IV. LA SÉCURITÉ DU CENTRE SPATIAL GUYANAIS À KOUROU

La mission a visité le Centre spatial guyanais. Elle a notamment pu voir la préparation de la fusée Ariane V dont le tir était programmé pour le 28 décembre 2010. Elle a également visité le chantier du pas de tir Soyouz et les installations d'assemblage du lanceur.

Mais la mission s'est principalement intéressée à la sécurisation du site qui présente un intérêt stratégique évident pour la France et pour l'Union européenne. Le site du CSG est classé installation prioritaire de défense, le plus haut niveau de classification établie par l'Etat .

Cette classification fait intervenir, pour assurer sa sécurité externe et interne, les forces armées (militaires et gendarmes), des sociétés de surveillance et de gardiennage privées et la brigade des sapeurs-pompiers de Paris pour la sécurité incendie. Le décret n°89-314 du 16 mai 1189 relatif à la coordination des actions de sécurité lors des opérations de lancements spatiaux en Guyane prévoit en effet que « le délégué du gouvernement met en oeuvre, à l'occasion de chaque lancement ou lorsque les circonstances l'exigent, un plan de protection établi en coopération avec l'autorité militaire, incluant la participation des forces armées, stationnées ou en renfort sur le département. Cette participation est obtenue par réquisition générale du délégué du gouvernement auprès de l'officier général commandant supérieur délégué ».

Cette mission de protection du CSG est la mission prioritaire du contrat opérationnel des forces armées.

La sécurité du site du CSG relève d'un ensemble de textes parmi lesquels il faut citer :

• l'accord France-agence spatiale européenne du 11 avril 2002 relatif à la protection du CSG par la France ;

• l'instruction interministérielle particulière pour la sécurité de l'activité spatiale en Guyane n° 4500/SGDN/PSE/PPS/CD-SF du 22 mars 2007 qui confie en particulier la sécurité interne au CNES ;

• le plan de protection externe du « Centre spatial guyanais et de son secteur de sécurité » approuvé par arrêté préfectoral du 20 juillet 2010

La problématique de sécurisation du site du CSG est complexe. Il s'agit en effet de sécuriser une zone d'environ 700 km 2 composée de forêt, de savane, de marais et d'une côte basse bordée de mangroves dans lesquelles des bateaux à faible tirant d'eau peuvent se dissimuler.

De même, la zone maritime d'exclusion s'étend dans les deux axes de tir de la fusée en deux cercles concentriques qui couvrent respectivement 10 et 30 nautiques. La première est patrouillée par une VCSM et la seconde par un P400. Une zone plus large de 80 X 160 nautiques fait l'objet d'une patrouille par aéronef.

Le dispositif TITAN de protection externe du CSG poursuit donc trois objectifs :

• s'assurer de l'absence de toute présence humaine dans la zone interdite, ce qui peut supposer l'intervention d'un OPJ pour appréhender et désarmer un suspect ou un intrus, comme a pu le constater la mission ;

• interdire toute intrusion aérienne. La mission a participé à un exercice d'interception d'un aéronef par un hélicoptère Fennec ;

• assurer la surveillance des approches maritimes de l'aire spéciale de surveillance.

Il s'agit d'un dispositif interministériel qui fait intervenir les trois armes avec des moyens conséquents.

3ème REI

• 1 PC

• 1 à 3 compagnies d'infanterie selon le plus ou moins grand degré de vulnérabilité

• 1 section RECO

• 1 section aéromobile

• 1 section Missiles

• 1 section Canon 20mm

• • Les moyens terrestres des compagnies déployées sont les suivants :

• Véhicules chenillés BV 206

• Camionnettes tactiques

• Jeep P4

• Véhicules avant blindés (VAB)

• Moyens de vision nocturne (jumelles infrarouge et caméras thermiques)

• Quads, motos et coque alu

Centre de contrôle militaire (CCM)

• 2 Fennec Masa

• 1 Puma

• • Renforts :

• SDCA (système de détection et de commandement aéroporté)

• Mirage 2000

• C 135 FR

Marine

• 1 P400

• 1 VCSM

• • 1 Falcon 50 ou 1 Breguet Atlantique

Brigade des sapeurs pompiers de Paris (BSPP)

• 1 EGM

• APJ

• 1 Patrouille fluviale

Les moyens humains mis en oeuvre varient d'un minimum de 50 personnes hors période de vulnérabilité à 360 personnes en période de transfert et de tir (540 personnes avec DPSA), jusqu'à 700 personnes pour des tirs de satellites présentant des risques particuliers (satellites militaires d'observation par exemple).

Rôle du 3 ème REI : les 680 hommes du 3 ème REI, sous le commandement du colonel de Saint-Salvy, assurent la protection du Centre spatial guyanais depuis 1973 par une présence permanente.

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