CONCLUSION

La recherche constitue une activité déterminante pour l'avenir de l'humanité et son ambition ne peut qu'excéder largement une préoccupation de valorisation à l'échelle de nos territoires. La santé, l'environnement, la sécurité physique et alimentaire, l'énergie sont des biens publics mondiaux et il apparaît clairement que seule la recherche permettra de les fournir durablement. Osons le dire, la recherche est elle-même un bien public mondial.

Dans cette perspective, les diverses formes de collaboration internationale et leurs relances périodiques, notamment dans le cadre européen, devraient prendre toute leur dimension : l'économie n'est pas tout.

Au niveau local, il est cependant un devoir des pouvoirs publics, celui d'améliorer l'efficacité de la dépense publique de recherche et d'encourager les entreprises à optimiser sa valorisation, sans jamais perdre de vue que « la bonne recherche fait la bonne valorisation »... Comme on l'a vu, la programmation de la recherche française laisse l'impression désagréable d'une vacuité dans le gouvernement et d'un trop plein d'instruments, ceux de la valorisation s'avérant d'ailleurs largement perfectibles. Mais une approche limitée à cet angle pourrait encore s'avérer décevante.

Ainsi, on rappellera que dans un récent 224 ( * ) rapport intitulé « Les leviers de la croissance française », MM. Philippe Aghion, Gilbert Cette, Élie Cohen et Jean Pisani-Ferry estiment que l'investissement en éducation supérieure est corrélé à la productivité globale des facteurs -et donc à la croissance potentielle de l'économie- pour les pays proches de la frontière technologique, alors qu'il n'en irait pas de même pour les dépenses nationales de R&D rapportées au PIB.

D'après ce rapport, une intensification de notre investissement en éducation supérieure devrait aller de pair avec des changements profonds dans la gouvernance du système universitaire, caractérisés par une plus grande autonomie d'universités évaluées et dotées en fonction de leurs performances.

L'intérêt d'un « détour » par l'éducation supérieure pour augmenter la PGF est probablement majeur : une augmentation du niveau de la formation générale engendrerait une amélioration de la productivité de la recherche universitaire qui se diffuserait à la recherche publique et privée, tandis que plus de « docteurs » dans les entreprises y renforcerait la propension à la recherche... Au total, ces effets se conjugueraient pour déboucher sur une meilleure performance de la recherche française, dont l'amélioration de la qualité pourrait donc se trouver au moins aussi fructueuse -surtout concernant l'Université- que celle du seul niveau cumulé des moyens.

* 224 Rapport du Conseil d'analyse économique, novembre 2007.

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