B. LES PISCINES

D'une manière générale, le chlore des piscines, douches et jacuzzis est connu pour provoquer des agressions et des inflammations constatées sur les bronches des enfants fréquentant les piscines et une augmentation de la fréquence de l' asthme .

L'équipe du Pr. Alfred BERNARD, de l'Unité de toxicologie de l'Université catholique de Louvain, a mis en évidence l'association entre l'asthme et le chlore en comparant le nombre de piscines par habitant au nombre de cas d'asthme chez les enfants de 13-14 ans dans vingt et un pays européens. Il en ressort qu' à chaque piscine supplémentaire par 100 000 habitants, l'asthme augmente de 2,7% .

De plus, ce risque concernerait aussi la fréquentation régulière des piscines à ciel ouvert .

Il est probable que la forte concentration de chlore dans les dix centimètres au-dessus de la surface de l'eau endommage les voies respiratoires.

Des chercheurs italiens de l'Université de Gênes ont montré, en 2007, que les jeunes nageurs pratiquant la compétition sont presque deux fois plus sensibilisés aux aéro-allergènes que la population générale et que plus de la moitié d'entre eux souffre d'une hyper-réactivité bronchique .

En France, il est apparu récemment que, dans le souci d'éliminer les irritations possibles dues aux chloramines - issues de la combinaison chimique entre le chlore et des substances organiques comme la transpiration, la salive ou l'urine...), un nouveau procédé a été mis au point pour déchloraminiser l'eau des piscines au moyen de rampes à ultraviolets . Ces équipements ont déjà été assez largement installés dans nombre de piscines mais ce nouveau procédé semble receler en lui-même un danger, à savoir l' émission de chlore 27 ( * ) dans l'eau et dans l'air des piscines.

Dès lors, les usagers les plus habituels des bassins de natation tels les maîtres nageurs, les sportifs de haut niveau, les groupes scolaires, les bébés-nageurs et leurs mères paraissent comme autant de populations plus ou moins menacées par ce choix technologique malencontreux .

Déjà à l'heure actuelle, les maîtres nageurs souffrent plus fréquemment de sinusite, de rhume chronique et de douleurs de la gorge que la population générale.

L'INRS a travaillé sur ce thème et oeuvré pour que progresse la prise de conscience de ce danger sans pour autant s'ériger en lanceur d'alerte. Une étude de cette question a alors été confiée à l'AFSSET.

Sans attendre les résultats de cette étude, votre rapporteur souhaiterait que soit dressé un état des piscines équipées ou non de rampes à ultraviolets , qu'un recensement précis des maux éventuellement constatés soit effectué auprès des populations menacées dont, en tout premier lieu, les maîtres nageurs et les nageurs professionnels pour apprécier l'évolution de leur état de santé et pour que, sans tergiverser, les usagers des piscines soient tenus informés du risque éventuellement encouru par eux lors de la fréquentation de ces « boîtes à eau » qui ne doivent pas devenir des boîtes à attrapes du fait d'un silence trop longtemps gardé.

Enfin, l'OQAI a effectué une recherche documentaire sur la qualité de l'air dans les piscines (problématique des polluants issus des produits de traitement de l'eau), les patinoires (problématique de gaz émis par les surfaceuses) et les gymnases . L'Observatoire a aussi mené des études sur le parc de piscines et de patinoires et a élaboré un protocole d'enquête pour les gymnases, encore très peu étudiés en France.

* 27 Le chlore est un cancérogène chez le rat.

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