(5) Les énergies renouvelables, un enjeu essentiel pour le développement rural

Au lieu d'être utilisées pour importer de l'énergie, des masses financières considérables pourraient être injectées dans l'économie nationale . En « relocalisant » le coût de la production énergétique, la France pourrait créer jusqu'à 150.000 emplois. En particulier, le bois présente l'intérêt d'être une ressource territorialement bien répartie, ce qui en fait un enjeu essentiel en termes d'aménagement du territoire et de revitalisation rurale.

(6) De bonnes pratiques locales à imiter

Les collectivités territoriales peuvent d'ores et déjà s'appuyer sur des bonnes pratiques locales faciles à mettre en oeuvre et aisément reproductibles . Le rapport recense quelques projets territoriaux exemplaires menés dans les domaines les plus variés : réseaux de chaleur, réseaux de froid, géothermie, bois-énergie, biogaz, incinération d'ordures ménagères, actions pédagogiques, économies d'énergie... Autant de filières où s'exprime « l'intelligence territoriale » et où se prépare notre avenir énergétique.

Parmi ces bonnes pratiques, le rapport met en lumière le réseau de chaleur de Felletin , commune rurale située dans la Creuse. Ce réseau, primé à plusieurs reprises par le Comité de liaison des énergies renouvelables (CLER) dans la catégorie bois-énergie des communes de moins de 2.000 habitants, est essentiellement alimenté par des déchets de scierie. Le projet est né en 1999 de la nécessité de rénover le chauffage des bâtiments municipaux et de la volonté de valoriser les déchets de bois produits en quantité par les scieries de Felletin ( Creuse-Sciage ) et des alentours. En tête de réseau, une chaudière de 9,3 mégawatts brûle 9 tonnes de déchets de scierie à l'heure, soit 60.000 tonnes par an, dont les deux tiers sont fournis par Creuse-Sciage , le reste par le groupement d'intérêt économique (GIE) Bois Energie , qui regroupe les scieurs dans un rayon de 30 km autour de Felletin. La chaudière fonctionne toute l'année, avec un mois d'arrêt en été au moment où les besoins de chaleur sont au plus bas. Quant au réseau de chaleur lui-même, long de 4 km, il dessert le lycée des métiers du bâtiment (qui représente la moitié de la consommation totale), les autres bâtiments scolaires (collège, écoles élémentaires et maternelles, institut médico-éducatif), les bâtiments municipaux (mairie, salle polyvalente, gymnase) et l'habitat collectif (HLM, maison de retraite). Ce projet exemplaire a permis de créer sept emplois directs sur le site .

Pour toutes ces raisons, vos rapporteurs encouragent vivement les collectivités territoriales à construire et développer des réseaux de chaleur alimentés principalement par des énergies locales.

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