C. IMPLIQUER DAVANTAGE L'UNION EUROPÉENNE

Nous sommes convaincus qu'une autre réforme indispensable porte sur la nécessaire implication de l'Union européenne en Bosnie-Herzégovine.

Sur le papier, l'Union européenne est un intervenant essentiel :

- le Haut Représentant est représentant spécial de l'Union européenne,

- l'EUFOR, force européenne, a remplacé la SFOR, force de l'OTAN,

- tous moyens confondus, l'Union européenne est le principal donateur multilatéral : le programme CARDS ( Community Assistance for Reconstruction, Development and Stabilisation ) s'est élevé à 200 millions d'euros pour la période 2002-2004 (49,4 millions d'euros prévus pour 2005) et participe au financement du bureau du Haut Représentant à hauteur de 53 % ;

- enfin, l'Union européenne fait un suivi régulier des progrès de la Bosnie-Herzégovine en vue de l'ouverture des négociations d'un accord de stabilisation et d'association.

Pourtant, la réalité est sensiblement différente de ce tableau flatteur.

1. Améliorer la perception de l'Union européenne en Bosnie-Herzégovine

Lors de notre déplacement, nous avons rencontré des responsables politiques motivés par la perspective de l'intégration européenne de leur pays.

La commission pour l'intégration européenne au Parlement de l'État central de Bosnie-Herzégovine, qui est une commission conjointe de 12 membres issus de la Chambre des représentants et de la Chambre des peuples, travaille de manière particulièrement sérieuse sur ces sujets. Une initiative intéressante a d'ailleurs été prise, à savoir la création d'une COSAC (Conférence des organismes spécialisés dans les affaires communautaires) des Balkans, c'est à dire d'une réunion de membres des commissions européennes des parlements de ces pays. La première réunion devrait se tenir à Sarajevo au mois de juin prochain. Cette initiative témoigne sans conteste de la forte mobilisation de ces pays en faveur de leur intégration européenne.

Par ailleurs, l'agence pour l'intégration européenne , placée sous l'autorité directe de la présidence du Conseil des ministres de l'État central, et dirigée par Osman Topcagic, que nous avons rencontré, accomplit un travail décisif en faveur de la préparation de la Bosnie-Herzégovine dans ses négociations avec l'Union européenne.

D'une manière générale, l'ensemble des interlocuteurs politiques en Bosnie-Herzégovine ont témoigné de leur souhait de s'engager dans un dialogue constructif avec l'Union européenne. Il n'en reste pas moins qu'il existe très certainement un décalage entre cet engagement et l'acceptation de réformes concrètes qui seraient interprétées comme la remise en cause de points fondamentaux pour l'une ou l'autre des deux Entités, comme l'a montré l'échec de la réforme de la police.

Enfin, dans ses rapports, la Commission européenne souligne le rôle actif des médias pour mieux faire comprendre les enjeux de l'intégration européenne. Elle n'en souligne pas moins que ces enjeux, et en particulier le programme de stabilisation et d'association sont, sans conteste, compliqués et difficiles à faire comprendre à l'opinion publique.

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