N° 403

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 2005-2006

Annexe au procès-verbal de la séance du 15 juin 2006

RAPPORT D'INFORMATION

FAIT

au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur la situation économique de la Hongrie dans la perspective de son entrée dans la zone euro ,

Par M. Philippe MARINI,

Sénateur.

(1) Cette commission est composée de : M. Jean Arthuis, président ; MM. Claude Belot, Marc Massion, Denis Badré, Thierry Foucaud, Aymeri de Montesquiou, Yann Gaillard, Jean-Pierre Masseret, Joël Bourdin, vice-présidents ; M. Philippe Adnot, Mme Fabienne Keller, MM. Michel Moreigne, François Trucy, secrétaires ; M. Philippe Marini, rapporteur général ; MM.  Bernard Angels, Bertrand Auban, Jacques Baudot, Mme Marie-France Beaufils, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Mme Nicole Bricq, MM. Auguste Cazalet, Michel Charasse, Yvon Collin, Philippe Dallier, Serge Dassault, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Jean-Claude Frécon, Yves Fréville, Paul Girod, Adrien Gouteyron, Claude Haut, Jean-Jacques Jégou, Roger Karoutchi, Alain Lambert, Gérard Longuet, Roland du Luart, François Marc, Michel Mercier, Gérard Miquel, Henri de Raincourt, Michel Sergent, Henri Torre, Bernard Vera.

Union européenne.

POSTFACE

Présenté à votre commission des finances le 14 juin 2006, ce compte rendu d'une mission en Hongrie, qui s'est déroulée sur deux jours les 6 et 7  du même mois, prend un relief tout particulier au moment où des révélations sur les propos « off » du Premier ministre reconduit, M. Ferenc Gyurcsany, jettent le trouble et provoquent la colère d'une partie de l'opinion. Au delà de toutes circonstances économiques, la lecture de ces propos suscite réprobation et indignation, tant il est vrai que cynisme et mensonge volontaire sont la négation de la démocratie.

Il était difficile pour votre rapporteur général, au moment où il publie le compte rendu écrit de sa mission, de passer sous silence des évènements aussi graves et aussi inédits dans une vieille nation européenne.

L'objet de la mission était, comme pour les autres déplacements qu'il a faits en Europe orientale, de voir comment et , pour certains d'entre eux dans quelle mesure , les nouveaux pays adhérents se préparaient à entrer dans la zone euro.

Mais, les observations qu'il a été amené à faire à cet égard, débouchaient naturellement sur un état des lieux de l'économie hongroise , qui était manifestement « mal partie ».

Les observations que contient ce rapport, jettent un éclairage sur la crise actuelle dont la leçon est claire : l'attentisme et l'esquive peuvent se
révéler électoralement « payants » à court terme mais, très vite, les faits étant têtus, les réalités financières rattrapent ceux qui les ignorent, minent l'esprit public et se traduisent par de violentes secousses politiques et sociales.

Traduction des propos de M. Ferenc Gyurcsany parus dans la presse [extraits ] :

«
Nous n'avons pas le choix. Il n'y en a pas parce qu'on a m... sur toute la ligne. Pas un petit peu, beaucoup. En Europe, il n'y a pas d'autre pays où on aurait commis de telles c... Il est possible de l'expliquer... De toute évidence, nous n'avons pas arrêté de mentir sur tout et dans les grandes largeurs au cours des derniers 18 à 24 mois. Il est clair que pas un seul de nos propos n'était vrai. Nous avons dépassé les possibilités du pays de sorte que (...) nous ne pouvions imaginer plus tôt que la coalition du Parti Socialiste Hongrois et des libéraux aille jusque là. Et pendant ce temps-là, nous avons réussi à ne rien f... du tout pendant quatre ans. Pas une rame ! Pas une seule mesure gouvernementale importante ne me vient à l'esprit dont nous pourrions être fiers, outre que nous avons au bout du compte tiré le gouvernement de la m... Rien d'autre. Que va-t-on dire s'il faut expliquer au peuple ce que nous avons f.. pendant quatre ans ?! »...[....]

« Moi, je pense qu'il est possible de mettre tout ça en oeuvre. Je pense qu'il y aura des conflits, oui, mes amis. Il y aura aussi des manifs. Il est bien permis de manifester devant le Parlement ; tôt ou tard, les manifestants s'en lasseront, et ils rentreront chez eux. Il n'est possible d'aboutir que si vous avez foi dans l'essentiel, et si on est d'accord sur l'essentiel en question ».[...]

« Ce que nous pouvions faire au cours du mois écoulé, nous l'avons fait. Et ce que nous avons pu faire en secret les mois précédents pour éviter de voir sortir de nulle part les derniers jours de la campagne des papiers révélant ce que nous avions l'intention de faire, ce que nous nous préparions à faire, nous l'avons fait aussi. Nous avons gardé le secret, et nous savions, comme vous le saviez vous-même, que nous si nous gagnions les élections, il s'agirait ensuite de se relever les manches et de s'y mettre, parce que nous n'avons jamais été confrontés à des problèmes de ce genre. »

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