B. LA COMPÉTITIVITÉ COMME PRIORITÉ

Ce plan d'austérité s'accompagne d'un vaste programme en faveur de la compétitivité. Cinquante mesures vont ainsi être présentées devant le Parlement. Elles répondent à quatre objectifs :

• Le soutien aux entreprises exportatrices : le gouvernement lusitanien propose ainsi de renforcer les incitations fiscales à l'internationalisation, en particulier pour les PME. Des mesures sont également envisagées pour faciliter l'investissement des PME exportatrices et pour éviter les cas de doubles impositions ;

• La diminution des coûts administratifs pour les entreprises : un programme serait ainsi lancé pour la dématérialisation des procédures. Une exemption des charges administratives liées à l'exportation pour les jeunes entreprises innovantes est également envisagée ;

• La fluidité du marché du travail : les mesures annoncées visent à diminuer les coûts de licenciement et stimuler la conclusion de conventions collectives. La réduction de l'impact de l'indemnité de licenciement pour les entreprises est au coeur de ce programme, sans toutefois que ne soit remise en cause la notion juridique de « juste cause » en ce qui concerne le licenciement individuel ;

• La réhabilitation urbaine et la stimulation du marché locatif : ces dispositions sont censées répondre à l'atonie du secteur au Portugal et contribuer de la sorte à renforcer la mobilité géographique des Portugais.

Des mesures destinées à lutter contre l'économie informelle, l'évasion et la fraude fiscale sont également prévues par le gouvernement.

Le soutien à l'exportation se justifie notamment par l'impact du commerce extérieur sur le maintien d'une croissance positive en 2010. Le dynamisme des exportations est censé, aux yeux du gouvernement portugais, compenser le possible ralentissement de la demande interne induit par les mesures d'austérité contenues dans le budget 2011. Cette diminution du déficit commercial est constante depuis 2008.

La diversification des produits comme des marchés, l'augmentation de la valeur ajoutée des biens vendus sont en effet présentées comme des solutions à la crise. Les marchés angolais, brésilien, mozambicain, sud-africain, maghrébin et chinois sont particulièrement visés. La réduction du déficit commercial est de surcroît facilitée par le développement du secteur énergétique lusitanien et la réduction concomitante de la dépendance extérieure du Portugal dans ce domaine.

La réforme du marché du travail est l'autre grand volet du programme gouvernemental. Le débat se concentre à l'heure actuelle sur le coût des licenciements pour l'entreprise. Une réduction des jours de travail rémunérés pris en compte pour le calcul de l'indemnité (trente à l'heure actuelle), l'instauration d'un plafond pour la compensation ou la mise en place d'une solution hybride jouant sur ces deux paramètres sont ainsi envisagés. La charge financière des licenciements serait, quant à elle transférée vers un fonds de financement pour les licenciements collectifs ou pour raison économique, à l'image de celui mis en place en Espagne. Il serait financé par les entreprises et l'État.

Au-delà des conditions de licenciement, le gouvernement envisage de nouvelles mesures en faveur d'une flexibilisation du temps de travail et l'instauration d'un mécanisme reliant augmentations de salaire et croissance effective de la productivité.

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