B. UNE ANALYSE DE L'IMPACT DES TIC SUR LA PRODUCTIVITÉ AU COURS DE LA PÉRIODE RÉCENTE

L'analyse présentée ci-après décompose les évolutions de la productivité selon la méthode de la comptabilité de la croissance .

Pour la rappeler de manière très simplificatrice, l'augmentation de la productivité du travail y est séparée entre l' augmentation du rapport capital/travail (ou intensité capitalistique qui traduit l'amélioration de l'efficacité de chaque travailleur du fait de l'augmentation de la quantité de machines à sa disposition) et l' augmentation de la productivité (PGF) , (résidu qui traduit l'efficacité de la combinaison productive).

Les deux termes sont ensuite séparés entre intensité capitalistique en TIC et hors TIC, et PGF dans les secteurs producteurs de TIC et PGF dans les autres secteurs.

Ces décompositions sont statistiquement fragiles et leur solidité dépend de multiples conventions. Cette approche offre néanmoins une méthodologie simple qui peut servir de point de départ pour déterminer les contributions des diverses sources de la croissance. Enfin, les différents travaux qui utilisent ce type de méthode parviennent à des conclusions convergentes .

1. Une comparaison Europe/États-Unis

Le tableau ci-après montre les résultats de calculs effectués sur la base de la méthode présentée ci-dessus.

Tableau n° 8

SOURCES DE LA CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL
DANS L'UE-15 ET AUX ÉTATS-UNIS
1987-2004

Source : van Ark et Inklaar (2005)

Trois conclusions principales s'en dégagent :

- l'intensité en capital TIC ainsi que la PGF dans les secteurs producteurs de TIC ont augmenté à la fois aux États-Unis et en Europe ;

- cette double augmentation a été toutefois nettement plus forte aux États-Unis qu'en Europe. L'Europe a notamment affiché un retard par rapport aux États-Unis en matière de renforcement de l'intensité capitalistique en TIC sur toutes les périodes ;

- l'accélération de la PGF dans les secteurs non producteurs de TIC a été continue aux États-Unis, surtout après 2000 (+1,4 % sur 2000-2004) ; inversement, en Europe, le ralentissement s'est accentué, la croissance de la PGF hors TIC étant même nulle après 2000.

A priori , la principale source de l'écart Europe/États-Unis - la PGF hors secteurs producteurs de TIC - ne concerne pas les TIC. Toutefois, même s'il faut être extrêmement prudent sur ce point, qu'aucune mesure statistique ne vient corroborer définitivement, une partie de la croissance plus rapide et de l'accélération de la PGF hors production des TIC aux États-Unis pourrait être due à de plus forts effets de diffusion liés à l'utilisation des TIC (qu'en Europe).

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