces pays, car le corps professoral est souvent vieillissant et donne de notre langue une image élitiste et désuète, en n'utilisant pas toutes les méthodes modernes d'apprentissage de la langue . Par ailleurs, l'ancienneté des personnels alourdit les coûts de revient des cours de français pour nos centres culturels, rendant ceux-ci difficilement concurrentiels sur un marché de l'apprentissage des langues étrangères en pleine croissance .

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