III. LA FRANCE, UN PARTENAIRE HISTORIQUE ET PRIVILÉGIÉ

Quelques chiffres-clés permettent de se rendre compte des liens économiques et sociaux très étroits qui unissent le Maroc et l'Hexagone.

A. LA FRANCE : UN PARTENAIRE ÉCONOMIQUE DE PREMIER PLAN

1. Le premier partenaire commercial

Malgré une part de marché diluée du fait de l'ouverture accrue du pays, la France reste le premier partenaire commercial du Maroc en 2009 et représente 18,3 % des échanges marocains.

Le pays est le premier fournisseur du Maroc, avec 15 % de part de marché en 2009, et aussi son premier client dans la mesure où elle absorbe 24,5 % de ses exportations.

En 2008, le total des échanges commerciaux entre la France et le Maroc avait atteint 7,1 milliards d'euros et le solde de la balance commerciale franco-marocaine avait marqué un record en s'élevant à 1,4 milliard d'euros.

Par ailleurs, en 2009, si la France accueillait le quart des exportations marocaines, les principaux postes concernent les produits et les matériels agricoles.

L'agroalimentaire, composante essentielle des échanges franco-marocains

En 2009, les exportations marocaines à destination de la France s'élèvent à 2,5 Mds d'euros (soit un quart du total des exportations marocaines), dont les principaux postes sont :


• des produits agricoles (482 millions) ;


• des machines pour l'industrie agroalimentaire (333 millions) ;


• des produits de l'industrie agroalimentaire (228 millions) ;


• des machines agricoles et forestières (137 millions).

Les exportations françaises vers le Maroc s'élèvent à 3,5 Mds en 2009, dont 380 millions (soit 11 %) concernent :


• les produits agricoles (215 millions) ;


• les produits de l'industrie agroalimentaire (125 millions) ;


• les équipements agricoles (40 millions), dont les exportations augmentent de près de 30 % par an depuis 2003.

2. Le premier investisseur étranger au Maroc

Entre 2006 et 2010, 217 entreprises françaises se sont crées au Maroc, pour atteindre 797 filiales d'entreprises présentes dans le pays , dont 76 des pour la seule ville de Tanger grâce, sans doute, à sa proximité et à l'activité croissante de son port de commerce.

L'implantation de sociétés françaises sur le territoire marocain est une réalité historiquement ancienne qui s'est en effet puissamment renforcée sur la période récente. Le Maroc n'est plus seulement une terre d'implantation d'industries de main d'oeuvre (textile). On assiste à une montée en gamme des implantations françaises dans des secteurs à plus forte valeur ajoutée (ingénierie, électronique...).

Si la région de Casablanca demeure prépondérante en termes d'activité, la région de Tanger émerge néanmoins, comme votre délégation a eu l'occasion de le constater, et devrait attirer de nouveaux investissements étrangers dans le sillage de l'implantation du site du constructeur automobile Renault.

Les investissements français au Maroc ont des retombées économiques majeures et jouent un rôle important dans la politique industrielle du pays. Les groupes français aident en effet à la diversification de l'industrie. Dans l'aéronautique par exemple, la sous-traitance s'organise autour de l'implantation d'EADS et de SAFRAN. Dans le secteur automobile encore, l'implantation de Renault à Tanger va permettre au Maroc de développer sa filière automobile.

La délégation a également pu constater que les entreprises françaises étaient également présentes pour accompagner la modernisation des infrastructures au Maroc, comme par exemple sur le chantier du port de Tanger MED, ou encore dans le chantier du tramway entre Rabat et Salé (Alstom).

Le groupe Bouygues, avec notamment sa filiale marocaine Bymaro, est très impliqué dans la réalisation du port de Tanger Méditerranée : le groupe a réalisé la construction des quais (223 millions d'euros), le quai de vrac céréalier (20 millions d'euros) et le port roulier (155 millions d'euros).

Le groupe GDF Suez également, à travers sa filiale marocaine Lydec, est en charge depuis 1997 de la gestion déléguée du service de distribution d'électricité, du service de distribution d'eau potable et du service de l'assainissement de la région de Casablanca. Au total, ses investissements seront d'environ 65 millions d'euros en 2010.

Exemple de stratégie d'entreprises françaises au Maroc

Les investissements français au Maroc ont des retombées économiques majeures et jouent un rôle essentiel dans la politique industrielle du pays en matière, notamment, à travers :

- l'accompagnement du Maroc dans les grands chantiers d'infrastructures

Alstom

Le Maroc est un marché important pour Alstom dans les deux secteurs suivants :

a) Le transport : Alstom fournit le matériel roulant des deux premières lignes du futur tramway de Rabat-Salé pour un montant de 94 millions d'euros et démarre le chantier du tramway de Casablanca (marché de 190 millions d'euros emporté en 2009). Par ailleurs, dans le cadre de l'accord de partenariat stratégique de 2007 entre les deux États, Alstom devrait fournir 14 rames pour la Ligne à Grande Vitesse

b) L'énergie : Alstom vient de signer un contrat de 100 millions d'euros avec NAREVA, branche énergie de l'ONA, premier groupe industriel marocain, pour fabriquer, exploiter et maintenir 61 éoliennes dans le sud du pays (contrat le plus important signé au Maroc dans ce domaine). Alstom est aussi intéressé par deux projets de centrales hydroélectriques et par le plan solaire marocain.

- la diversification industrielle vers des secteurs à forte valeur ajoutée

Renault

Renault a signé en janvier 2008 avec le gouvernement marocain une convention d'investissement portant sur l'implantation à Tanger d'un complexe industriel comprenant une usine d'assemblage. Le montant des investissements est estimé à 750 millions d'euros pour la première phase. Cette usine sera dédiée à la production de véhicules économiques pour les marques Renault et Dacia (production de 170 000 véhicules par an dès janvier 2012, pouvant être ensuite portée à 400 000 véhicules par an). Renault entend profiter des dispositions de libre échange de l'accord d'Agadir pour exporter 90% de la production.

Grâce à des innovations dans les process de fabrication, à l'utilisation d'énergies renouvelables, ainsi qu'à une gestion optimisée du cycle de l'eau, l'usine de Tanger consommera 70% d'eau en moins qu'une usine classique.

Il devrait générer en outre entre 6000 et 7000 emplois directs et environ 30 000 emplois indirects chez la vingtaine d'équipementiers qui se sont implantés exprès.

Ce site sera un des sites de production automobile les plus importants du bassin méditerranéen. Il contribuera au Maroc au développement d'une industrie locale de sous-traitance automobile et permettra de densifier le tissu industriel du nord du pays dont le Roi a fait une priorité.

D'après le Service économique régional de Rabat - Ambassade de France au Maroc

En 2009, environ 37 % des investissements directs à l'étranger (ou IDE, c'est-à-dire des acquisitions de capitaux d'entreprises supérieures ou égales à 10 %) réalisés sur le territoire marocain étaient français, soit un stock de 8 milliards d'euros.

Investissements directs étrangers (IDE) au Maroc : parts respectives de la France et de l'Espagne

En outre, sur l'exercice 2007-2008, le taux d'ouverture de l'économie marocaine atteignait 69,9 % et la France entrait à la hauteur de 27 % dans la balance commerciale du Maroc.

Très présente dans l'économie du Maroc, la France ne l'est pas moins dans la société marocaine.

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