C. DES ATOUTS POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

1. Des contraintes naturelles et humaines croissantes

L'utilisation des espaces ruraux s'inscrit aujourd'hui dans un cadre de contraintes dessinées tant par l'action de la nature que celle de l'homme, qu'il s'agisse pour ce dernier de ses activités physiques ou règlementaires.

Au premier titre, ainsi que l'a souligné M. Vincent Piveteau, directeur de cabinet du secrétariat d'Etat chargé de l'aménagement du territoire, les changements climatiques en cours -réchauffement climatique, réduction des précipitations, mutations des cohortes animales et végétales...- vont avoir des effets substantiels sur les espaces naturels, mais aussi sur les terres arables et les zones forestières, remettant en question l'organisation actuelle des activités agricoles et sylvicoles et, partant, les équilibres des territoires ruraux. La fragilité écologique de ces derniers rend indispensable la mise en place d'instruments propres à planifier l'utilisation qui en est faite, de façon à concilier leurs différents types de valorisation. Des secteurs entiers d'activité vont devoir s'adapter à la nouvelle donne environnementale et climatique : dans le domaine du tourisme, par exemple, les stations de basse et moyenne montagne, directement affectées par la diminution de l'enneigement et le raccourcissement de la saison hivernale, doivent s'orienter vers une réflexion qui leur permettra à terme de compléter leurs offres liées aux sports d'hiver par des activités d'une autre nature.

La pression écologique pesant sur les territoires ruraux provient également des activités humaines . A cet égard, la pression foncière et immobilière croissante, ainsi que les activités économiques -agricoles et industrielles, surtout- et les besoins domestiques et professionnels des individus habitant en zone rurale -en matière de transport, en particulier- sont de nature, si elles ne sont pas maîtrisées et encadrées, à réduire la richesse naturelle des territoires ruraux, à la fois en surface et en sous-sol. Et ce de façon particulièrement importante dans les zones dites « fragiles » de ces territoires (montagne, zones humides, littoral...). La notion d'« empreinte écologique » vise justement à traduire de manière synthétique et chiffrée l'impact d'activités humaines sur les écosystèmes : selon cet indicateur, un Européen a besoin de cinq hectares pour maintenir son niveau de vie actuel.

L' opinion publique , de plus en plus sensible à cette notion de qualité environnementale 106 ( * ) , est à l'origine d'une pression progressive en faveur d'une meilleure conservation des espaces naturels. L'environnement doit ainsi constituer, pour 63 % des Français, la priorité de la présidence française de l'Union européenne. Air, eau, paysage, bruit, déchets..., toutes les composantes physiques des territoires ruraux, leurs utilisations et les pollutions qu'ils entraînent sont aujourd'hui l'objet de négociations entre particuliers, relayés au sein d'associations de protection de la nature, et les acteurs du développement économique.

* 106 Voir Les pratiques environnementales des Français en 2005, enquête réalisée par l'Institut français de l'environnement (Ifen) avec l'Insee, l'Ademe et la direction des études économiques et de l'évaluation environnementale du ministère de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, décembre 2007.

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