C. IL EXISTE DES FACTEURS FAVORABLES À UN RÉÉQUILIBRAGE DE LA CROISSANCE ALLEMANDE

L'Allemagne dispose apparemment des moyens d'insuffler plus de dynamique à sa demande intérieure.

En proportion du PIB, celle-ci a chuté dans les années 2000 et se trouve à un niveau historiquement bas de 93,6 % du PIB, reflétant la hausse de la capacité de financement de l'Allemagne sur le reste du monde.

La situation financière du secteur privé est favorable : le taux d'épargne des ménages y dépasse leurs emplois dans la sphère réelle ; il en va de même pour les entreprises dont la rentabilité s'est considérablement redressée.

Source : OFCE

L'Allemagne semble donc en mesure de réduire l'intensité de son accumulation sur le reste du monde sans pour autant renoncer à ses excédents commerciaux.

L'existence de capacités financières ne rime pas nécessairement avec leur mobilisation au service de l'économie réelle du pays qui les dégage. Il faut à cela des conditions que certaines analyses estiment désormais réunies.

Une interprétation favorable de la trajectoire allemande consiste à estimer que celle-ci devrait en chercher une dynamique de croissance à terme.

La restauration de la compétitivité extérieure du pays acquise par la modération salariale permet à l'Allemagne de disposer à l'avenir d'un surcroît de croissance sans déficit.

En outre, la baisse des coûts salariaux unitaires aboutirait à un enrichissement de la croissance en emplois qui, combiné avec l'élévation du rythme de la croissance permettrait à l'Allemagne de créer de nombreux emplois à l'avenir. Dans ces conditions, le taux d'épargne des agents économiques se réduirait.

La croissance potentielle en serait améliorée et un nouvel équilibre entre demande intérieure et demande extérieure pourrait s'instaurer. L'appareil de production, s'étant développé, pourrait répondre sans déséquilibre à ce supplément de demande. Celui-ci favoriserait une reprise de la demande adressée par l'Allemagne à ses partenaires qui permettrait de réduire leurs déficits et d'améliorer leur dynamique économique.

Dans la partie du présent rapport consacrée au diagnostic, on a montré que plusieurs indicateurs avaient connu une inflexion à partir de 2006-2007.

Certains voient dans les nombreuses créations d'emplois intervenues à partir de 2007 le signe annonciateur de tels enchaînements simplement retardés par la crise économique.

De même, la reprise relativement précoce de la croissance allemande dans la crise et l'accélération de la demande interne sont parfois interprétées comme le fruit d'une trajectoire ayant consisté en un simple ajustement mais qui à l'avenir se renverserait sans dommage majeur pour les équilibres extérieurs du pays.

Ainsi, à l'avenir l'Allemagne pourrait cumuler les avantages d'une demande internationale se portant sur ses produits et d'une demande intérieure dynamique.

La plausibilité de tels enchaînements doit être examinée.

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