II. QUELLES OPTIONS STRATÉGIQUES ET POLITIQUES EN AFGHANISTAN ?

Quatre principales options sont en débat :

• le retrait ;

• le maintien du dispositif à son niveau actuel ;

• faire décroître le niveau des forces tout en proposant une nouvelle stratégie ;

• augmenter le niveau des forces et adopter une stratégie orientée sur la sécurité de la population.

A. LE RETRAIT

Même s'il est impossible, et même dangereux, d'inscrire cette perspective dans un calendrier, le retrait des troupes occidentales est bien l'objectif poursuivi à terme puisqu'il signifiera que l'Afghanistan sera en mesure de s'assumer elle-même et que son gouvernement et ses forces de sécurité assureront la paix et la stabilité intérieure et extérieure pour poursuivre le développement amorcé grâce au financement de la communauté internationale.

En dehors de ce schéma « vertueux », le retrait de la coalition occidentale consacrerait son échec et son impuissance et amènerait, à court terme, le retour des taliban au pouvoir, avec ou sans une phase de guerre civile comme cela a été le cas après le retrait des troupes soviétiques en 1989 et l'effondrement du régime communiste afghan qui avait néanmoins résisté trois ans. L'Afghanistan redeviendrait un sanctuaire pour le terrorisme international et l'échec de l'Occident constituerait une puissante incitation à la violence pour le djihad et l'ensemble des mouvements nationaux terroristes dans le monde. Enfin, la contagion de l'extrémisme se répandrait d'abord sur le Pakistan puis sur les autres pays ayant des minorités musulmanes importantes comme l'Inde. Il s'agit donc d'un véritable scénario catastrophe. Dans ce contexte, l'échec n'est pas une option.

Il est pourtant évident que des pressions fortes sont exercées sur les gouvernements par les opinions publiques pour lesquelles les objectifs poursuivis ne sont pas clairs et justifient de moins en moins les sacrifices consentis. Le gouvernement canadien a annoncé le retrait de ses troupes en 2011, tout en affirmant la permanence de son engagement en termes de reconstruction et de développement. D'autres pays pourraient prendre des décisions similaires.

S'agissant de la France, le Président de la République a rappelé, à Vannes, lors de la cérémonie d'hommage aux soldats du 3 ème RIMA tombés en Afghanistan, le soutien à la politique suivie par la coalition en Afghanistan et la volonté indéfectible de la France de rester « aussi longtemps que nécessaire ». Il a aussi rappelé qu'après le sommet de l'OTAN à Bucarest en 2008 le contingent français avait été significativement augmenté et qu'il n'était pas envisagé d'envoyer de nouvelles troupes sur ce théâtre d'opérations.

Le retrait d'un certain nombre de contingents occidentaux aura pour conséquence une « américanisation » encore plus importante de la coalition.

La majorité des interlocuteurs rencontrés par la mission en Inde, au Pakistan et en Afghanistan ont partagé cette analyse et ont souligné avec une particulière insistance les conséquences dramatiques qu'aurait un retrait des forces occidentales pour l'Afghanistan mais aussi pour l'ensemble de la région.

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